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Comprendre le conflit armé en RD Congo où sont déployés des Casques bleus marocains
Publié dans Challenge le 27 - 01 - 2025

La résurgence du conflit armé dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) rappelle que l'Afrique n'arrive pas à se débarrasser définitivement des démons du passé. En fait, la tragédie en cours dans ce vaste pays, où sont déployés des Casques bleus marocains, est un condensé des maux dont pâtit encore presque tout le continent.
On commence par faire le point de la situation : les événements se développent de manière dramatique dans le Nord-Kivu, province congolaise à la frontière du Rwanda et de l'Ouganda. Les rebelles du M23 ont gagné beaucoup de territoires au cours des derniers jours et réclament la prise de Goma, la capitale régionale d'un million d'habitants. Des centaines de milliers de civils sont condamnés à l'exode. Treize Casques bleus ont trouvé la mort : 9 Sud-Africains, 3 Malawites et un Uruguayen.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné le « mépris éhonté » de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la RDC, réclamant le retrait des « forces extérieures », en référence à un rapport d'experts des Nations unies ayant mis en lumière la présence des forces rwandaises.
Qui sont les belligérants du conflit ?
Les forces congolaises (FARDC) font face, depuis 2012, à la rébellion du M23, soutenu par des hommes armés rwandais. Kigali s'est longtemps défendu contre les allégations de son implication. Cependant, plusieurs pays l'accusent désormais de fournir un soutien logistique et militaire aux rebelles.
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Le mouvement tire son nom des accords du 23 Mars 2009 entre Kinshasa et le Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP), un groupe armé qui a réussi à prendre le contrôle de plusieurs localités du Nord-Kivu entre 2006 et 2009. A la suite d'une médiation internationale, les autorités légitimes du pays et le CNDP ont conclu un accord portant notamment sur le retour des réfugiés vivant dans les pays voisins et la protection des »congolais rwandophones. »
Après une mutinerie en avril 2012, d'anciens membres du CNDP intégrés dans les FARDC ont créé le M23 pour réclamer l'application des ententes. Quelques mois plus tard, ils ont délogé l'armée congolaise de Goma, avant de subir une défaite militaire et se réfugier au Rwanda.
En décembre 2021, les forces ougandaises sont entrés en territoire de la RDC pour pourchasser un groupe terroriste appelé les Forces démocratiques alliées (ADF), une branche de l'Etat islamique qui a été fondée en Ouganda mais a ensuite été forcée de s'installer en RD Congo.
Contrairement à ses précédentes incursions, l'armée ougandaise avait, alors, obtenu l'approbation de Kinshasa. Par le passé, ses troupes pénétraient en RDC pour combattre des soldats rwandais, commettant des atrocités et pillant les ressources naturelles du pays, selon des rapports onusiens.
Le génocide Tutsi
D'après le Wall Street Journal, les combats actuels « ont leurs racines dans le génocide de 1994 », en allusion au massacre de la minorité tutsie au Rwanda par les Hutus. En effet, le groupe rebelle Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) a été créé au début des années 2000 par des anciens militaires du régime Hutu rwandais de Juvénal Habyarimana.
Vaincus militairement par les troupes du Front Patriotique Rwandais, dirigés par l'actuel président rwandais Paul Kagame, des soldats de l'armée rwandaise se sont réfugiés à l'Est de la RDC en 1994, précise une analyse publiée en 2022 par la BBC Afrique.
Les FDLR sont accusées d'avoir contribué à la conception et à l'exécution du génocide perpétré contre les Tutsis la même année, peu avant leur débâcle. Quand bien même les FDLR n'ont pas mené d'attaque majeure contre le Rwanda depuis 2001, celui-ci les considère toujours comme une menace pour sa sécurité.
Les richesses naturelles en toile de fond
« Avant les années 1990, l'exploitation des ressources minières en RD Congo était plus contrôlée et moins sujette aux conflits violents. La période post-1990 (deuxième guerre civile), en revanche, a vu une intensification des guerres et une exploitation anarchique des ressources », fait observer Justice et Paix, une ONG belge.
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Et de poursuivre: « L'effondrement de l'Etat et la prolifération des groupes armés ont transformé les minerais en une source majeure de conflit, aggravant la crise humanitaire et économique ».
Le Groupe d'Experts de l'ONU a souvent dénoncé le trafic illégal de ressources du Congo vers des pays voisins, notamment le Rwanda et l'Ouganda. En décembre 2020, le groupe d'experts de l'ONU a indiqué que des réseaux criminels ont été impliqués dans le trafic de l'étain, du coltan et du tungstène provenant de sites miniers sous occupation de groupes armés.
« Les mines de l'est de la République démocratique du Congo produisent des matières premières cruciales telles que l'étain, le tantale et le tungstène, ainsi que d'abondantes quantités d'or. Il semble donc logique de réduire les explications du conflit à l'ambition du M23, et du Rwanda derrière lui, de contrôler directement les mines », selon une enquête publiée sur la plateforme The Conversation.
D'après les mêmes chercheurs, « la stratégie de rupture du M23 vise à remplacer les autorités congolaises et à réformer la gouvernance locale dans les zones qu'il contrôle dans l'est de la République démocratique du Congo ».
Réminiscences ethniques
En plus des complications nées des frontières héritées de la période coloniale avec les séparations forcées des tribus et des familles, la République démocratique du Congo s'est trouvée confrontée, dans les années 1960, à un nouveau flux massif de civils fuyant les violences au Rwanda. C'est ce qu'on appelle « les congolais rwandophones ».
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En 1972, le défunt président Mobutu Sese Seko signe un décret de naturalisation collective de tous les rwandais vivant au Zaïre. Mais cette mesure sera abrogée en 1981, car contestée par les populations locales, rappelle BBC Afrique.
Le Congo a accueilli des réfugiés Tutsis ayant fui les violences ethniques de la révolution rwandaise en 1959, les civils rwandais victimes du génocide de 1994 et des militaires Hutu chassés par l'avancée des troupes Tutsi du Front Patriotique Rwandais.
« L'incapacité des autorités congolaises à séparer les réfugiés civils des militaires et à gérer cette crise a créé une situation complexe dont les conséquences se ressentent jusqu'à nos jours », soutient le Dr. Eric Ndushabandi, chercheur au Centre de Recherche et de Dialogue pour la Paix basé à Kigali.
L'Union africaine gagnerait à agir sans tarder pour éviter une nouvelle guerre entre deux des ses membres. La RD Congo et le Rwanda ont suspendu leurs relations et l'escalade entre les deux voisins atteint son paroxysme. L'Ouganda risque de s'en mêler. Un conflit de cette échelle causerait une énième tragédie sur le continent.


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