Akhannouch: A mi-mandat du gouvernement, les réalisations dépassent toutes les attentes    Albares réaffirme l'excellence des relations de l'Espagne avec le Maroc    "Maghreb sans le Maroc": Le rêve algérien brisé par la Mauritanie et la Libye    Santé animale : Convention-cadre entre BIOPHARMA et l'IAV Hassan II    Gaza/Cisjordanie: L'ONU réclame 1,2 milliard de dollars pour aider deux millions de personnes    Alerte aux intempéries en Arabie saoudite    Coupe de la CAF/ demi-finale aller : La CAF annonce la défaite l'USM Alger sur tapis vert    Un individu interpellé à Tanger pour atteinte aux systèmes de traitement automatisé des données numériques    Après le SIAM, place à la commercialisation des produits à base de cannabis    Match USMA-RSB: La CAF sanctionne l'USMA par un forfait de 0-3, le match retour maintenu à Berkane    L'Agence Bayt Mal Al-Qods Acharif organise la 3è session du Forum annuel des personnes handicapées dans la Ville Sainte    "Dbibina" : avec Darmanin, ça se passe bien    SIAM 2024 : le Maroc et la FAO annoncent un projet en faveur d'une gestion optimale de l'eau    OCDE: M. Miraoui souligne l'engagement du Maroc en faveur de la science ouverte    Rabat: Cérémonie en l'honneur des lauréats du 1er concours national de la sécurité routière    New York : Une rencontre sur les réalisations de Ahmed El Maanouni    Mise en place de 60 000 coins de lecture dans les écoles primaires marocaines, déclare Benmoussa    Russie: Le vice-ministre de la Défense arrêté pour corruption présumée    Le Maroc est fortement engagé en faveur de la décarbonation du transport    Devant Kinder et Andros, une marque marocaine dans le Top 10 des marques les plus vendues en France    Itzer Trail annonce son retour pour une 6ème édition épique    Coupe du Monde Futsal Ouzbékistan 24 / Tirage des groupes: Les adversaires des Lions dévoilés le 26 mai prochain    Open national du Badminton : Clôture en apothéose de la première édition à Marrakech    Arbitrage / A .G. de l'Association des Anciens Arbitres Internationaux et Arbitres de Division Supérieure: M. Youssef Mabrouk reconduit pour un nouveau mandat    Tennis: Rafael Nadal « pas sûr de jouer à Roland-Garros », à un mois du tournoi    SIAM : les chiffres clés de la 16ème édition    Morocco's PJD suffers landslide defeat in Fes    Service militaire : les nouveaux conscrits promis à des formations d'excellence    SIAM 2024 : CENTRALE DANONE SOULIGNE LES AVANCEES DU PROGRAMME « HLIB BLADI » POUR UNE AGRICULTURE DURABLE ET REGENERATIVE    UNESCO: Lancement d'une initiative pour promouvoir les compétences numériques des alphabétiseurs au Maroc    Enseignement supérieur: le Maroc et la Pologne renforcent leur coopération    France-Amnesty International : Poursuite de l'«érosion» des droits humains    Une députée LFI convoquée par la police pour « apologie du terrorisme »    L'épidémie du choléra s'aggrave dans le monde avec 25.000 nouveaux cas en mars, alerte l'OMS    Rétro-Verso : La fabuleuse Histoire du Royal Mansour de Casablanca    Le tourbillon rock-blues Zucchero arrive à Casablanca    Trafic aérien : plus de 6,8 millions de passagers en trois mois    Le Maroc présente ses atouts à la Hannover Messe, plus grand salon industriel au monde    INDH : Le Centre médico-psycho-social de Tit Mellil, un accompagnement pluridimensionnelle innovant    La Libye remercie le Roi Mohammed VI pour le soutien du Souverain à la cause libyenne    SIAM : FILIERE M de Marjane Group au cœur de l'agriculture responsable (VIDEO)    Gospel & Gnaoua aux couleurs d'une histoire africaine commune au sud des montagnes du Haut Atlas    2M TV : ElGrandeToto et Dizzy Dros jury d'une compétition 100% Rap    Identification des besoins des populations : alliance entre l'INDH et l'ONDH    Nouvel hippodrome de Rabat : la SOREC choisit l'architecte Said Berrada    Réunion africaine de haut-niveau sur la lutte contre le terrorisme: l'expérience du Maroc mise en avant à Abuja    Le dialogue social dans le secteur de la santé se poursuit et a permis de réaliser plusieurs revendications    L'ONMT enfile le tablier pour conquérir des parts de marché    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



