Le patron de l'ONU a haussé le ton jeudi, au moment où la minorité rohingya était frappée par un nouveau drame avec la mort d'au moins 15 réfugiés dans un naufrage. Antonio Guterres a réclamé un « arrêt des opérations militaires » dans l'ouest de la Birmanie et dénoncé un « cauchemar humanitaire ». Il a aussi demandé au gouvernement birman un « accès humanitaire » dans la zone de conflit et « le retour en sécurité, volontaire, digne et durable » dans leurs régions d'origine des réfugiés ayant fui au Bangladesh. Selon les nations unies, le nombre de Rohingyas réfugiés dans ce pays depuis fin août pour échapper aux violences en Birmanie a franchi jeudi la barre du demi-million. Thaung Tun, conseiller birman à la sécurité nationale, a pour sa part assuré au Conseil qu »'Il n'y' ni nettoyage, ni génocide en Birmanie' (… )Le terrorisme n'a pas sa place dans un monde civilisé ». À noter que, Pékin, comme Moscou, a apporté son appui aux autorités birmanes. « Nous soutiendrons la Birmanie pour qu'elle rétablisse la situation. Nous espérons que la sécurité pourra être rétablie et que la population n'aura pas à souffrir, afin que le développement économique du pays puisse être garanti », a déclaré le représentant chinois au Conseil de sécurité, Wu Haitao, lors d'une très brève intervention. La Chine est quant à elle s le principal soutien de la Birmanie, où elle compte d'importants intérêts économiques, notamment dans l'Ouest, théâtre de la campagne de répression de l'armée birmane consécutive à des attaques de la jeune rébellion rohingya le 25 août. Pour rappel, les dernières réunions depuis fin août du Conseil de sécurité avaient toutes été à huis clos. A ce jour, les multiples appels de l'ONU, à ouvrir un accès humanitaire et à permettre un retour des Rohingyas sont restés lettre morte.