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Medays : «L'activité en Afrique subsaharienne comporte, certes, des risques, mais ils sont calculés et les rendements afférents ressortent en proportion»
Publié dans Finances news le 22 - 11 - 2012

L'Afrique est aujourd'hui la nouvelle frontière du développement pour le monde.
Un effort collectif et une volonté internationale sont nécessaires pour soutenir la croissance du continent.
La stratégie de développement des banques marocaines en Afrique est une illustration par excellence de la coopération Sud-Sud.
Explication de Brahim Benjelloun-Touimi, Administrateur Directeur général de BMCE Bank, délégué auprès de la présidence, sur les opportunités de développement du continent africain et sur la dégradation de la note du groupe par l'agence de notation Moody's.
- Finances News Hebdo : L'Afrique est aujourd'hui dans la ligne de mire et suscite l'intérêt des pays développés. Selon vous, quelles sont les opportunités de développement que présente notre continent face à la nouvelle donne mondiale ?
- Brahim Benjelloun Touimi : C'est une chance que nous soyons à cette époque de l'histoire du monde avec d'un côté l'Asie, qui est déjà le continent du XXIème siècle, et, de l'autre, une Afrique considérée comme la «nouvelle frontière du développement» pour le monde. Sans qu'il y ait un effort collectif majeur parmi les 54 pays constitutifs du continent, l'Afrique connaît déjà, depuis quelques années, une croissance économique soutenue qui devrait se poursuivre au cours des prochaines années.
Cependant, cette croissance n'est pas suffisante pour endiguer durablement la pauvreté et répondre aux multiples besoins des populations concernées, notamment des jeunes. En outre, elle est hétérogène à travers les pays africains. Notre continent devrait rechercher plus hardiment l'élimination des barrières aux échanges et à l'investissement, la mobilité des hommes et des capitaux parmi les communautés économiques régionales existantes. En définitive, il faut dépasser définitivement les frontières politiques étriquées héritées de l'ère coloniale.
La croissance serait ainsi plus pérenne et plus équitablement établie régionalement s'il y avait donc un effort collectif issu de volontés transnationales; en définitive, si l'intégration régionale était accélérée. Avec une pareille vision partagée par les autorités publiques nationales, le secteur privé local, national ou régional, les institutions de développement bilatéral et multilatéral, les différentes économies de l'Afrique seraient en mesure de susciter et d'accueillir des initiatives régionales, seules à même de porter dans la duréel'œuvre de développement.
L'Afrique enregistre un retard dans plusieurs secteurs qui peut être comblé grâce à des projets transnationaux et à l'élaboration de stratégies et réponses communes ou harmonisées. Pour investir, on ne peut compter sur les seuls bailleurs de fonds extra-africains ou sur l'aide publique de développement comme jadis.
Il s'agit de rassembler les forces «intérieures» en attirant les investisseurs africains autant qu'étrangers, notamment en améliorant le climat des affaires et en promouvant l'esprit d'initiative et d'entrepreneuriat.
Il y a un autre chantier fondamental : l'investissement dans le capital humain.
Le monde dispose désormais de technologies qui permettent d'étendre le savoir d'une manière exponentielle. Le savoir est la seule richesse qui s'accroît en étant partagée. Aussi, il convient d'associer la jeunesse africaine en lui donnant les moyens d'être éduquée et de se former dans tout domaine grâce à des outils accessibles et de plus en plus «globaux».
Le rôle du secteur privé est éminent à cet égard, d'autant qu'il pourrait partager cette vision et ces stratégies régionales, voire continentales. À côté de la diplomatie économique publique, il faut sans doute compter désormais avec la «diplomatie entrepreuneuriale».
- F. N. H. : Après le printemps arabe et la crise européenne, le développement des partenariats Sud-Sud a tendance à se renforcer ; qu'en est-il du développement du secteur bancaire marocain en Afrique?
- B. B. T. : Le développement des banques marocaines en Afrique est exemplaire. Les 3 grands groupes bancaires nationaux au premier rang desquels le Groupe BMCE Bank au nom de l'antériorité historique, y sont désormais présents et actifs. Leurs ambitions sont clairement affichées au Sud du Sahara. Cette présence permet une «intégration entrepreneuriale», c'est-à-dire la dissémination auprès d'entités placées sous une même autorité et/ou une même enseigne à travers les frontières, de pratiques commerciales, managériales ou de bonne gouvernance qui sont similaires ou harmonisées. Celles-la mêmes dont jouit un secteur bancaire marocain, par ailleurs rigoureusement réglementé selon les normes internationales. Le partage du savoir-faire s'opère alors sous les meilleurs auspices.
