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Accueil de Kaïs Saïed au chef du Polisario. Les partis politiques marocains condamnent et des responsables tunisiens s'indignent
Publié dans Challenge le 28 - 08 - 2022

Aussi bien au Maroc qu'en Tunisie, les réactions se multiplient après l'accueil digne d'un chef d'Etat réservé par le président tunisien Kaïs Saïed au chef des milices du polisario, le vendredi 26 août à Tunis, à l'occasion de la 8è Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) qui se tient dans la capitale tunisienne.
Au Maroc, plusieurs partis et syndicats ont vivement dénoncé le comportement hostile et provocateur du président tunisien qui a reçu à Tunis le chef des milices séparatistes, dans le cadre du 8ème Sommet de la TICAD. Alors que Tunis avait toujours pris soin de garder une position de neutralité entre Rabat et Alger sur la question du Sahara marocain, les partis politiques partis marocains ne comprennent le changement de cap de la diplomatie tunisienne. Pour eux, l'attitude de la présidence tunisienne ne reflète aucunement la profondeur et la force des relations historiques qui unissent le Maroc et la Tunisie.
Dans un communiqué, le Rassemblement national des Indépendants (RNI) a vigoureusement condamné la « démarche immature et hostile » du président tunisien Kaïs Saïed. « Cet acte hostile inédit, à l'égard de notre pays et son intégrité territoriale, confirme concrètement la série d'impasses dans laquelle Kaïs Saïed a malheureusement entraîné la Tunisie sœur en prenant des décisions unilatérales et hostiles aux pays amis, lesquelles ne profitent en rien au peuple tunisien», a affirmé le parti dirigé par le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. Le RNI souligne que « par cette démarche hâtive et immature, le régime tunisien s'aligne désormais aux côtés des ennemis du Royaume et des partisans des thèses séparatistes, une situation qui aggraverait sérieusement les divergences et affecterait la région dont les peuples aspirent à la stabilité et à la consolidation de la démocratie ». L'attitude de Kaïs Saïed « ne peut que confirmer la série persistante de comportements hostiles aux intérêts supérieurs du Royaume et de transgressions de tous les us et coutumes de fraternité et de bon voisinage », ajoute le communiqué. A cet égard, le RNI condamne fermement « cet acte unilatéral d'hostilité qui a malheureusement heurté toutes les composantes de la nation marocaine, de même qu'il affecte le projet du Grand Maghreb ».
Dans un autre communiqué publié sur le site officiel du parti du Parti Authenticité et Modernité (PAM), le secrétaire général adjoint du Parti Authenticité et Modernité (PAM)de cette formation politique, Samir Kodar, a indiqué que l'accueil réservé par Kaïs Saïed au chef des séparatistes est un acte sans précédent qui confirme toute une série d'agissements hostiles à l'égard du Royaume et de ses intérêts suprêmes. Pour Kodar, « les choix et les attitudes de la présidence tunisienne n'ont laissé de choix au Royaume du Maroc que de prendre des mesures diplomatiques, dont le boycott du sommet de la TICAD ». Et d'ajouter que le peuple tunisien connaît très bien la profondeur de la fraternité et de l'affection porté par le Royaume du Maroc à la Tunisie et à son peuple, une affirmation exprimée à plusieurs reprises par SM le Roi Mohammed VI.
