Le Maroc dispose-t-il d'un nouveau code de la route ? Question un brin ironique, mais qu'il serait gonflé de répondre par l'affirmative ! Car, depuis son entrée en vigueur il y a un peu moins de deux ans, rien n'a pratiquement changé. On serait même tenté de dire que la situation a empiré. Et quand le laxisme des autorités, celles qui sont censées faire respecter le code de la route, rencontre le comportement délictuel des automobilistes, cela crée un cocktail... mortel. Preuve en a encore été donnée lundi dernier où deux accidents de la circulations survenus l'un près de Nador et l'autre entre Agadir et Essaouira, ont fait 27 morts et 43 blessés, dont des enfants et des femmes enceintes. Toujours en cause, le non-respect du code de la route ou encore le mauvais état des automobiles. Pourtant, on avait cru que l'entrée en vigueur du nouveau code, adopté aux forceps, allait changer l'histoire meurtrière des routes marocaines, notamment avec l'introduction du permis à points, la mise en place de centres de visites techniques agréés, mais également l'alourdissement des sanctions pécuniaires et pénales. Rien n'y fait. Le système pernicieux a survécu à la volonté des pouvoirs publics de vouloir mettre un terme à l'hécatombe, entretenu par la corruption et les passe-droits. On ne peut soutenir autre chose quand on voit que pour quelques malheureux dirhams, les agents verbalisateurs ferment les yeux sur une infraction : excès de vitesse, non-respect du stop, conduite en état d'ivresse... On ne peut soutenir autre chose quand on voit l'état lamentable de certains véhicules qui circulent à travers le Royaume, en toute impunité. Dès lors, on ne peut être surpris que le Royaume possède les routes les plus meurtrières au monde, avec un coût socio-économique équivalent à pratiquement 11 Mds de DH par an. Alors, tant que ce système laxiste persistera, le code de la route le plus répressif au monde n'y changera strictement rien.