La révision de l'accord agricole entre le Maroc et l'Union européenne (UE), conclue le 3 octobre, met un terme à une année de contentieux autour des exportations de produits frais issus du Sahara marocain vers le marché européen. Selon le site spécialisé FreshPlaza.com, ce texte, perçu à Rabat comme une réussite diplomatique, maintient le régime préférentiel dont bénéficient les produits sahariens tout en introduisant une mention obligatoire de leur origine. Un an plus tôt, la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) avait suspendu les accords agricoles liant les deux parties, invoquant le supposé «manque de consentement du peuple sahraoui» et imposant un étiquetage spécifique pour les produits originaires du Sahara. La juridiction avait accordé un délai de douze mois avant l'entrée en vigueur de cette décision. De ce fait, explique FreshPlaza.com, «les produits du Sahara avaient disparu du marché européen à l'automne 2025, les exportateurs marocains refusant toute mention autre que celle du Maroc sur leurs marchandises». Quelques jours avant l'expiration de ce délai, des négociateurs marocains et européens ont trouvé un compromis prévoyant la mention de l'origine selon la nomenclature administrative officielle nationale. «La désignation des régions utilisera les noms Dakhla-Oued Ed-Dahab et Laâyoune-Sakia El Hamra», précise la même source, soulignant que ce choix «revient à reconnaître la territorialité marocaine de ces produits». Un accord perçu comme une validation implicite de la souveraineté marocaine Pour Fouad Zouhair, producteur à Dakhla et membre du groupement d'intérêt économique Ajida, cité par FreshPlaza.com, «cet accord signifie que la situation commerciale demeure inchangée et que nous pouvons continuer à travailler comme auparavant». Il estime que «l'usage des dénominations régionales officielles du Maroc équivaut à une reconnaissance du caractère marocain de nos produits» et y voit «une manière d'accroître leur visibilité et de valoriser leur image de marque». Selon lui, «rien n'a véritablement changé, car Ajida utilise depuis 2018 la mention Dakhla-Oued Ed-Dahab aux côtés de l'origine marocaine». Le nouvel accord maintient le régime tarifaire préférentiel des produits sahariens dans le cadre du libre-échange entre le Maroc et l'UE. Le producteur affirme que «les exportations vers le marché européen se poursuivent normalement malgré les tensions diplomatiques des derniers mois», ajoutant que «les clients européens ont conservé leur confiance, comme en témoigne leur présence à la foire Fruit Attraction de Madrid début octobre». M. Zouhair confie encore que «la Comader (Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural), le ministère de l'agriculture et la diplomatie marocaine avaient promis de résoudre la situation avant l'échéance fixée par la Cour de justice européenne, et ils ont tenu parole». Il annonce que «la prochaine saison verra une extension de 25 hectares des cultures de tomates de plein champ, à laquelle s'ajouteront 50 hectares irrigués par la future station de dessalement de Dakhla, dont la mise en service est prévue en 2026». FreshPlaza.com rappelle enfin que la production agricole destinée à l'exportation dans la région de Dakhla-Oued Ed-Dahab repose principalement sur les fruits rouges, les tomates et les melons. Elle bénéficie d'une précocité saisonnière supérieure à celle du Souss-Massa, prolongeant ainsi la campagne marocaine. Avec la mise en service prochaine de l'usine de dessalement de l'eau de mer, «la superficie cultivée devrait croître de 5 000 hectares supplémentaires», conclut le site.