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Banque Centrale Populaire : 5,50% ! Qui dit mieux ?
Publié dans Finances news le 22 - 06 - 2006

Les entreprises pourront-elles désormais s’abriter derrière le coût élevé de l’argent pour légitimer leur fébrilité dans l’acte d’investir ? Difficile de répondre par l’affirmative. L’annonce (une fois n’est pas coutume !) par la Banque Populaire d’un taux d’intérêt de 5,50% balaie en effet, d’un revers cette argutie. Cette initiative, loin d’être simplement un «effet d’annonce», s’inscrit dans le droit-fil de la stratégie initiée par la première institution bancaire du Royaume baptisée Business Project. Il s’agit simplement d’accompagner et de soutenir davantage, dans une démarche purement citoyenne, la relance actuelle de l’économie nationale.
C’est dire que Business Project n’est pas un concept vide de sens, mais une réalité, et surtout une promesse tenue que traduit amplement la signature de la banque «Entreprendre pour le bien commun».
Dans cet entretien, Hassan El Basri, Directeur général adjoint chargé du pôle Développement, et Laïdi El Wardi, chef de la division Marketing et Animation commerciale de la Banque Centrale Populaire, explicitent le sens de cette initiative novatrice, de même qu’ils reviennent sur le lancement récent du fonds d’investissement destiné au secteur touristique.
Finances News Hebdo : La Banque Populaire vient d’annoncer un taux exceptionnel de 5,50% en vue de relancer les investissements. Quel en est exactement le principe et qu’est-ce qui sous-tend cette mesure ?
Hassan El Basri : Comme vous le savez, ce n’est pas la première fois que la Banque Populaire annonce une baisse des taux d’intérêt. La dernière initiative en la matière a d’ailleurs été prise l’année passée, avec notamment l’annonce d’un taux de 6,95%. Donc, ce taux de 5,50% n’est pas une démarche isolée, mais s’inscrit plutôt dans la continuité de nos actions précédentes.
Par contre, ce qui est nouveau dans cette annonce est sa portée, et surtout le contexte particulier dans lequel elle a été faite. Il y a, à ce titre, quatre éléments déterminants qui ont sous-tendu notre démarche.
D’abord, à travers les indicateurs macroéconomiques dont nous disposons, nous avons le sentiment que la croissance au Maroc est relancée. Ainsi, il est attendu une croissance du PIB de l’ordre de 7% ou plus, laquelle devrait tirer pratiquement l’ensemble des secteurs de l’économie vers le haut. Et ce qui est important dans cette croissance du PIB, c’est qu’elle ne provient pas uniquement du secteur primaire (l’agriculture), mais elle est également la résultante du bon comportement des autres secteurs, notamment le secondaire (industries) et le tertiaire.
L’autre point important concerne l’ensemble des chantiers structurants qui ont été lancés par l’Etat (infrastructures, grands projets…). Nous croyons qu’ils commencent à porter leurs fruits.
Le troisième élément a trait notamment à la meilleure visibilité qu’ont désormais les entreprises par rapport à l’évolution de la conjoncture économique nationale et internationale, et surtout par rapport aux appréhensions relatives à l’ouverture de l’économie marocaine exprimées par les opérateurs économiques. Aujourd’hui, dans le cadre des conclusions du Plan Emergence, les entrepreneurs marocains ont bien pu distinguer les niches où ils ont les avantages compétitifs nécessaires afin de pouvoir affronter la concurrence.
Le quatrième élément, non moins important, concerne l’initiative lancée par le gouvernement et relative à la création de la jeune entreprise. C’est une bonne approche, bien étudiée, et assez différente des produits jeunes promoteurs que les gens assimilent souvent à un échec, quand bien même on y a enregistré quelques success stories.
Ainsi, compte tenu de tous les éléments précités, nous avons estimé, à la Banque Populaire, qu’il y a lieu de participer à améliorer davantage le climat des affaires et cette visibilité qui s’instaure en donnant un véritable coup de pouce à l’investissement. Et c’est partant du postulat que la croissance ne peut provenir que de l’investissement que nous avons annoncé ce taux de 5,50% pour justement booster l’investissement et tirer profit de cette visibilité que nous avons aujourd’hui sur l’économie marocaine.
