Reconnu pour la qualité de son climat des affaires, le Maroc est sur le podium des juridictions minières les plus attractives du continent depuis 2021. En 2024, le Maroc s'est hissé au premier rang des juridictions minières les plus attractives d'Afrique. C'est l'une des conclusions du rapport annuel publié mardi 29 juillet par le think tank canadien Fraser Institute. Comme en 2022, le Royaume chérifien devance le Botswana, qui s'était classé première juridiction minière africaine en 2023. Ce classement, établi sur la base d'un indice d'attractivité des politiques publiques et du potentiel géologique, reflète la perception des acteurs mondiaux du secteur minier. Il salue notamment les efforts du Maroc pour stabiliser son cadre réglementaire, renforcer sa gouvernance sectorielle et valoriser ses ressources naturelles, notamment dans un contexte de transition énergétique mondiale. Avec un score de 72,25 points sur 100, le Maroc se classe 29e au niveau mondial (sur 86 juridictions évaluées), devant la Namibie (30e), la RDC (32e) et le Ghana (43e). Ce bond stratégique traduit un retour de confiance des investisseurs internationaux, qui avaient pointé, ces dernières années, certains freins réglementaires ou administratifs. Aujourd'hui, le pays apparaît comme un hub minier stable, réformiste et tourné vers l'innovation, porté par une politique nationale volontariste et des projets structurants. Un cadre minier modernisé et une politique proactive Le redressement du Maroc dans le classement du Fraser Institute n'est pas le fruit du hasard. Il résulte d'une restructuration progressive du secteur minier, amorcée depuis la Stratégie minérale de 2013 et renforcée avec le Plan Maroc Mines 2021-2030. Ce dernier mise sur une montée en gamme de la chaîne de valeur, la diversification des substances exploitées et une meilleure intégration des opérateurs privés. Lire aussi | La Compagnie Minière de Seksaoua en liquidation judiciaire Le Code minier a été révisé pour clarifier les procédures d'octroi des permis, renforcer la transparence des transactions, améliorer le cadre fiscal et promouvoir les partenariats public-privé, notamment dans l'exploration. Ces avancées sont saluées par les entreprises du secteur, qui apprécient une plus grande prévisibilité réglementaire et une administration mieux formée. En parallèle, l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) joue un rôle central dans l'attractivité du secteur, en publiant régulièrement des cartes géologiques et en facilitant l'accès à l'information technique. Les efforts du Maroc pour numériser les données géologiques, favoriser la formation des compétences locales et promouvoir l'investissement étranger commencent à porter leurs fruits. D'autant plus que le Royaume capitalise sur ses atouts : un fort potentiel en métaux critiques (cobalt, cuivre, zinc), une proximité logistique avec l'Europe et une stabilité politique dans une région marquée par l'instabilité. Par ailleurs, le Maroc se distingue aussi au niveau de l'indice évaluant dans quelle mesure le potentiel minéral encourage l'investissement dans l'exploration. Le pays arrive ainsi à la première place africaine de cet indice (14e mondial), devant la Zambie et la République démocratique du Congo. Notons que 20 pays africains sont inclus dans les 82 juridictions évaluées en 2024 par le Fraser Institute, contre 22 pays l'année dernière. En Afrique de l'Ouest, le Ghana devance le Sénégal et la Côte d'Ivoire comme juridiction minière la plus attractive de la sous-région. Le Maroc parmi les économies les plus stables de la région MENA Le rapport 2025 d'Ernst & Young (EY), cabinet international de conseil et d'audit, met en lumière les marges de progression du Royaume au sein d'une région MENA en transition. Le Maroc figure en bonne place parmi les économies les plus stables de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) pour l'année 2025, selon un classement établi par le centre de réflexion britannique Euromonitor International. Aux côtés des Emirats arabes unis, du Qatar, de l'Arabie saoudite et d'Israël, le Royaume bénéficie d'un environnement macroéconomique résilient, porté par des réformes budgétaires et des politiques monétaires prudentes. Ce classement s'appuie sur un indice de stabilité économique mesurant huit critères, dont la croissance du PIB, le niveau d'inflation, les déséquilibres budgétaires et extérieurs, ou encore la qualité de la gouvernance économique. Lire aussi | Hassan Boulaknadal prend les rênes de la Compagnie minière de Touissit Le Maroc tire son épingle du jeu grâce à une gestion rigoureuse de ses finances publiques, un encadrement des déficits et une politique de désendettement progressif, dans un contexte régional encore marqué par les incertitudes géopolitiques. La position du Royaume reflète également la consolidation de ses fondamentaux : amélioration de la notation souveraine, diversification sectorielle (automobile, phosphates, énergies renouvelables) et intégration croissante dans les chaînes de valeur africaines et euro-méditerranéennes. Malgré les chocs exogènes liés au climat ou à la conjoncture mondiale, l'économie marocaine a su maintenir une trajectoire stable. Cette reconnaissance conforte la stratégie économique nationale, axée sur la résilience, l'investissement productif et la transition vers un modèle plus inclusif. Elle envoie également un signal positif aux investisseurs et partenaires étrangers quant à la solidité et à la prévisibilité de l'environnement économique marocain à l'horizon 2025.