«La thérapie cognitive et comportementale permet de déconstruire les schémas de pensées négatives»
Publié dans Finances news le 08 - 05 - 2020

► Qu'est-ce que la thérapie cognitive et comportementale ? En quoi peut-elle aider à surmonter les symptômes à l'origine de la souffrance psychique ? Comment éviter les dépendances et les conduites addictives en période de confinement… et comment aborder la phase du déconfinement ?
► Kawtar Kadiri, Psychologue et Psychothérapeute spécialisée en thérapie cognitive et comportementale, et dans les difficultés de l'enfant et de l'adolescent répond à toutes ces questions et bien d'autres.

Propos recueillis par F.Z.O

Finances News Hebdo: La thérapie cognitive et comportementale, c'est quoi au juste ?
Kawtar Kadiri: Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) sont des thérapies brèves, validées scientifiquement. Elles visent essentiellement le changement comportemental en agissant sur les cognitions distordues, et ce en édifiant de nouveaux comportements plus productifs avec des pensées positives et des réactions en adéquation avec la réalité vécue et non avec la réalité perçue. Celle-ci est souvent construite sur la base d'idées négatives et erronées que cultive l'individu sur lui-même, sur l'environnement et sur son aptitude à pouvoir gérer une situation de frustration.
Notre perception interfère inéluctablement sur nos comportements. Le simple fait de se percevoir incapable d'engager une action propice et durable face à un problème donné, nous pousse à établir des idées fausses par rapport à nos aptitudes réelles, à pouvoir réussir une action et à être dans la gestion de nos comportements.

F.N.H: En quoi la thérapie cognitive et comportementale diffère-t-elle des autres formes de psychothérapie ?
K.K: L'installation d'idées négatives induit souvent des conduites d'évitement, de passivité ou encore d'agressivité, qui empêchent le contrôle des actions et peuvent aboutir à divers troubles. La thérapie cognitive et comportementale (TCC) aide la personne à dépasser petit à petit les symptômes invalidants à l'origine de la souffrance psychique. C'est une thérapie qui vise l'ici et le maintenant, contrairement à d'autres thérapies comme celle psychanalytique par exemple.
Rappelons que la méthode psychanalytique s'appuie essentiellement sur l'association libre et l'interprétation des rêves où le patient est libre de parler et d'associer comme il l'entend, sans l'interférence du thérapeute.
Dans le protocole de traitement dans le cadre d'une TCC, le thérapeute est partie prenante dans la thérapie. C'est un travail de co-construction avec le patient, qui vise à établir des objectifs pouvant l'aider à trouver son épanouissement et des relations interpersonnelles plus adaptées. En résumé, la thérapie cognitivo-comportementale permet à la personne d'appréhender les schémas de pensées négatives ayant causé un état de détresse psychologique.
La TCC est une méthode de soins scientifique, qui se doit de respecter une certaine méthodologie. Elle s'appuie sur une relation de collaboration active,appelée alliance thérapeutique, entre le thérapeute et son patient dans l'apprentissage de nouveaux comportements, ainsi que sur la motivation fondée sur les résultats. Ceci ne peut se faire sans l'intervention d'un thérapeute spécialisé en TCC.

F.N.H : L'un des champs sur lequel les TCC sont particulièrement adaptées, sont les dépendances et les conduites addictives ? Quelle est l'approche des TCC pour mettre fin à ces dépendances ?
K.K : Outre la gestion du stress, les TCC sont indiquées pour toute personne en souffrance : l'enfant, l'adolescent, l'adulte et la personne âgée. L'un des champs sur lequel les TCC sont particulièrement adaptées, sont les dépendances et les conduites addictives. Devenir acteur de sa destinée implique l'engagement d'une réflexion profonde émanant du cortex préfrontalresponsable de l'analyse et de la planification et l'éloignement de tout automatisme issu d'un picémotionnel ressenti à un moment donné.
En effet, face aux réactions automatiques habituelles, la personne a l'impression de prendre des décisions, mais en réalité le circuit court des émotions ne permet pas l'analyse. Mais il nous pousse à agir d'une façon automatique, selon un circuit préétabli à l'avance, d'où l'éventuelle culpabilité et le regret pouvant être ressentis face à la redondance de certains échecs, notamment en cas de rechute après une tentative de sevrage. La thérapie cognitive et comportementale vise, avec la collaboration du patient et du thérapeute, à déconstruire les circuits négatifs préétablis, afin de pouvoir établir de nouveaux circuits mnésiques sains et fonctionnels.

