Le JDD rappelle que ce sommet intervient dans un contexte mondial marqué par l'enchevêtrement de menaces terroristes, cybercriminelles, migratoires et de trafics transnationaux. Dans un monde fragmenté par des guerres régionales et la faiblesse de certains Etats, la coordination sécuritaire n'est plus une option : elle devient une nécessité vitale pour protéger les citoyens comme les institutions. Le média français revient sur un épisode marquant : les attentats du 13 novembre 2015 à Paris. Grâce à l'architecture d'échange d'Interpol, Paris, Bruxelles, Athènes, Ankara et Rabat avaient pu coordonner en urgence leurs informations. Le Maroc avait alors fourni l'une des données déterminantes permettant de localiser Abdelhamid Abaaoud à Saint-Denis, évitant un scénario encore plus dramatique. Depuis, souligne le journal, le directeur de la DGST, Abdellatif Hammouchi, «parcourt l'Europe pour partager son expérience à la tête des services marocains». Par ailleurs, pour le JDD, le choix de Marrakech n'a rien d'anodin. Depuis les attentats du 16 mai 2003 à Casablanca, le Maroc a bâti une stratégie d'anticipation exemplaire : démantèlement de cellules terroristes, réformes religieuses, formation d'imams, encadrement du champ spirituel et coopération bilatérale renforcée avec les Etats-Unis, la France, l'Espagne et plusieurs pays africains. Washington qualifie d'ailleurs le Royaume de « partenaire le plus fiable » d'Afrique du Nord en matière de contre-terrorisme. En accueillant ce sommet, conclut l'article, le Maroc confirme son rôle de pivot sécuritaire entre l'Europe, l'Afrique et le monde arabe, capable d'apporter des informations déterminantes et de contribuer à la stabilité régionale. Marrakech devient ainsi la scène symbolique d'une coopération Nord-Sud qui ne cesse de s'intensifier face à des menaces globales en constante mutation.