Le Club des avocats du Maroc a saisi le parquet turc d'une plainte pénale visant la militante yéménite Tawakkol Karman, qu'il accuse d'apologie de la haine et d'incitation au terrorisme, à la suite de propos tenus sur les réseaux sociaux et jugés encourageant des actes de violence sur le territoire marocain, a annoncé lundi son président Mourad Elajouti sur le réseau X. Dans une série de déclarations diffusées sur la même plate-forme, Mme Karman aurait tenu des propos diffamatoires d'une virulence rare à l'encontre des institutions marocaines. Selon les juristes du Club, ces invectives s'apparenteraient à une mise en cause directe de la légitimité nationale et de l'ordre constitutionnel. Leur teneur, à la fois outrancière et répétée, aurait visé à altérer l'image du Maroc sur la scène internationale et à semer le doute au sein de l'opinion publique nationale. Selon M. Elajouti, «la plainte a été déposée par voie diplomatique auprès du ministère public turc contre Tawakkol Karman». Elle repose, a-t-il précisé, «sur les articles 125, 216, 312, 314, 220/6-7 et 340 du Code pénal turc, ainsi que sur la loi n° 3713 relative à la lutte contre le terrorisme». Le Club des avocats du Maroc considère que «les publications incriminées contiennent des propos gravement injurieux et des appels explicites à la violence et à la "révolution" contre le Royaume du Maroc», ajoutant qu'elles constituent «des incitations à la haine et au terrorisme». Références juridiques et portée diplomatique M. Elajouti a rappelé que «la liberté d'expression ne saurait, en aucun cas, justifier la glorification de la violence ou l'appel à la rébellion». Selon lui, «le droit turc réprime fermement ces dérives, notamment au titre des articles 216 et 312 du Code pénal». Le juriste souligne que «les injures publiques envers un chef d'Etat étranger sont aggravées par l'article 340 du Code pénal turc, en raison de leur portée diplomatique», insistant sur le fait que «le respect mutuel entre nations demeure un pilier du droit international». Le Club marocain a salué «la rigueur de la tradition judiciaire turque, déjà illustrée par plusieurs jurisprudences récentes réprimant la propagande terroriste sur les réseaux sociaux». Enfin, la plainte demande au parquet turc «d'ouvrir une enquête, de convoquer Mme Karman et, le cas échéant, de l'interpeller à son entrée sur le territoire turc, afin de prendre toutes les mesures nécessaires conformément à la loi».