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Quel avenir pour la bourse?
Publié dans Challenge le 28 - 03 - 2009

Au premier anniversaire du revirement de tendance à la bourse de Casablanca, les nominations des nouveaux tops managers de la SBVC et du CDVM se disputent les feux de la rampe avec les publications de résultats. Les premières viennent annoncer l'ultime étape dans le chantier de la réforme qui n'attend plus que la cession de printemps du Parlement pour voir le jour. Les secondes marquent par leurs disparités et confirment le caractère désormais prudent de nos investisseurs boursiers. En l'absence de visibilité, ces derniers semblent privilégier les entreprises avec une politique de distribution des dividendes généreuse au détriment du potentiel de croissance. En ligne de mire, une confiance qui ne peut être retrouvée qu'avec des introductions en bourse qui tardent à venir. En effet, les candidats ne se bousculent pas au portillon. Les entreprises publiques sont appelées à prendre leurs responsabilités, car seul l'Etat peut prendre le risque d'une IPO à sa charge. En attendant, c'est l'expectative qui règne, et la publication des résultats d'une valeur phare comme l'ONA sera fort instructive pour la suite des événements.
L'actualité est multiple dans le paysage boursier marocain. Publications de résultats et tops managers tout neufs pour la société gestionnaire et le régulateur de la place. C'est aussi le premier anniversaire du revirement de tendance qu'a connu la place, marquée par une baisse qui frôle les 40%. Toutefois, les choses semblent reprendre leur cours et les textes de la réforme n'attendent plus que la cession parlementaire du printemps pour amorcer le mouvement de mutation.
On commence donc à relativiser le cataclysme des dernier mois. Ainsi, comme le défend Younes Benjelloun, directeur Marchés chez CFG : «La bourse de Casablanca doit avoir l'une des toutes meilleures performances sur les deux dernières années au niveau mondial». Avant d'ajouter : «la baisse qu'a connue le marché boursier marocain est insignifiante comparée aux 400% engrangés auparavant». Quoi qu'il en soit, il faut savoir tirer les leçons de cette période transitoire.
Au niveau des officiels, c'est le chantier de la réforme qui est mis en avant. Et à ce titre, le ministre des Finances a dressé un plan en cinq piliers.
Karim Hajji, seul
maître à bord
Mais le pilier qui attire le plus l'attention des observateurs, c'est bien la remise en question du mode de gouvernance. Une chose est sûre, la SBVC n'obéira plus à la forme duale conseil de surveillance et directoire. Il faut un seul pilote à bord et il a déjà été choisi. Karim Hajji devra donc répondre seul de la gestion de la société gestionnaire. Le président du conseil de surveillance, Hassan Ait Yidar, l'admet volontiers : «Le nouveau directeur général aura les pleins pouvoirs et sera seul responsable devant le conseil d'administration». À sa charge de déléguer comme il l'entend du moment qu'il en prend la responsabilité pleine et entière. L'ancien cadre de l'ONA et d'Atlas Invest devra en priorité plancher sur l'opérationnel et le chantier est colossal, dans la perspective de l'ouverture de capital de la SBVC. Dans la formule actuelle, les sociétés de bourse se partagent à parts égales ce capital. Désormais, celles-ci devront faire de la place à d'autres acteurs. Les responsables de l'association professionnelle rappellent que cette ouverture de capital va dans le sens de l'intérêt du marché, or ce marché constitue la base de leur métier. Aussi, ils ne peuvent objectivement s'y opposer. Mais cela ne veut pas dire qu'il ne faudra plus compter avec eux, bien au contraire. Les sociétés de bourse et leur association seront toujours influentes dans le conseil d'administration de la société gestionnaire. Une question reste pour l'heure en suspens. Qui sera habilité à entrer dans le tour de table de la SBVC ? Les institutionnels, en tant que grands acteurs du marché, sont en pole position. On ne pourra d'ailleurs pas faire sans eux. Mais devra-t-on ouvrir aussi le capital à des acteurs étrangers ? Rien n'est moins sûr. Toutefois, cela serait un paramètre non négligeable dans l'optique du développement du rôle de la place au niveau international. Autre pilier invoqué par Salaheddine Mezouar : la place casablancaise aura par ce biais de meilleures chances d'accéder au statut de Hub financier.
En tout état de cause, la nomination du nouveau directeur général vient à point nommé. Car les épisodes de vacance ou d'intérim ont prouvé par le passé qu'ils n'étaient pas faits pour durer. «Lors de la création d'Intégra, les choses étaient bloquées, alors que tout était prêt, à cause de la vacance au sommet de la bourse», affirme Widad Ouardi d'Intégra Bourse. Les dossiers ne seront donc plus en suspens et les affaires courantes pourront êtres expédiées.