F. N. H : Justement, sous quel angle doit-on apprécier cette baisse des taux, en regard notamment de votre stratégie baptisée Business Project ?
H. E. B. : C’est une continuité du Business Project. Comme vous le savez, nous avions sorti, dans ce cadre, il y a de cela un mois et demi, une annonce titrée «La chute des taux pour l’ascension de votre entreprise». Aujourd’hui, nous ne faisons que respecter notre promesse en nous conformant à cette annonce.
Il faut surtout savoir que l’approche Business Project n’est pas seulement un concept, un taux d’intérêt, et des produits que nous mettons à la disposition des entreprises. C’est surtout une nouvelle approche de la relation avec l’entreprise que nous essayons de mettre en œuvre.
F. N. H : Il existe quand même certaines contraintes auxquelles vous devez faire face, notamment en ce qui concerne les risques. Comment arrivez-vous justement à concilier cette stratégie que vous déclinez aux exigences de Bâle II ?
H. E. B. : Vous avez raison d’évoquer ces contraintes. Mais l’annonce que nous faisons n’impacte en rien la démarche d’étude du dossier. Nous n’allons pas financer n’importe quel projet. Nous sommes une institution bancaire et l’étude d’un dossier doit obéir aux mêmes règles d’appréciation du risque.
F. N. H : Donc, concrètement il n’y a pas davantage de flexibilité par rapport à ce que vous faisiez auparavant…
H. E. B. : La flexibilité ne s’interprète pas par rapport aux règles d’appréciation du risque. Nous sommes un intermédiaire financier qui doit assurer un bon placement aux dépôts des épargnants. Par contre, il y a une souplesse au niveau de la démarche, plus précisément au niveau de l’accès au crédit. Si on prend par exemple la création d’entreprise, rares sont les confrères qui se hasardent à financer ce type de projet. Or, la Banque Populaire est pionnière dans ce domaine.
Evidemment, dans la création d’entreprise, il existe toujours un risque. Cela n’empêche que nous nous impliquons fortement dans ce créneau, car c’est notre mission de favoriser la création des entreprises.
F. N. H : Ce taux exceptionnel est applicable à tout nouvel investissement jusqu’au 30 juin 2007. Pourquoi l’avoir limité dans le temps ?
H. E. B. : Parce que c’est une mesure exceptionnelle… Par ailleurs, comme je l’ai signalé tout à l’heure, nous avons ce sentiment que le Maroc offre actuellement davantage de visibilité aux investisseurs et est entré dans cette phase de croissance que nous attendons depuis longtemps. Donc, cette durée d’un an n’a pas été choisie au hasard; elle est en adéquation avec la durée nécessaire à la prise de décision d’investissement.
F. N. H : Pensez-vous que les autres institutions bancaires vont pouvoir suivre cette baisse des taux d’intérêt, sinon proposer mieux ?
H. E. B. : Toute initiative des autres banques dans ce sens est la bienvenue. Il faut également savoir que c’est un taux plancher, sauf pour les grandes entreprises ou les financements structurés. Et dans ces cas précis, on a plutôt recours à l’ingénierie financière.
Il est aussi important de savoir que la Banque Populaire, au regard de sa vocation, de son historique et de son assise financière solide, peut initier ce genre de mesure.
F. N. H : Y a-t-il des critères d’éligibilité définis ?
H. E. B. : Le seul critère d’éligibilité concerne le risque.
F. N. H : Vous avez opté pour un taux plancher. Qu’attendez-vous de votre initiative, hormis la notoriété qu’elle peut vous rapporter ?
H. E. B. : Le gain n’est pas uniquement mathématique. Il n’y a pas que le volume d’investissement, mais aussi tout ce qui s’ensuit, notamment les crédits de fonctionnement, les emplois créés… C’est donc une dynamique dont il faut intégrer tous les paramètres dans l’appréciation de la décision.
