Sur la plage d'El Jadida, quelques 8 cafés ont pignon sur rue. Chaque cafetier profite d'un espace public de 150 m2 bâti, et d'une terrasse de la même superficie si ce n'est plus, et ce depuis plus de dix ans. Devant un sable fin immaculé dominé par une eau de mer souvent sereine, des clients viennent massivement savourer une tasse de café ou pour siroter un jus et s'imprégner de la brise océanique en admirant la beauté de ‘Deauville du Maroc', surtout pendant les périodes estivales, ce qui profite à ces commerces qui se remplissent pleinement les poches le doigt dans le nez. Cependant ils ne s'acquittent ni du coût d'occupation de ces locaux ni des taxes conséquentes, aux frais de la princesse. -Est-ce possible ? Pour comprendre cette situation il faut remonter au conseil municipal de 1983/1992 présidé par feu Masmoudi, qui avait décidé de promouvoir le tourisme par l'exploitation de la corniche sise (Avenue Nabul) en y autorisant par voie d'occupation temporaire 05 cafés (Sintra, La corniche, Hammamat, La rosée, Sable d'or) pour une durée de 4 ans. En 1996 sous le conseil présidé par feu Arsalane, une prolongation leur a été accordée après s'être engagés à quitter les lieux si des travaux de réaménagement sur cette corniche devraient se réaliser. Le conseil présidé par feu Kadiri 1997/2003 a repris ce dossier; une étude à été élaborée sans pour autant se concrétiser, faute de moyens. Puis en Mars 2004 l'ex gouverneur de la province Khazzani présida une réunion au sein de la municipalité et exposa aux membres du conseil communal dirigé par Toumi ce projet qui s' inscrit dans le cadre du programme de réaménagement du grand El Jadida, bien étudié bien ficelé financé par un don émanant du ministère de l'intérieur, il a eu la gracieuse bénédiction du conseil et les travaux commencèrent peu après. Seulement les anciens occupants des cafés de ‘ Avenue Nabul' à qui ce réaménagement présentait une atteinte à leurs intérêts pécuniaires du fait qu'ils devraient rendre les lieux, constituaient une épine dans le pied du projet -la rumeur circulait qu'is allaient saisir la justice- pour s'en débarrasser il a été décidé de les déloger en contrebas sur le sable. A cet effet des cabines de plage ont été démolies, élargies, aménagées un peu grossièrement et exploitées en cafés, sans plans en bonne et due forme ni autorisations administratives, sans souci pour l'esthétique de la façade maritime de la ville qui a reçu un sale coup. Devant ce micmac, l'occasion était propice pour les opportunistes de la chose public, afin de spéculer en ajoutant et en éliminant d'autres cafetiers selon des normes fardés, le nombre devient alors 08."Aujourd'hui on ne peut traverser l'esplanade de la plage sans se faufiler entre tables et chaises de ces cafés qui continuent inlassablement de s'étendre". La commission d'inspection diligentée par le ministère de l'intérieur à la ville d'El Jadida en 2006/2007 a mis à l'index un certain nombre de dysfonctionnements pour le moins erratiques et a pointé du doigt les cafetiers qui exploitent un bien public à titre gratis, le président, des membres du conseil communal et des fonctionnaires pour avoir facilité l'octroi de ce bien sans respect aucun pour les lois et règlements en vigueurs. Ce qui les a tous conduit en 2011 derrière les barreaux puis acquittés une année après sans pour autant sortir de l'auberge. Ce qu'il faut signaler c'est que ces cafés sont érigés sur une propriété maritime occupée temporairement depuis 1924 par la municipalité que cette occupation est échue et n'a pas été renouvelée depuis le 31/12/1995, et que le ministère de l'équipement et du transport qui gère le domaine maritime a eu recourt à la justice afin d'expulser la municipalité de ce domaine, il a eu gain de cause mais il trébuche à mettre en oeuvre ce jugement. Bien que ces commerces s'exercent dans l'illégalité sans autorisations administratives, dans l'anarchie et le chamboulement juridique, fiscale et foncière, l'autorité observe un silence équivoque. A qui incombe donc l'erreur qui pénalise non seulement les recettes fiscales et communales mais également les cafetiers qui se sentent assis sur une poudrière -peut être c'est le prix à payer- mais en attendant qu'elle éclate ils se sucrent à volonté.