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Pour sa part, le secrétaire général du Parti de l'Istiqlal, Nizar Baraka, a relevé que « la Tunisie est un pays maghrébin frère avec lequel nous partageons une histoire commune, le combat pour la liberté et l'indépendance contre le colonialisme et le rêve des peuples de la région aspirant à la complémentarité, l'intégration et un destin commun ». Toutefois, Baraka a fait observer, dans une déclaration rapportée par le site web du parti, qu' « il semblerait que les nouveaux dirigeants de la Tunisie, et non le peuple tunisien, ont dévié de leur approche amicale ferme envers notre pays et ont soudainement renié les dénominateurs communs entre nos deux pays, à savoir, le bon voisinage, le respect mutuel des affaires de chaque pays sans interventionnisme ». Et de souligner que le Parti de l'Istiqlal ne peut que dénoncer vigoureusement cette « volte-face flagrante dans la position d'un pays frère, que nous apprécions beaucoup, à l'égard de notre intégrité territoriale, et les comportements provocateurs et exhibitionnistes qui ont porté offense aux sentiments de tous les Marocains », soulignant qu' « une telle attitude ne peut altérer la réalité de la marocanité du Sahara, ainsi que la crédibilité et le réalisme du plan d'autonomie proposé par le Maroc ». Ladite attitude « dénote malheureusement du choix des nouveaux dirigeants de la Tunisie de s'aligner aux côtés de la précarité et de l'instabilité et promouvoir la division et l'inconnu au Maghreb », ajoute Nizar Baraka.
De son côté, l'Union socialiste des forces populaires (USFP) a exprimé son « extrême colère » face à l'accueil réservé au chef des séparatistes dans une violation « flagrante et odieuse » aux relations bilatérales et régionales d'une part, et aux engagements des Etats parties de ce sommet à limiter la participation aux Etats membres de l'ONU. Dans un communiqué de son bureau politique, l'USFP a estimé que l'attitude de la présidence tunisienne « est un coup de poignard dans le dos du Maroc, qui tient à la stabilité et à la sécurité de la Tunisie, et a été son premier soutien alors qu'elle traversait des moments difficiles… », exprimant son plein soutien aux efforts de la diplomatie nationale sous les Orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans sa lutte contre les complots visant à nuire aux succès réalisés par le Royaume à la faveur de son intégrité territoriale, pierre angulaire déterminant ses relations, partenariats et alliances aux niveaux régionale et internationale ». Pour l'USFP, « tous ces complots, qui traduisent la misère de leurs instigateurs, seront réduit en poussières grâce à la robustesse du front intérieur, appelé à davantage de solidité et de solidarité, avec une mobilisation de l'ensemble des éléments de force de la société marocaine, dont le soft power des Marocains du monde », appelant les intellectuels, politiques, partis et les ONG de la région à faire triompher l'avenir du Maghreb des peuples face à toutes les politiques de clivage et d'hostilité.
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A son tour, le secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), Mohamed Nabil Benabdallah, a fermement condamné la démarche du président tunisien « dans un comportement hostile, dangereux et inacceptable qui porte atteinte de manière grave aux relations traditionnelles distinguées et fortes unissant depuis toujours la Tunisie et le Maroc et leurs peuples depuis avant l'indépendance ». Pour Benabdellah, cette attitude représente une violation flagrante de l'intégrité territoriale du Royaume du Maroc et des sentiments de tout le peuple marocain, faisant savoir que le président tunisien a pris cette décision, et l'a accompagnée de formes protocolaires excessives et provocatrices sous l'influence d'un pays voisin, qui à travers son hostilité systématique aux intérêts nationaux depuis des décennies, porte atteinte aux aspirations des peuples du Maghreb à l'unité et à l'intégration. Et de réaffirmer que le PPS soutient les positions et les mesures prises et qui seront adoptées par le Royaume du Maroc pour la défense de l'intégrité territoriale et de la souveraineté du Royaume.
Pour sa part, le PJD, que préside Abdelillah Benkirane, a qualifié «d'acte hostile et sans précédent» celui qu'a commis le président tunisien à l'égard du Maroc. «Mais cette attitude ne vaut rien. C'est du show. Le Sahara est marocain», a indiqué, dans un communiqué, le département des relations internationales du parti islamiste. «Cette attitude est en contradiction flagrante avec l'acte constitutif de l'Union du Maghreb arabe», a-t-il conclu.
