S.M. le Roi adresse un discours au 34e Sommet Arabe    À Bagdad, la Ligue arabe réaffirme le rôle central de l'accord de Skhirat dans la résolution de la crise libyenne    Laayoune : Le RNI d'Akhannouch chasse sur le terrain de l'Istiqlal    Migration : L'Allemagne salue le Maroc, un partenaire «stratégique et fiable»    Le sommet arabe soutient la candidature du Maroc au Conseil de sécurité    Espagne : Interpellation d'un membre de Daech en collaboration avec la DGST    Le Séville FC disputera un match amical contre le Wydad à Casablanca le 27 mai    Sevilla FC to play friendly match against Wydad in Casablanca on May 27    Fuerzas marroquíes eliminan un comandante de batallón del Polisario en ataque con drones cerca de Mahbes    Diaspo #389 : La quête de Mounir Raji pour capturer le Maroc des étés de son enfance    CAC dévoile la troisième édition du Village Auto    Afrique : plus de 11 000 véhicules électriques vendus en 2024, le Maroc en fer de lance    Le Maroc prépare l'ouverture de 8 340 nouvelles chambres avec 57 projets hôteliers en cours    Agriculture familiale : Les pistes du CESE pour un renouveau durable [INTEGRAL]    Safi: L'ENSAS et l'AMT éclairent l'avenir énergétique lors d'un workshop d'exception    Le président d'Interpol salue la capacité du Maroc à assurer la sécurité et la stabilité    Bourita tient des pourparlers bilatéraux avec son homologue syrien en marge du sommet arabe à Bagdad    Plaider pour la justice, une tradition chinoise au sein des Nations Unies    La Chine... de « l'usine du monde » à l'esprit du monde : Pékin accueillera-t-elle un sommet Trump-Xi ?    Le Maroc renouvelle sa solidarité avec la Syrie et affirme l'unité de son territoire lors du Sommet arabe    Affaire Amir DZ : quatre hommes mis en examen à Paris pour enlèvement et séquestration en lien avec une entreprise terroriste    RELATIONS SINO-MAROCAINES    Coupe de la CAF (finale aller) : la RSB fait un pas vers le sacre    CAN U20 : L'essentiel des déclarations de Mohamed El Ouahbi avant la finale    Le Maroc se hisse parmi les marchés émergents du jeu d'argent avec un chiffre d'affaires prévu à 1,23 milliard de dollars en 2029    HB Africain / CACVC : Vendredi, Derb Sultan et Samara vainqueurs, AS FAR battue    Confédération Brésilienne de Football : Le Président, ayant engagé Ancelotti, révoqué par la justice !    CCAF / Finale retour : Simba conteste la délocalisation à Zanzibar    Avec Hakimi, le PSG au complet contre Auxerre pour fêter le titre    La Chine trace la voie de l'avenir : un bond géant dans le développement du réseau ferroviaire à grande vitesse    Maroc : Honda étoffe son offre hybride avec le HR-V e:HEV    Ministère des Affaires étrangères marocain appelle les membres de la communauté marocaine en Libye à faire preuve de la plus grande vigilance    Vente de diplômes de master et de doctorat au Maroc : crise de qualité ou chaos académique ?    En détails... L'élargissement du cercle des personnes impliquées dans la vente de diplômes de master à Agadir    Une maladie génétique ignorée dont les familles souffrent en silence    Paris impose désormais un visa aux détenteurs de passeports diplomatiques algériens    Paris accueille une rencontre stratégique sur l'investissement des MRE    Helsinki célèbre l'amitié avec le Maroc à travers une nouvelle association    Alain Weber : «Le sacré se manifeste à travers la transcendance»    Prague célèbre les Journées du patrimoine culturel marocain    L'USFP met fin à sa participation à la motion de censure contre le gouvernement    Moody's abaisse la note de crédit des Etats-Unis à AA1 sur fond d'augmentation de la dette publique    Nasser Bourita représente S.M. le Roi au 34e Sommet arabe et au Sommet économique et de développement    Températures prévues pour le dimanche 18 mai 2025    La princesse Lalla Hasnaa inaugure la 28e édition du festival de Fès des musiques sacrées du monde    Le Maroc brille à Cannes : Abdelaziz El Bouzdaini, figure de proue d'un cinéma en pleine ascension    S.A.R. la Princesse Lalla Hasnaa préside l'ouverture du 28e Festival de Fès des musiques sacrées du monde    Comediablanca 2025 avance ses dates    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Investissements
Publié dans Challenge le 24 - 05 - 2008

En créant Atcom, Othmane Benjelloun ambitionne de fédérer autour de son projet de grands groupes marocains pour aller ensemble à la conquête de l'Afrique. Comment s'y prend-il ? La stratégie n'est pas banale...
