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Gazoduc Maroc-Nigéria : Où en est-on ?
Publié dans Challenge le 27 - 05 - 2023

Avec un coût estimé à 25 milliards de dollars, le méga projet du gazoduc Maroc-Nigéria est l'un des gros projets structurants d'Afrique à la lumière des enjeux économique et social. Et dans un contexte mondial énergétique recomposé, ce projet impose une véritable aura autant régionale qu'internationale.
Lancé en 2016 à Abuja, au Nigeria, sous la présidence de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et du Président Nigérian Muhammadu Buhari, Le Gazoduc Nigeria-Maroc, long de quelques 5 000 km, devrait acheminer le Gaz des champs du Golfe de Guinée jusqu'à la Côte méditerranéenne du Maroc, en traversant pas moins de onze pays Ouest-africains Et à l'heure où sur le continent la question de l'énergie est un défi de gouvernance et surtout de paix sociale, ce projet se présente comme une alternative idoine : son aura géostratégique et sa pertinence économique séduisent sur le continent.
Rappelons d'ailleurs qu'en octobre de l'année passée, le Sénégal et la Mauritanie, avaient confirmé leur volonté de participation par la signature de deux accords avec le Nigeria et le Maroc pour entériner leur engagement dans ce projet de pipeline offshore. Et au-delà de l'Afrique, ce projet de grand acabit semble également avoir du poids dans la balance des décisions stratégiques.
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Selon une étude du Policy center, «La dépendance européenne en matière d'importation gazière s'est fortement amplifiée avec la construction des deux mégaprojets Nord stream 1 et Nord stream 2, qui relient directement la Russie à l'Allemagne via la mer Baltique. A elles seules, ces deux infrastructures ont une capacité d'acheminement de 110 milliards de m3 de Gaz à l'Allemagne, le moteur économique de l'Europe. D'autres Gazoducs viennent exacerber une telle concentration, à l'image du Gazoduc Yamal-Europe, d'environ 4 000 km, qui relie les gisements gaziers de la péninsule russe de Yamal à l'Europe de l'Ouest». Toujours selon la même source : «Au total, pas moins de 50% du Gaz consommé dans les pays de l'Union Européenne (UE) proviennent d'une même source d'approvisionnement. Ceci constituerait naturellement une arme géopolitique dangereuse susceptible d'être utilisée contre l'Europe dans le contexte d'un bras de fer stratégique de type guerre en Ukraine. C'est pourquoi il est important pour l'Europe d'œuvrer pour une plus grande diversification de ses importations gazières».
Un projet en marche…
C'était en Avril dernier, que Nigerian National Petroleum Company Limited (NNPCL) a annoncé un investissement de 12,5 milliards de dollars dans le futur gazoduc Nigeria-Maroc. De quoi s'assurer 50% des parts dans un projet estimé à 25 milliards de dollars. Annoncé dans la presse internationale par le Président directeur général de la NNPCL, Mele Kyari, qui a tenu à expliquer que le projet avance selon le planning établi. Il faut d'ailleurs noter que la deuxième phase des études d'ingénierie préliminaires est en cours, et permettra d'évaluer l'impact environnemental du projet et les droits de passage qui y correspondent. « On est dans les temps si on se compare aux autres projets africain et européen », nous confie Amine Bennouna, Expert en énergie.
L'itinéraire du Gazoduc montre l'ampleur de ce mégaprojet et le nombre de pays d'Afrique de l'ouest qui en bénéficieront.
Pour rappel, le Fonds de l'OPEP pour le développement international (OPEC FUND) avait accordé 14,3 millions de dollars pour le financement de la deuxième phase des études d'avant-projet du futur gazoduc. Ce financement a été suivi également par celui de la Banque islamique de développement qui a accordé 29, 75 millions de dollars pour l'étude de la phase 2. Contacté par Challenge, l'Expert en énergie Said Guemara a d'abord commencé par saluer le leadership éclairé royal qui a par son mantra, donné une dimension panafricaine au projet. «Aujourd'hui, ce projet a une véritable aura géostratégique sur le continent. Dans une Afrique où la question de l'énergie constitue un véritable défi, ce projet permettra non seulement aux pays africains de dépasser les problématiques de délestage d'électricité, mais aussi aura une incidence positive sur la croissance économique des Etats africains », précise l'Expert.
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Ensuite, Guemara a par contre soulevé une problématique de timing notamment la coïncidence avec la date des objectifs carbones. «Nécessitant près de 20 ans de chantier, le projet est censé démarrer d'ici 2043, sauf qu'il est à 7 ans de la date des objectifs de neutralité carbone. C'est un problème, puisque le monde passe au vert et que le fonctionnement d'un pipe c'est au moins 1 siècle ». Dans le même sens, une de nos sources du monde de l'énergie sous couvert de l'anonymat nous confie que « C'est un projet : Conséquent , complexe Transfrontière et à la fois Concurrent des autres projets internationaux ! Donc difficile de maîtriser le timing ».
Le gaz a la peau dure...
Alors que les Groupes d'experts intergouvernementaux sur l'évolution du climat (Giec) ne cessent de pointer la responsabilité majeure du gaz dans le réchauffement climatique, le gaz (utilisation) cependant résiste aux messages alarmistes. Très polluant, certes, mais un peu moins que le pétrole et le charbon, le gaz est souvent présenté par certains adeptes de la transition verte comme le « meilleur combustible » possible pour cette transition et bénéficie en outre, de l'engouement suscité actuellement par l'hydrogène . Pour rappel, dans son rapport « World LNG Outlook 2020 », Cedigaz fait remarquer que la capacité de production de GNL dans le monde ne sera pas suffisante pour répondre à la demande pour la période 2025-2040. Cela ouvre un champ d'opportunités que peuvent exploiter les pays africains producteurs de gaz. Actuellement, 12% du gaz importé par l'UE par gazoduc provient d'Afrique. L'Algérie exporte 21 Gm3 par gazoducs vers l'Italie (55 %) et la péninsule ibérique (45 %), tandis que la Libye envoie 4,2 Gm3 en Italie. Et pas moins de 50 % du GNL que l'Europe importe est issu du continent, ce qui équivaut à 56 Gm3, provenant du Nigeria (50 %), d'Algérie (27 %), d'Angola (11 %), d'Egypte (4 %) et d'autres pays africains (8 %).


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