Au cours des dernières années, la branche vie a joué un rôle très important dans le développement du secteur des assurances. Contrairement à ce qui se passe sous d'autres cieux, cette performance n'est qu'une résultante de la bancassurance. La branche assurance vie a marqué, au terme de l'exercice 2012, une progression de 15,9%, s'établissant à 8,84 Mds de DH. En dépit des péripéties, aussi bien sur le plan national qu'international, le secteur des assurances s'est bien comporté aux cours des dernières années. Avec 26,02 Mds de DH de primes émises, le secteur a connu en 2012 une évolution de 8,9%. L'assurance non vie a marqué une évolution de l'ordre de 6,3% avec un chiffre d'affaires de 17,20 Mds de DH. La branche assurance vie a enregistré au terme de l'exercice 2012 une progression de 15,9%, s'établissant à 8,84 Mds de DH. Pour une meilleure illustration, l'assurance vie a évolué en moyenne annuelle à un taux de 16% entre 2004 et 2010, en passant de 2,9 Mds de DH à 6,7 Mds de DH. Cette croissance a été rapide entre 2004 et 2008, avec un taux de 23,5% en moyenne annuelle. Toutefois, elle a connu une quasi-stagnation à partir de l'année 2008. Et nous nous interrogions d'ores et déjà si la bancassurance n'avait pas atteint un seuil de maturité. Ce n'est qu'en 2011 que la branche assurance vie et capitalisation a connu une reprise de 15,9% par rapport à 2010. En termes de volume additionnel généré par chaque type d'assurance, il convient de noter qu'au cours de la période 2004-2010, l'assurance vie a contribué à hauteur de 42,2%. La branche a donc joué un rôle important dans le développement du secteur des assurances au cours de la période analysée. D'après les responsables au sein de l'administration, si la part de l'assurance vie a connu une telle ascension, cela résulte de l'apparition de nouveaux produits, de l'importance du réseau bancaire couvrant tout le territoire national, des facultés des banques en matière de gestion et de distribution des produits d'assurance vie et capitalisation. La bancassurance booste la branche vie Contrairement à ce qui se passe sous d'autres cieux, cette performance n'est donc qu'une résultante de la bancassurance. L'évolution de l'assurance vie par circuit de distribution montre que le développement de cette branche est essentiellement dû à l'intervention des banques dans cette catégorie du secteur des assurances dont l'activité est passée de 1,3 Md de DH en 2004 à 4,5 Mds de DH en 2008, avant de baisser à 4,1 Mds de DH en 2010, soit un taux d'évolution moyen annuel de 22,7%. Au cours de la période analysée, les banques ont contribué à hauteur de 73,6% du volume additionnel généré par l'activité d'assurance vie entre 2004 et 2010. La branche a besoin d'un appui fiscal L'assurance vie, pratique récente au Maroc, commence à prendre un peu d'élan. Mais, globalement, l'épargne au Maroc reste marginale et les compagnies d'assurance demeurent peu créatives. Une chose est sûre: pour qu'ils se développent, les produits d'assurance de personnes ont besoin d'un appui fiscal de la part de l'Etat. La Loi de Finances pour l'année 2009 n'a pas apporté de dispositions fiscales majeures pour le secteur des assurances, à l'exception de la réduction de la durée ouvrant droit à déduction des cotisations versées au titre des contrats «retraite», qui passe de dix à huit ans. Une telle disposition n'était applicable qu'aux contrats conclus à compter du 1er janvier 2009. Cette réduction vise, bien entendu, l'encouragement des contrats «retraite complémentaire», l'amélioration de la protection sociale des salariés et la promotion de l'épargne longue. «L'épargnant marocain a une tendance court-termiste. Il y a donc peut-être une logique d'accompagner l'effort d'épargne en fonction de la durée de détention», explique un responsable. Des mesures fiscales contraignantes ne feront que dissuader l'épargnant marocain qui préférera s'orienter vers d'autres types de placement tels que l'or, l'immobilier... La «pierre» est rentable dès le premier jour de son acquisition. Quant à l'opération d'assurance vie, elle ne le sera que dans le futur lointain. Et donc tout cela pourrait le rendre indécis. D'où l'intérêt de concrétiser les dispositions du contrat-programme qui prévoit, entre autres, des incitations fiscales au profit de l'assurance vie pour mieux drainer l'épargne. Vu l'état actuel du marché financier, des produits, tels que les contrats en unités de compte ne sont pas pour sitôt.