* Le futur texte reconnaîtra la signature électronique et lusage de la cryptographie. * Il instituera des mesures contre la cybercriminalité. Les nouvelles technologies de linformation et de la communication connaissent une croissance ascendante et soutenue. Ce secteur a évolué à tel point que les textes juridiques qui régissent ce domaine savèrent dépassés ou carrément inexistants dans certains cas. Pour ce faire, le Maroc, et à linstar de tous les pays développés, a voulu se doter dun cadre juridique au diapason avec son environnement. Le projet de loi relatif à léchange de données électroniques vient dêtre adopté par le Conseil de gouvernement le 18 janvier 2006. Il sera soumis à lapprobation au Conseil des ministres avant dêtre présenté au vote du Parlement dans sa session de printemps. Des décrets dapplication devraient suivre et seront publiés avant la fin de lannée. Les pouvoirs publics ont voulu faire avancer les choses plus vite pour répondre à plusieurs contraintes, notamment le développement des échanges électroniques, surtout le e-commerce et lentrée en vigueur des accords de libre-échange ou dassociation avec plusieurs pays (Etats-Unis, Union européenne, Turquie, Tunisie, Egypte, Jordanie, EAU ). Pour rappel, les textes concernés existant depuis lannée 2000 nont cessé de subir des retouches et certaines modifications. Même si le papier pourrait encore tenir le coup, les transactions par voie électronique ont tout lavenir devant elles ; rapidité et flux dinformations obligent. Mais encore fallait-il assurer lencadrement juridique nécessaire. Le caractère virtuel et dématérialisé de lessor des nouvelles technologies crée en fait une série de problèmes spécifiques et appelle alors des réponses juridiques. Pour le législateur, les principes fondamentaux du droit existant ne peuvent être remis en cause. Il était donc question de chercher un cadre juridique pour sassurer que léchange électronique est fiable et sécurisé. Il est clair que le niveau de fiabilité des échanges par voie électronique a atteint un degré suffisant pour que les volontés exprimées par les acteurs des messages électroniques puissent donner naissance à des obligations reconnues par la loi. Le volet sécurité est une condition sine qua non que les opérateurs ont toujours clamé, et surtout les banques. Daprès la nouvelle loi, les actes exprimés par voie électronique seront intégrés dans le Dahir portant code des obligations et contrats (DOC), le Code de commerce et celui de la Procédure civile. Le nouveaux textes intègrent aussi léquivalence des écritures sur papier ou par voie électronique. Il reconnaît aussi la cryptographie et introduit des garde-fous contre la cybercriminalité. Sur ce dernier point, plusieurs infractions pénales peuvent être commises par voie dInternet : fraude, escroquerie, vente sans livraison, piratage, etc. Le citoyen qui se trouverait victime peut désormais recourir à la Justice. La loi prévoit même des poursuites contre les contrevenants dans les pays avec qui le Maroc a des conventions en la matière. Par ailleurs, le projet de loi assimile le contrat électronique aux autres contrats par correspondance ou contrats conclus à distance. Le nouveau texte prévoit lintroduction de la preuve de lexistence de lobligation lorsque celle-ci prend la forme dune preuve littérale, cest-à-dire une preuve écrite sur un support en papier, lui-même comportant la signature manuscrite des parties. Pour attester de lidentité du signataire dun acte électronique, il est aussi question de préciser dans quelles conditions cette signature peut être sécurisée. Pour le législateur, la sécurisation du contenu de lacte signé est primordiale. Il sagit de garantir les droits des signataires, de manière à ce que le destinataire soit assuré que le document qui lui parvient na pas été affecté par des modifications durant son transfert et que lémetteur du message soit assuré que le contenu du message adressé et reçu est bien celui quil a envoyé et quil na été lu que par le destinataire choisi par lémetteur. Le projet de loi a veillé aussi à se conformer aux exigences prévues par les recommandations des organismes internationaux et aux directives européennes qui prévoient la signature électronique sécurisée. Sur le plan technique, le projet de loi a voulu assurer lintégrité et la confidentialité des données par lutilisation des moyens de cryptographie. Cette technique a pour objectif de brouiller le message initial. Le codage et le décodage des messages électroniques par lintroduction des « code key » est une technologie qui permet dassurer la confidentialité des données et la non-détérioration ou modification par une tierce personne.