Plusieurs grands groupes nationaux ont décidé d'aller –seuls- sur l'international, et plus particulièrement sur le continent noir. Othmane Benjelloun, le magnat de la finance, en a décidé autrement, même si son groupe avait aussi choisi cette voie. Aujourd'hui, il souhaite créer de la valeur à l'étranger en s'alliant à ceux qui ont déjà mis un pied sur le continent, ou bien en accompagnant ceux qui désirent y franchir le pas pour la première fois. Benjelloun a une idée derrière la tête. Son objectif est de persuader les groupes marocains que leur force résidera dans leur union. Plus ils mettront leurs œufs dans le même panier, plus ils gagneront d'argent et plus ils rapatrieront des dividendes vers le Maroc. De ce point de vue, tout le monde serait gagnant. Encore faut-il que les groupes concernés (Maroc Telecom, Attijariwafa Bank, groupe Chaabi, ONA, RAM…) adhérent à cette nouvelle vision. Pour l'instant, l'équipe en charge du projet n'a pas encore vraiment tâté leur pouls. Ce ne sera pas une mince affaire, surtout que les rivalités entre les uns et les autres risquent de se manifester. Moncef Belkhayate, président du directoire d'Africa Teldis & Communication (Atcom), cette nouvelle structure chargée de réaliser les ambitions de Benjelloun en Afrique, n'en est pas persuadé. Il est convaincu que la compétition, entre banques notamment, est dépassée, surtout lorsque les frontières sont franchies. « Une fois que l'on quitte le Maroc, l'on oublie la concurrence. Pour conquérir le marché africain, il faut le faire la main dans la main. C'est le meilleur moyen pour les groupes marocains de créer de la valeur. Ensemble, nous pouvons faire beaucoup de choses». Le marché africain présente en effet d'importantes opportunités. A l'horizon 2020, il représentera plus d'un milliard d'habitants. Une aubaine qu'il faudra saisir. L'équipe Benjelloun est alors persuadée qu'il va se passer en Afrique ce qui s'est produit en Europe de l'Est il y a 20 ans. La croissance serait au rendez-vous. A vos marques, prêts… partez !
Comment Benjelloun compte-t-il réaliser ses desseins ? Comment va-t-il procéder et par quels moyens ? Tout d'abord, grâce à Atcom «le bras armé» de Benjelloun en Afrique. Elle sera le capitaine à bord. La filiale du groupe Financecom est en train de s'organiser. Elle a, à son tour, créé deux (sous)filiales, Financière Mediacom et Financière Districom, qui vont respectivement gérer deux activités principales: les médias et la distribution. Les télécoms feront partie d'une étape future. Pour l'instant, ils ne sont pas encore une priorité. Ils seront développés lorsque le volet « médias et distribution » sera bouclé. Et bien que la conquête de l'Afrique soit le principal objectif d'Atcom, force est de constater que la filiale du groupe Benjelloun est en train de mettre les bouchées doubles pour conquérir… le marché marocain. Bizarre. «Aujourd'hui, il est important pour nous de consolider nos activités au Maroc. Nous devons nous préparer, nous positionner. Nous devons être forts chez nous avant d'aller sur d'autres marchés», explique Moncef Belkhayate. La stratégie d'Atcom repose d'abord sur la constitution d'un bon portefeuille d'entreprises calées dans leur domaine. Et pour cela, Atcom ne compte pas créer d'entités nouvelles, mais en racheter certaines qui existent déjà. Les raisons ? Benjelloun veut aller vite dans le développement des activités en Afrique. Il a besoin de structures déjà prêtes « à l'emploi », qui ont une organisation RH établie, un portefeuille clients… Financière Mediacom a sélectionné un nombre d'entreprises qu'elle voudrait acquérir dans les domaines de l'affichage, de la production audiovisuelle, de la régie publicitaire, de la presse et de la radio… et peut-être d'autres secteurs encore. « Nous avons ciblé à la fois les secteurs qui nous intéressent et les entreprises qui nous ont captivés, puis nous leur avons proposé notre modèle de développement », avance Belkhayate. Généralement, c'est vers les sociétés leaders du marché qu'Atcom se tourne. Normal. Via Financière Mediacom, le groupe Benjelloun a déjà mis un pied chez Mozaïk, une agence de communication. Il est en train de négocier avec deux autres sociétés dans l'affichage et dans la production audiovisuelle.