- F. N. H. : Le secteur bancaire africain suscite de plus en plus l'intérêt des investisseurs étrangers et africains, notamment marocains. Pourriez-vous nous rappeler la stratégie de développement du groupe BMCE Bank dans le continent à moyen et long terme ?
- B. B. T. : L'actionnaire principal du groupe BMCE Bank en même temps qu'il est son président, Othman Benjelloun, souhaite que BMCE Bank soit présente dans les 54 pays du continent à un horizon de 10 a 20 ans.
Ce développement vise aussi bien l'Afrique francophone, anglophone, lusophone qu'hispanophone.
Cette stratégie est l'illustration par excellence de la coopération Sud-Sud dans un domaine dont les effets sont directement ressentis par les populations dans leur vie de tous les jours et, bien entendu, pour la concrétisation de leurs projets privés et professionnels.
- F. N. H. : La note de BMCE Bank a récemment été dégradée par l'agence de notation Moody's à cause d'une expansion trop rapide du groupe en Afrique, jugée trop risquée. Quelle est votre opinion concernant cette dégradation ?
- B. B. T. : Tout d'abord, il faut préciser que BMCE Bank s'était engagée aux termes de conventions avec des bailleurs de fonds multilatéraux, à se faire noter. Deux banques marocaines l'ont été. C'est la raison pour laquelle ces révisions à la baisse de leur notation n'ont concerné qu'elles seules.
En fait, depuis la crise internationale de 2007-2008 qui n'avait pu être anticipée en son temps, les agences de notation sont devenues vigilantes à l'excès. Rien qu'en Europe ces derniers temps, plus de 90 banques ont subi le même sort.
En l'absence d'une connaissance intime de la réalité complexe des économies et des marchés africains par les analystes davantage rompus aux réalités de marchés financiers matures, la stratégie de développement en Afrique de nos banques est considérée comme potentiellement risquée. D'autres considérations sont invoquées, liées à l'environnement dans lequel évolue l'économie marocaine, notamment le fait qu'elle soit articulée avec un contexte européen en crise, d'ou la conclusion d'un impact probable sur le Maroc et, partant, sur l'activité bancaire. 70 % des critères déterminant la note globale octroyée par l'Agence sont liés aux facteurs environnementaux.
L'activité en Afrique Subsaharienne comporte, certes, des risques, mais ils sont calculés et les rendements afférents ressortent en proportion.
En outre, notre engagement en Afrique est une œuvre de co-développement menée par les Africains que nous sommes. Nous, Marocains, avons la chance d'être respectés sur le continent. Nous partageons avec ces pays beaucoup de problématiques, notamment celles relatives à la pauvreté, à l'analphabétisme, au besoin d'accès aux infrastructures de base et à l'inclusion financière.
Les groupes marocains qui investissent aujourd'hui dans ce continent se réservent des gisements de croissance et de revenus pour l'avenir. Les banques étrangères qui ont quitté le marché africain l'ont fait à regret à la faveur de la crise qui sévit dans leur pays d'origine. Elles le regretteront certainement davantage plus tard.
- F. N. H. : Quelles ont été les retombées de cette dégradation?
- B. B. T. : Cette regrettable décision ne devrait pas changer les choix opérés par les actionnaires. Ce qui nous intéresse aujourd'hui, c'est la confiance de ceux-la et la pérennité et la qualité de création de valeur actionnariale, dégagée de ces activités à l'international. Les retombées en termes de réputation et de respectabilité du Groupe sur le Continent ne sont pas entachées...
- F. N. H. : Est-ce que vos filiales africaines commencent à dégager des synergies entre elles ?
- B. B. T. : Bien évidemment, ces filiales africaines sont sous une même tutelle, celle d'une holding «BoA Group» qui les pilote dans le domaine des risques, des finances, de l'organisation, de l'informatique, du contrôle interne..., Elles sont en posture de développer «nativement» des synergies.
- F. N. H. : Avez-vous ressenti un impact sur vos résultats financiers ?
4 B. B. T. : Les résultats des filiales africaines représentent plus du tiers du Résultat Net Part de Groupe. Cette part devrait être maintenue, sinon accrue durant les 3 à 4 prochaines années.
- F. N. H. : Quels sont les pays ou les régions africaines les plus prioritaires pour le développement du groupe BMCE Bank?
4 B. B. T. : Le président Benjelloun ne cesse de l'affirmer : le groupe BMCE Bank est à terme intéressé par l'ensemble des 54 pays africains. Les priorités ne sont pas spécifiques à une région. Ce sont les bonnes opportunités qui se présentent et, surtout, les potentiels de développement des pays considérés qui priment.
Dossier réalisé par L. Boumahrou


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