Les négociations de la COP30 entre près de 200 pays au Brésil ont été officiellement prolongées dans la nuit de vendredi à samedi, faute d'accord sur la question des combustibles fossiles. Dans les premières heures de ce samedi, les délégations poursuivaient encore les discussions à Belém, sans avancée notable après deux semaines de pourparlers marqués par de fortes divergences. La possibilité d'un accord nocturne n'est toutefois pas écartée. Le principal point de blocage demeure l'absence de mention explicite aux combustibles fossiles dans le projet de décision finale. La Chine, l'Inde, l'Arabie saoudite, le Nigeria et la Russie continuent de s'opposer à toute référence qui pourrait ouvrir la voie à un calendrier de sortie des hydrocarbures, au nom de la protection de leur développement économique. En face, l'Union européenne, la Colombie et un large groupe de pays alliés estiment qu'il serait impossible de conclure la COP30 sans un engagement clair en faveur d'une réduction progressive de ces énergies. Trois autres dossiers compliquent également la recherche de consensus : le niveau d'ambition des Contributions déterminées au niveau national (NDC), les mesures de commerce unilatérales et le financement de l'adaptation climatique. Lire aussi : Le Maroc porte la voix d'un tourisme responsable et durable à la COP30 Vendredi matin, la présidence brésilienne a publié une nouvelle version du projet de texte final, retirant la proposition-phare de Brasilia visant à élaborer un plan de transition pour éliminer progressivement l'usage des combustibles fossiles, soutenue auparavant par plus de 80 pays. Cette suppression a déclenché une vague de critiques. Dans l'après-midi, le président colombien Gustavo Petro a diffusé une déclaration au nom de 40 pays exigeant la réintégration d'un engagement sur la baisse des combustibles fossiles. L'incendie survenu jeudi dans la Zone bleue de l'ONU, qui a paralysé les négociations pendant plusieurs heures, a en outre désorganisé le calendrier et accru la pression sur les délégations. Face à la montée des tensions, le président de la COP30, André Corrêa do Lago, a appelé au « réalisme », tandis que le commissaire européen au climat, Wopke Hoekstra, a prévenu que la conférence pourrait se conclure « sans accord ».