Océanographie: Madagascar souhaite tirer profit de l'expérience marocaine    David Govrin sanctionné par des mesures disciplinaires sans être démis de ses fonctions    Demi-Finales de la Coupe de la confédération: La CAF autorise la RSB à rentrer au Maroc si...!    Mondial 2030 : Coup de projecteur sur les retombées socio-économiques et culturelles    CAN-Futsal Maroc2024. Les Marocains et les Angolais en finale    Organisation des Etats américains : Amrani présente la vision Sud-Sud prônée par le Maroc    Signature à Rabat d'un mémorandum d'entente entre les ministères publics marocain et russe    Australie : Ramzi Boukhiam s'illustre dans le Championship Tour 2024 de surf    Fez police arrest suspect in tourist scam    Tanger : Interpellation de trois individus pour trafic de drogue    Frais de scolarité : les parents affaiblis par les retombées de l'inflation, crient leurs inquiétudes    Covid-19 : Onze nouveaux cas et un décès    Morocco's Royal air forces rescue 12 migrants stuck on cliff near Laayoune    Polisario rejected truce proposal in Ramadan, MINURSO head says    Aéronautique : le Maroc engagé à soutenir le développement des compétences    Zinedine Zidane va-t-il rejoindre le Bayern Munich? Les paris sont lancés    Sahara : les positions constantes et positives du Libéria consolident les relations bilatérales, se félicite Nasser Bourita    Conférence régionale de la FAO pour l'Afrique : la sécurité alimentaire cristallise le débat    Transparence et accès à l'information, valeurs cardinales entreliées, dit Omar Seghrouchni    Salon du livre : 743 exposants de 48 pays attendus, l'Unesco invitée d'honneur    Migration: la conférence régionale de l'Afrique du Nord salue l'engagement fort de Sa Majesté le Roi dans la mise en œuvre de l'Agenda Africain*    RAM lance un appel d'offres pour l'achat de nouveaux avions    Fortes pluies et rafales de vent samedi au Maroc, les automobilistes appelés à la prudence    A Washington, Mme Fettah met en avant les réformes engagées au Maroc sous le leadership de SM le Roi    Les entreprises portugaises veulent profiter du Mondial 2030 pour investir le marché marocain    Décès de l'artiste égyptien salah saadani    Netflix au sommet du streaming avec près de 270 millions d'abonnés    Parlement : Noureddine Mediane déchu de la présidence du groupe Istiqlal    La Chambre des représentants tient lundi une séance plénière pour le parachèvement de la composition de ses organes    Russie: Un bombardier stratégique s'écrase dans le sud    Fortes averses : les usagers des routes appelés à faire preuve de prudence    Le roadshow américain de l'ONMT boucle sa tournée à New York    Capacité future à épargner : perception pessimiste des ménages    La Fondation BMCI, en partenariat avec la Galerie 38, lance l'exposition « Vogue »    Les autorités algériennes empêchent la RS Berkane de rentrer au Maroc    Décès de l'acteur égyptien Salah El-Saadany    Marché britannique/ Conseilsau voyage : plus de peur que de mal    Burundi. Les inondations déplacement 100.000 personnes    Données personnelles : la CMR adhère au programme « Data Tika » de la CNDP    Un missile israélien frappe l'Iran, selon des responsables américains (Médias)    Tunisie: Deux terroristes arrêtés à la frontière avec l'Algérie    La Croisée des Chemins et l'héritage d'Abdelkader Retnani    Réguler la distribution pour surmonter la crise de l'édition    L'Ecriture et le Temps : Une réflexion au cœur du Salon Maghrébin du Livre    Le Sommet Corée-Afrique au cœur d'une réunion entre Nasser Bourita et la vice-ministre coréenne des AE    CAN Futsal Maroc 24 / Demi-finales , aujourd'hui: Matchs ? Horaires ? Chaînes ?    Europa Conférence League / Quarts de finale : El Kaâbi et El Arabi également en demi-finale !    La SNRT forme des étudiants aux métiers de la réalisation et la scénographie    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



El Jadida : Sur les traces de la 7ème édition du festival du rire (22-25mai)
Publié dans Eljadida 24 le 05 - 06 - 2014

A quoi sert un festival, lorsqu'il n'est pas capable d'animer une ville, égayer le quotidien de ses habitants et les sortir de leur train-train habituel ?
A quoi sert-il, lorsqu'arrivé à sa 5ème, 10 ème ou 15 ème édition, il continue à s'illustrer par ses improvisations, sa désorganisation, son désordre, ses prises de décisions approximatives et son bâclage ?
Suffit-il de mettre quelques « plumes complaisantes » dans sa poche, histoire de s'assurer des titres flatteurs dans la presse, genre : « Clôture en apothéose du festival X, Y, et Z », pour se croire parvenu à ses fins ?
Comment peut-on réaliser tant de succès et clôturer tant d'éditions « en apothéose », sans parvenir à se trouver des sponsors, à réaliser des partenariats win-win…et à laisser l'argent du contribuable profiter à d'autres projets sociaux ?
Suffit-il, dans ce pays, d'organiser la première édition d'un festival, pour s'en assurer des subvenions à vie ?
Qui en contrôle, le rendement et la qualité ?
Qui en fait le suivi et l'évaluation ?