F.N.H : La période de confinement que nous vivons actuellement est propice au déclenchement d'épisodes de type dépressifs ou anxiogènes et à l'augmentation des addictions. En quoi cette thérapie peut-elle prévenir et guérir ces comportements ?
K.K : La période de confinement que nous vivons actuellement pourrait, en effet, favoriser l'expression des addictions, de certains troubles anxieux ou encore aggraver l'état de certains autres. Les thérapies cognitives et comportementales sont conçues afin de traiter et d'anticiper la réapparition des troubles.
La peur et la culpabilité de pouvoir transmettre le virus à d'autres personnes engendrent une pression interne accompagnée d'affects négatifs. Cette pression interne peut éventuellement déboucher sur des troubles dépressifs ou anxieux pouvant être d'intensité plus ou moins sévère et affecter la santé mentale et physique de la personne. Et ce même après coup, et mener à des conséquences néfastes tant sur le plan personnel que celui professionnel.
L'efficacité de cette thérapie a été prouvée dans le traitement des troubles anxieux, notamment des troubles dépressifs et des troubles de panique ainsi que des addictions. Elle est également efficace, entre autres, dans l'état de stress post-traumatique, des troubles obsessionnels compulsifs et des phobies.
C'est dire, en bref, que cette thérapie est adaptée à toute personne désireuse de retrouver un mode de vie plus sain et l'aider à dépasser, petit à petit, les symptômes invalidants à l'origine de la souffrance psychique avec les exigences de la réalité et du monde intérieur et extérieur. Toutefois, il convient de souligner qu'il est obligatoire de recourir à un spécialiste. En effet, le thérapeute est tenu de respecter des étapes et des techniques qui constituent la base des thérapies cognitives et comportementales.

F.N.H: Comment faut-il se préparer au déconfinement, d'un point de vue psychologique et mental, pour assurer au mieux la transition ?
K.K: L'impact psychologique de l'effet d'une épidémie est très important, pouvant vêtir différentes formes. Nous n'avons parlé que de quelques-unes, la liste est encore longue. Outre les conséquences sanitaires et économiques de la pandémie, qui ont été largement abordées par la presse télévisée et sur les radios locales, les conséquences psychologiques qui surviennent suite à un événement traumatique ne sont pas des moindres.
En effet, un traumatisme de ce genre peut engendrer toute sorte de trouble anxieux allant des troubles mineurs de sommeil au stress post-traumatique, en passant par la dépression majeure et les attaques de panique. La notion de traumatisme nous renvoie, en effet, au stress post- traumatique (SPT). Il s'agit d'un trouble anxieux sévère qui apparaît à la suite d'une exposition à un événement traumatique menant à la mort.
La personne qui en souffre peut être la victime elle-même de l'événement ou être témoin, en personne, d'une catastrophe qui a menacé la vie d'autrui. Les symptômes sont nombreux. Si l'on note que le SPT est diagnostiqué un mois ou plus après l'exposition, lorsque cette dernière est plus récente, un stress aigu est évoqué, et ce même chez les enfants de plus de six ans.
Se préparer au déconfinement impliquerait un travail sur soi, sur nos propres capacités à gérer et à développer notre intelligence émotionnelle en ajustant nos attentes par rapport à la suite. En effet, l'ajustement des attentes nous évite les grandes déceptions, ce qui permet d'assurer une meilleure gestion de notre stress interne.
La positive attitude est un élément de taille dans ces circonstances, gardant notre esprit critique en évitant d'être submergé par un surplus d'émotions qui émanent d'idées négatives préconçues, n'ayant aucun fondement en réalité, si ce n'est celui que nous avons mentalisé. Vous l'avez compris, revoir nos idées et nos pensées dysfonctionnelles nous permet de nous mettre à l'abri et d'être dans une gestion optimale de nos pics d'émotions négatives.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.