Cette initiative a été, par conséquent, bien mûrie et très bien circonscrite.
F. N. H : Avec un taux de 5,50%, vous balisez donc le chemin aux investisseurs…
H. E. B. : Effectivement, aujourd’hui un opérateur ne peut plus évoquer le coût de l’argent comme obstacle à l’investissement.
F. N. H : Mais il pourra toujours évoquer la problématique des garanties…
H. E. B. : Il faut savoir que dans l’étude d’une demande de crédit, la dernière chose à laquelle nous pensons, c’est la garantie.
Par ailleurs, le phénomène de garantie est lié à la transparence qui doit exister entre l’entreprise et la banque. A cet égard, les problèmes de gouvernance de la PME/PMI demeurent encore très importants, surtout quand on sait qu’actuellement il est de plus en plus difficile de dissocier les biens de l’entreprise de ceux de l’entrepreneur.
Mais les choses vont évoluer, parce qu’avec l’entrée en vigueur de Bâle II, nous devons radicalement changer nos relations. Et il faut surtout souligner que Bâle II est beaucoup plus contraignant pour l’entreprise que pour la banque. Si l’entreprise n’est pas bien structurée et si elle présente des carences en termes de transparence et de gouvernance, elle sera immédiatement sanctionnée.
F. N. H : Depuis la mise en place du Business Project, comment appréciez-vous vos relations avec les PME ?
Laïdi El Wardi : Depuis son lancement, nous avons cherché à mettre en place les structures d’accueil au niveau des agences et des succursales pour accueillir les entreprises. Il y a aujourd’hui un certain nombre de chargés d’affaires qui s’occupent de la gestion de la relation avec l’entreprise. C’est une relation que nous déclinons à la fois en terme de structure d’accueil et en terme de nouvelle vision sur la prestation bancaire; laquelle ne signifie pas uniquement donner du crédit, mais également accompagner l’entreprise sur tous les aspects. Cela peut concerner l’externalisation auprès des plates-formes techniques de la banque d’un certain nombre de travaux rébarbatifs au sein de l’entreprise, mais également l’orientation de l’entreprise vers de nouveaux types de financement.
Cela dit, ce n’est pas seulement un concept avec des structures d’accueil, mais aussi un certain nombre de produits, dont notamment le taux de 5,50%. Une manière de dire que nous ne vendons pas seulement des concepts, mais que nous les concrétisons à la fois par une prise en charge personnalisée et des produits spécifiques dans le cadre du business project des entreprises.
F. N. H : Pouvez-vous nous donner plus de précisions sur le fonds d’investissement touristique qui a été récemment mis en place ?
H. E. B. : Nous l’avons initié en partenariat avec des confrères. C’est un fonds qui avait déjà été annoncé par le ministère du Tourisme et celui des Finances et de la Privatisation.
Et ce n’est d’ailleurs pas le premier fonds que la Banque Populaire a mis en place. Nous avons également initié, avec d’autres confrères, des fonds régionaux, notamment le fonds de l’Oriental et celui du Souss Massa Drâa. C’est dire que nous agissons tant au niveau national que régional.
F. N. H : Pourquoi avoir opté pour un fonds d’investissement et pourquoi maintenant ?
L. E. W. : Les projets touristiques sont très capitalistiques. Sans ce type d’instrument, on ne pourrait pas réaliser l’ensemble des investissements qui sont prévus. Il fallait créer ce genre de structure car l’entrepreneur privé marocain n’a pas cette capacité d’investir dans des projets aussi lourds. Cela permet aussi d’orienter l’épargne vers ce type d’investissement.
Mais il faut dire que cela n’a été possible que parce qu’aujourd’hui nous avons une très bonne visibilité sur le tourisme en général. L’évolution de ce secteur, ces dernières années, a fini par convaincre les gens que ce n’est pas une tendance temporaire, mais qu’elle va s’inscrire dans la durée.


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