Combien de festivals une ville de la dimension d'El Jadida, est –elle capable de supporter, d'endurer, avant de crier : « Basta, Stop, on en a assez » ?
Comment justifier tant de festivals d'un côté, et l'inexistence d'infrastructures culturelles de l'autre : conservatoires de musique, de salles couvertes, de centres culturels, de cinémas, de terrains de sport de proximités… ?
Si nous avons jugé bon de marquer un temps d'arrêt, pour nous focaliser sur ces festivals qui inondent le pays à pareille époque, c'est parce que les festivals se succèdent et se ressemblent et semblent devenir une politique de l'Etat, un fourre tout, une recette magique, un remède à tous les maux et une solution au vide culturel que vit notre pays.
A peine avons-nous assisté au festival des Gnaouas que nous devons nous dépêcher pour assister au festival du film, de la musique sacrée, du jazz, de l'enfant, des « chikhates », de la « tbaourida »… En effet ; élus, responsables et organisateurs de tous bords, semblent avoir l'imagination très fertile dans ce domaine.
Mais le risible, a-t-il besoin d'un festival pour être promu, connu, encouragé et applaudi ou…sifflé ?
Avons-nous besoin d'un festival du rire pour…rire, ou apprendre à faire rire ?
Le citoyen même accablé par toutes les misères de la vie, ne cherche t-il pas, dans les situations les plus difficiles, des occasions et prétextes pour rire, décompresser et laisser soupirer une âme accablée, brisée et opprimée ?
Le philosophe Henri Bergson répond à cette question en définissant l'homme comme « un animal qui sait rire ».
L'adage populaire nous apprend que trop de soucis …font rire.
Il est donc dans la nature humaine de manifester ses émotions, et aussi ses étonnements, par…le rire.
C'est une caractéristique de l'homo sapiens, de l'homme qui raisonne. Autre vérité aussi, on peut pleurer seul, mais on rit impérativement en groupe. On dit même qu'un tel rit tout seul, il doit être fou !
La problématique du rire est assez complexe pour être résolue durant quelques jours, lors d'un festival éphémère.
Le risible a certainement une fonction sociale des plus importantes dans la société. Denis Diderot nous rappelle que la première fonction du théâtre à Athènes était de représenter la cité et éduquer le citoyen.
On pourrait transporter ce propos au risible. L'artiste comédien a un rôle à jouer auprès de ses semblables. Sachant qu'on ne rit pas simplement pour rire, et que ce même rire, n'est pas un simple et léger divertissement ; derrière le rire il a un regard aigu sur le monde, l'acteur attire l'attention et se moque de nos absurdités et nos banalités quotidiennes. Il prend pour cible plusieurs genres humains et dénonce leurs excès, leurs bêtises, leurs folies, leurs absurdités et grâce à son art et à sa technique, il conduira les spectateurs à reconnaitre quelqu'un de leurs entourages dans les énergumènes présentés et dont les défauts sont devenus visibles à l'œil nu.
Pour remplir cette fonction, le comédien a besoin d'un certain savoir-faire, d'une technique, d'une inspiration, mais aussi de beaucoup de talent et d'une grande culture.
Le talent à lui seul ne suffit pas ; dans le domaine de l'art, la règle veut que plus on a du talent, plus il faut le travailler.
L'artiste, tout artiste, quel que soit son art, appartient à l'intelligentsia ; il est le représentant et l'interprète de sa classe et de son époque. Il assiste à la vie en tant que spectateur, il se détache de la foule pour observer et découvrir les fils invisibles, pour étudier les mécanismes secrets qui nous dirigent et agissent sur nos comportements et nos goûts morbides et malsains.
Tel un médecin, le comédien diagnostique les dysfonctionnements de sa société et prescrit le remède approprié.
Dans un moment de détente, le spectateur découvre le mal qui ronge et dérange, les automatismes et les habitudes qui portent préjudice et qui menacent l'équilibre de la société ou de l'individu.
Par son art et son intelligence, le comédien grossit l'effet jusqu'au moment où la cause devient visible au commun des mortels. Ainsi, le comique dévoile et combat toutes les formes de pauvretés psychologiques.
L'artiste à lui seul ne peut mener cette fonction. Il incombe à d'autres acteurs sociaux, privés et étatiques, de l'épauler et de lui faciliter la tâche.
La Charte Communale prévoit dans son article 35 : « Le conseil règle par ses délibérations les affaires de la commune. A cet effet, il décide des mesures à prendre pour assurer le développement économique, social et culturel de la commune ».
Il est du devoir des communes de créer les infrastructures nécessaires à l'épanouissement des citoyens, comme les salles de théâtres, les lieus de loisirs, les conservatoires de musique, les bibliothèques, les terrains de sports…
C'est ainsi qu'on investit dans l'humain. Ces infrastructures ne doivent pas être considérés comme un luxe, comme un plus, mais comme moyen d'éducation et d'épanouissement pour l'enfant et…l'adulte. Le ludique à son tour est un excellent moyen pédagogique pour la maturité du citoyen. Rappelons encore une fois qu' « on ne nait pas citoyen, on le devient ». Spinoza.
Terminons par une chose qui fait mal au cœur : l'ingratitude de notre société envers ses artistes. Nombreux sont nos artistes qui vivent dans la misère et crèvent comme des chiens dans la solitude totale.
Ce sont des gens, des autodidactes pour la plupart, qui par leur talent, leur passion, leur courage, leur travail et leurs sacrifices, ont donné énormément à leurs concitoyens qui ont hissé très haut le drapeau de leur nation et qui ont contribué au bonheur de leurs compatriotes.
La société leur doit beaucoup et ils doivent recevoir à leur tour ; il y a bien un contrat tacite, un pacte d'honneur entre le pays et leur engagement. Ils méritent bien une retraite, une reconnaissance « matérielle », et ils ont droit à tous les honneurs.
Rendons à César ce qui est à César…surtout lorsqu'il est artiste.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.