Moins de 51% ?
Non, merci !
Au niveau de la presse, rien de bien concret ne semble se profiler pour l'instant, même si des dossiers sont constitués. Pour réussir ses coups, l'équipe en charge de ces projets insiste sur le maintien du top management dans les entreprises rachetées, même si elle conditionne sa présence dans le capital. Au moins 51% dans le tour de table. « Nous insistons pour que le management reste dans la gestion. Notre objectif est de nous positionner stratégiquement sur des métiers, le management, lui, les développe. C'est un deal gagnant-gagnant », assure le président du directoire d'Atcom. Des patrons ont décidé de céder la majorité de leur entreprise. Auraient-ils négocié autre chose en contrepartie ? Rien de particulier ne leur serait offert si ce n'est (rien que cela) la force d'un grand groupe intégré, un projet de développement à l'international (auquel les entreprises rachetées n'auraient pas forcément pensé)… Les projets semblent plaire aux patrons des entreprises. D'autant plus que la filiale de Benjelloun leur donne une garantie pour ne pas s'immiscer dans tout ce qui touche l'opérationnel. Financière Mediacom ne s'occuperait que du développement et de la stratégie. De plus, pour convaincre davantage, la filiale sort la carte de l'adossement à une enseigne internationale déjà installée dans les pays convoités. Les sociétés qui vont être créées bénéficieront de leur expertise. Cela leur permettra d'avoir une longueur d'avance. Une fois créées, les sociétés auront un statut de droit local. La répartition du capital n'est pas encore tranchée. Atcom n'aurait pas encore réfléchi sur ce sujet. Mais il n'est pas écarté d'y introduire des partenaires locaux. La filiale du groupe Benjelloun a élaboré sa vision, sa stratégie. Elle se donne jusqu'à la fin de l'année en cours pour consolider ses activités au Maroc. Dès 2009, elle devrait aller à la conquête de l'Afrique. Là-bas, Atcom voudrait mutualiser les synergies des groupes marocains. Elle voudrait les accompagner dans leur croissance régionale, d'autant que les marchés présentent de multiples opportunités. La priorité sera donnée au conseil en publicité et en créativité. Dans une première étape, des filiales devront être créées en Afrique de l'Ouest et francophone. Un bureau à Dakar (Sénégal) devra être inauguré. Par la suite, ce sera au tour d'Abidjan (Côte d'Ivoire) puis Naïrobi (Kenya). A l'horizon 2010, la filiale espère être présente dans une vingtaine de pays. Quant à son chiffre d'affaires, il devrait avoisiner le milliard de DH vers 2015. Ce montant ne représente que le chiffre d'affaires de l'activité « média ». En ce qui concerne l'activité distribution et télécoms, aucune information ne filtre encore. La filiale de Benjelloun voudrait d'abord réussir le volet média avant de s'attaquer à autre chose. L'Afrique, ce sera donc son dada. Les Africains, eux, pourraient voir les groupes nationaux à venir comme des «prédateurs», des «conquérants». Les Marocains, bien avant eux, voyaient aussi à une certaine époque les groupes occidentaux comme tels. Moncef Belkhayate tempère. « En aucun cas nous ne serons des conquérants. Nous voulons apporter notre expertise en développant des activités en partenariat avec les locaux». Pas de crainte alors !


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.