Vague d'indignation en Tunisie
En Tunisie également, plusieurs voix se sont élevées pour exprimer leur indignation. En effet, l'accueil digne d'un chef d'Etat réservé par le président tunisien Kaïs Saïed au chef des milices du polisario, a suscité l'indignation de plusieurs personnalités du paysage politique qui dénoncent un « revirement dangereux » sur le plan diplomatique, au détriment des relations privilégiés et fraternels existant entre les deux pays. Réagissant à l'accueil du chef des séparatistes à Tunis, le président du parti Al Majd, Abdel Wahab Hani, a qualifié cet acte d'un « revirement dangereux » vis-à-vis des constantes de la diplomatie tunisienne. Cet acte va sans doute « exposer les intérêts suprêmes de la Tunisie et sa crédibilité à de grandes difficultés », a mis en garde Hani sur sa page facebook, le qualifiant de « suicide politique ». Activiste de la société civile, Hani s'est demandé sur les raisons derrière l'accueil en grande pompe réservé au chef de l'entité séparatiste, alors que d'autres chefs d'Etat africains « frères » n'ont pas été reçus par Kaïs Saïed à leur arrivée à l'aéroport de Tunis. « Le président tunisien s'est contenté de leur envoyer la cheffe du gouvernement, qui les a accueillis dans une atmosphère glaciale, sans avoir droit à la cérémonie d'accueil officiel », a-t-il fait remarquer.
De son côté, l'ancien diplomate tunisien, Elyes Kasri, a dénoncé fermement cet acte, qui marque une rupture par la Tunisie de sa politique d'équilibre entre ses deux voisins maghrébins, le Maroc et l'Algérie. A travers cet acte, « la Tunisie rompt ainsi avec sa politique d'équilibre entre ses deux voisins maghrébins et s'aligne sur l'Algérie contre le Maroc qui n'a pas caché son mécontentement », a déploré encore cet ancien Directeur général pour les Amériques et l'Asie du ministère tunisien des Affaires étrangères. Dans un post sur sa page facebook, il a expliqué que « malheureusement, la direction politique et diplomatique tunisienne a préféré de s'inspirer plutôt de la technique japonaise du hara-kiri en accordant à la délégation sahraouie un accueil inhabituel pour la Tunisie et plus marqué que celui accordé à des délégations de pays africains avec lesquels nous entretenons des relations historiques et privilégiées ». « On aurait pu s'attendre à un meilleur transfert de technologie et de savoir-faire a la faveur d'un resserrement de la coopération avec le Japon en abritant le sommet de la TICAD 8 », a regretté cet ancien ambassadeur de la Tunisie à Séoul, New Delhi, Tokyo et Berlin. Il a indiqué qu'après les succès économiques avec des pénuries de céréales, de médicaments, de sucre, de café et d'essence, « c'est au tour de la diplomatie de nous faire craindre la prochaine initiative qui nous mènera vers davantage d'isolement sur la scène internationale ».
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Le secrétaire général du Parti « Courant démocrate », Ghazi Chaouachi a, quant à lui, souligné que l'attitude de la Tunisie traduit « improvisation » et « incompétence » ainsi qu'un manque de vision claire en matière des relations diplomatiques. « Que fait le polisario dans un sommet économique qui réunit les pays africains avec le Japon, d'autant plus que ce dernier ne reconnaît pas l'entité séparatiste ? », s'interroge Chaouachi, également ancien ministre, sur les réseaux sociaux.
Sur la même lignée, Mohamed Lassaad Abid, secrétaire général de l'Organisation Tunisienne du Travail (OTT), a affirmé que cet acte conduira à un isolement de la Tunisie aux niveaux « arabe », « africain » et « international », qualifiant cette démarche d'un suicide politique « inédit » de la diplomatie tunisienne.
Ancien président de la Tunisie, Moncef Marzouki a réagi en adressant des critiques acerbes à Kaïs Saïed. Il a notamment rappelé à ce dernier la position tunisienne, qui consiste à n'intervenir dans le différend régional que pour proposer des initiatives de médiation. «En recevant le chef du Polisario comme s'il était à la tête d'un Etat mondialement reconnu, Saïed a rompu avec cette tradition», a fustigé Marzouki, ajoutant que cet accueil «est une reconnaissance publique, claire et franche» accentuant «l'étrangeté et le surréalisme du communiqué du ministère tunisien des Affaires étrangères, qui prétend que rien n'a changé dans la position de la Tunisie».


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