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Assurance : Que se passe-t-il dans le secteur ?
Publié dans Challenge le 28 - 06 - 2008

La fusion CNIA/Essaada n'est pas encore validée. Wafa Assurance s'approche trop près de RMA Watanya. La CAT pourrait être liquidée. Zurich se renforce sur le marché…
Le secteur est en plein mouvement.
C'était prévisible. Le groupe Saham a décidé de faire fusionner ses deux compagnies d'assurance, CNIA et Essaâda. Il s'est entouré d'experts internationaux pour se pencher sur la stratégie, l'organisation et l'ingénierie financière. Les travaux de la fusion sont en marche. Elle devrait être effective au 1er janvier 2009. C'est le message que le groupe lance depuis quelques jours. Pourtant, le groupe Saham n'a pas encore obtenu l'aval des pouvoirs publics pour faire aboutir son projet. «Il ne peut y avoir de fusion de ces deux compagnies tant que le ministre des Finances n'a pas au préalable donné son accord», explique-t-on au ministère des Finances. Dans des cas pareils, la procédure est claire. Le groupe Saham aurait dû, avant toute annonce, formuler une demande explicite à l'argentier du royaume. Au jour d'aujourd'hui, aucune requête formelle ne lui a été adressée. L'opération n'est donc pas validée tant que cet accord n'a pas été donné. Selon une source proche du dossier, le ministère des Finances ne devrait pas voir d'inconvénient à cette opération de fusion. «La politique officielle que nous adoptons est d'encourager les mouvements de concentration», souligne notre source. Toutefois, des préalables sont requis. La fusion ne peut se faire aussi facilement que ne le prétend l'équipe de Saham. Deux difficultés doivent être relevées. D'abord, Essaâda, du fait des nombreux problèmes financiers qu'elle avait, est soumise à un plan de redressement étalé sur une période de 15 ans. Aujourd'hui, Moulay Hafid Elalamy déclare qu'en l'espace d'une année seulement, la compagnie a été mise sur les rails. Elle serait complètement assainie. Une prouesse qu'il impute au toilettage de son portefeuille. Soit. Dans ces cas-là, qu'advient-il du plan de redressement qui prévoit encore 14 années d'assainissement ? Incontestablement, le délai doit être révisé. Aucune procédure officielle n'a encore été entamée dans ce sens, puisque la Direction des Assurances et de la Prévoyance Sociale (Daps) ne s'est pas encore réunie avec le groupe Saham pour en discuter. Le deuxième «problème» repose sur les aides financières octroyées au groupe d'Elalamy. Pour mettre sur pied la compagnie Essaâda, Moulay Hafid Elalamy avait négocié un prêt de 800 millions de DH alloué par le Fonds de Solidarité. Sa contribution se faisant sur 15 ans et sans intérêt. «Il faudra rediscuter du sort du remboursement de ce prêt, étant donné que le management d'Essaâda déclare la compagnie complètement assainie», assure notre source. A ce sujet aussi, aucune réunion n'a regroupé les pouvoirs publics et le groupe privé. Ces deux éléments restent alors en suspens. Tout comme l'avenir des deux compagnies. Quelles seront leurs activités ? Des amendements au code des assurances prévoient de séparer les activités « vie » et « non vie » d'une nouvelle compagnie. Elle doit faire son choix pour l'une ou l'autre des activités du métier, à savoir l'assurance vie (assurances individuelles, assurances de groupes, capitalisation…) ou l'assurance non vie (assurances automobile, incendie, accidents corporels ou de travail, transport, vol…). Or, jusqu'à présent, ce n'est pas encore une obligation. Mais il semble que Moulay Hafid Elalamy s'y prépare. Dans le cadre de l'assainissement d'Essaâda, le groupe Saham a décidé de transférer son portefeuille «vie» à la CNIA. Par la force des choses, il se retrouve en règle avec les nouvelles règles du code des assurances. Essaâda serait exclusivement dédiée aux assurances dommages. D'ailleurs, elle n'a pas d'agrément pour opérer sur le segment «vie». Quant à la CNIA, elle serait plutôt spécialisée dans les assurances « vie ».
RMA Watanya en passe
de perdre son leadership ?
Dans l'hypothèse où le ministère des Finances donne son approbation pour l'opération de fusion entre les deux compagnies du groupe Saham, la configuration du secteur des assurances devrait se modifier, du moins, sur le plan du classement des compagnies. En tenant compte des performances des primes émises (assurances vie et non vie) au cours de l'année 2007, RMA Watanya maintient toujours la pole position avec une part de marché de 20,1%. Mais elle ne tarderait pas à être rattrapée par Wafa Assurance, qui détient, elle, 20% du marché. Cette part atteignait à peine les 6% en 1995. En l'espace de deux années, de 2005 à 2007, le chiffre d'affaires de la filiale d'Attijariwafa bank est passé de 1,5 à 3,5 milliards de DH. La différence représenterait le chiffre d'affaires d'une compagnie de taille importante. Sa marge de solvabilité représente, quant à elle, 5 fois le minimum requis par la réglementation. De plus, «nous disposons de 4,5 milliards de plus-values latentes, soit 3 fois les fonds propres, qui nous donnent la capacité d'encaisser des chocs exogènes ou internes», expliquait Ramses Arroub, président-directeur général de Wafa Assurance lors de la présentation de son dernier produit, Wafa Prévention. Wafa Assurance a préféré se baser sur une croissance organique plutôt externe, quoique Arroub voie des vertus aussi bien dans ce type de croissance que dans la croissance externe. Wafa Assurance pourrait-elle alors songer à se rapprocher de certains opérateurs? Et si c'était le cas, lesquels ? Il y a quelques mois, le marché se faisait écho d'une alliance entre la filiale d'Attijariwafa Bank et les compagnies d'assurances de Moulay Hafid Elalamy. Certains y voyaient une affaire Agma bis. Elalamy avait repris le courtier d'assurance, l'avait embelli, puis revendu en dégageant une importante plus-value. Aujourd'hui, Elalamy a la CNIA, il a racheté Essaâda, l'a assainie en l'espace d'une année. Il va les fusionner. Elles présenteraient des opportunités considérables au groupe Wafa Assurance, dont le PDG n'était autre qu'un des protégés de Elalamy lorsqu'il était encore dans le groupe Saham. Cette rumeur sur le rapprochement entre ces compagnies est aujourd'hui encore remise sur le tapis. Contacté, Moulay Hafid Elalamy la dément formellement : «c'est n'importe quoi», lance-t-il. Si Wafa Assurance a choisi de grandir par ses propres moyens, d'autres compagnies ont préféré en racheter d'autres pour atteindre une plus grande taille. C'est le cas par exemple de la CNIA et d'Essaâda. Elles détiennent respectivement 7,8% et 5,9% de parts de marché. En fusionnant, elles totaliseraient une part de 13,7%, «piquant» ainsi la quatrième place au groupe Atlanta/Sanad (11,4% de parts de marché), lequel se placerait à la cinquième place. La troisième position revient, elle, à Axa Assurance (14,4%). Mais cet ordre est chamboulé dès lors où la distinction est faite entre les branches «vie» et « non vie ».