Un gouverneur pour
le régulateur
Une autre nomination étoffe l'actualité. Le Conseil Déontologie des Valeurs mobilières a aussi un nouveau directeur général en la personne d'Hassan Boulknadel. Cet ancien haut cadre de BMCE Capital a été nommé par décret du souverain. «SBVC et CDVM ne sont pas les mêmes institutions, elles obéissent donc à des logiques de nominations différentes», a déclaré Zouhair Chorfi, directeur du trésor. En ce qui concerne le régulateur du marché boursier, deux changements majeurs vont intervenir. L'institution se nommera désormais AMC, autorité des marchés de capitaux, et elle est vouée à être dirigée par un gouverneur, à l'image de Bank Al Maghrib. Le directeur du trésor a avancé dans ce sens : «A l'image du modèle d'organisation de Bank Al Maghrib, l'autorité du marché des capitaux sera gérée par un gouverneur permanent». En outre, l'AMC sera dotée d'un collège de cinq membres permanents seul capable de prononcer des sanctions. Les officiels affirment qu'«une première version a déjà été élaborée et envoyée au secrétariat général du gouvernement». Les travaux arrivent donc à leur point d'orgue et la prochaine cession printanière du Parlement sera l'occasion de promulguer les textes cadres. L'heure est au dernier tour de vis. Après quoi, l'autorité pourra évoluer en complète indépendance par rapport à l'exécutif. Tant le Premier ministre que le ministre des Finances perdront leurs prérogatives quant à la régulation du marché des capitaux. Dans les hautes sphères, cette renaissance de l'AMC des cendres du CDVM sera une autre occasion de fêter le cinquantenaire du secteur financier marocain. On ne peut que s'en réjouir, à partir du moment où il émane d'une volonté de doter l'institution des moyens de ses prérogatives. Le CDVM n'a que trop souffert du manque de moyens. Aussi bien société gestionnaire qu'autorité de marché, les deux institutions accueillent l'arrivée de leurs tops managers avec soulagement, car avant tout, ces nominations sont perçues comme des signaux annonciateurs de l'accélération du chantier. Les deux nouveaux directeurs généraux ont la charge d'incarner le changement et de chapeauter les chantiers en cours. Il en est un dont l'importance s'est révélée ces derniers mois, le développement de la culture boursière dans notre pays. Elle fait cruellement défaut chez nos petits porteurs. Ces derniers agissent en purs spéculateurs et n'ont pas de vision à long terme ni même à moyen terme de leurs placements. Mais la responsabilité est à partager sur ce volet, car l'instabilité fiscale ne fait que gâter les choses, en incitant les boursicoteurs au Day Trading. Cette période transitoire doit servir in fine d'apprentissage de la bourse pour ceux qui peuplent ses artères.
En attendant le PEA
Les cinq piliers de la réforme de la bourse avancés par les officiels balayent un certain nombre de points cruciaux pour le développement, voire même la mutation du paysage boursier marocain. Le dernier de ces piliers concerne la promotion de véhicules d'investissement autres que les actions. Ces véhicules devront permettre aux investisseurs de multiplier les philosophies d'investissement et d'avoir des horizons de placements différents. Car c'est par ce truchement que la bourse casablancaise pourra gagner en profondeur. Parmi ces outils, on peut recenser les outils de vente à terme ou de vente à découvert. Toutefois, l'outil qui semble recueillir le plus l'adhésion et la mobilisation, c'est le plan d'épargne en actions. Ce dernier a plusieurs objectifs importants comme la pérennisation de l'épargne en bourse ou sa démocratisation. En effet, le PEA est une manière de différencier fiscalement les placements à court et long termes. Ainsi, il fonctionne par paliers successifs où l'épargnant bénéficie d'avantages fiscaux de plus en plus conséquents s'il ne cède pas son portefeuille. Au bout de la période prédéterminée, l'avantage fiscal devient même absolu puisque l'épargnant est totalement exonéré. Ce plan qui semble on ne peut plus pertinent dans le contexte actuel est cependant un projet qui date de l'ère El Youssoufi. Depuis tout ce temps, il était resté dans les tiroirs ministériels et ce n'est que l'année dernière que l'association professionnelle des sociétés de bourse a activé le lobbying pour le promouvoir à nouveau. Il est donc dorénavant une priorité. Les textes seraient même prêts, en attendant d'être validés par la chambre des représentants. Le benchmark international plaide en faveur de son adoption, car il a permis de drainer un autre type d'épargne dans les places où il a cours.


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