Les petites compagnies
peuvent vivre seules
Sur le segment «vie», c'est Wafa Assurance qui vient en tête (36,4% de parts de marché). Cette activité, très peu sujette aux risques, est moins rentable que la branche «non vie», mais en termes de volume, elle est mieux lotie. «L'activité est certes moins rentable, mais elle est plus sûre. Cette activité nous donne un matelas de sécurité et un fonds de commerce», confie Arroub. Sur ce même segment, RMA Watanya est classée derrière avec une part de marché de 25,7%, suivie par Marocaine-Vie (14%), CNIA (8,9%) et Axa (7,9%). Dans la branche de la « non vie », c'est cette dernière qui prend la tête du classement avec une part de marché de 17,6%. Elle est suivie par RMA Watanya (17,3%), Wafa Assurance (11,8%), Essaâda (8,9%) et Sanad (8,5%). Au vu de cette répartition, le marché semble déjà assez concentré. Mais cela n'empêchera pas les acteurs du marché d'étudier les opportunités si elles se présentent. Hormis les 5 grands groupes qui se partagent l'essentiel du secteur, quelques compagnies détiennent encore près de 15,5% du marché. Ce pourcentage est éclaté entre 7 compagnies. Peuvent-elles, face à ces mastodontes, vivre toutes seules, sans alliances, sans partenariats? La Marocaine-Vie, appartenant à parts égales à la BCP et à la Société Générale via Sogecap, l'assureur vie du groupe français, s'adjuge 4,9% de parts de marché. Son adossement à ces établissements devrait lui assurer une pérennité dans le marché. L'assureur suisse, Zurich, détient, selon les chiffres de la Fédération des Assurances, 3,5%. La compagnie se positionne plutôt sur le segment de la non vie. D'ailleurs, elle détiendrait 10% de parts de marché dans les risques d'entreprises. Quant aux risques particuliers, elle a encore des efforts à faire. Son réseau d'agents est faible, une quarantaine au moment où d'autres compagnies en disposent d'une centaine. Mais la compagnie entend bien remonter ses performances. Pour se positionner sur le segment de l'assurance-vie, il est important de nouer un partenariat stratégique avec une banque qui se charge de la distribution de ses produits. Zurich pourrait-elle chercher pareille alliance ? «Il y a toujours des études à faire dans ce sens», indique-t-on auprès de la compagnie. Une réponse vague. La Mamda/Mcma dispose de 4,7%. Les deux compagnies ne vont pas fusionner. Le code des assurances prévoit la possibilité de créer un groupement mutuel avec deux compagnies minimum. C'est le choix qui a été fait pour ces deux-là. Chaque entité continuera alors à avoir son propre statut mais évoluera ensemble au sein de ce groupement. La Compagnie d'Assurance Transport (CAT), qui a 3,5% de parts de marché, est aujourd'hui une sorte d'aberration. Elle devrait normalement être liquidée et son portefeuille dispatché entre ses actionnaires qui sont aussi des assureurs. La compagnie avait été créée lorsque les tarifs étaient encore administrés. Aujourd'hui, les prix sont libres. A la fin de l'année 2006, moment de la libéralisation, le sort de la CAT devait être scellé. Mais les actionnaires ont demandé un délai de grâce de 2 ans. C'est cette année que le dossier devrait alors normalement être tranché. Matu, qui détient 1,2% de parts de marché, est de l'avis de certains professionnels, l'enfant terrible de la profession. «Cette mutuelle des transporteurs a des problèmes de gestion, de couverture, de qualité de prestations... », avance un professionnel. Euler Hermes Acmar n'a que 0,2% du marché. Elle s'est spécialisée dans les crédits domestiques et les risques à l'exportation. Mais une fois encore, son adossement au premier assureur de crédit, en l'occurrence Euler Hermes, lui confère une certaine sécurité et ne l'obligerait donc pas à aller chercher d'autres partenariats. Quant à Isaaf Mondial Assistance (1%), elle pourrait continuer à vivoter (seule) sur le marché. Les risques qu'elle couvre ne constituent pas de grands dangers pour son activité. Les petites compagnies ont donc fait leur choix. Elles n'ont visiblement pas à faire de choix draconien entre une alliance ou une disparition, à moins que les actionnaires des compagnies en décident autrement.


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