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Discours Royal du 6 novembre : Entre rupture de style et sursaut patriotique
Publié dans Finances news le 13 - 11 - 2014

Jamais l'accent du Roi Mohammed VI n'avait épousé cette gravité, et autant de ton direct ! Comme s'il s'agissait de briser un tabou à géométrie variable, et d'abord celui du langage. Ainsi, le discours que Sa Majesté le Roi a prononcé le 6 novembre dernier à l'occasion de la commémoration du 39ème anniversaire de la Marche verte, constitue-t-il un événement inédit.
Consacré de bout en bout à la Marche verte et au conflit du Sahara, il nous apporte désormais un précieux éclairage sur le processus et l'évolution récente de cette affaire. D'emblée, le Souverain a tracé la voie de l'analyse : «C'est l'occasion, a-t-il annoncé, de faire le point sur l'évolution qu'ont connue nos provinces du Sud, et les défaillances ayant entravé leur marche, ainsi que les défis, internes et externes, auxquelles elles sont confrontées».
Défaillances et défis ! On perçoit dans ce propos la volonté d'une autocritique qui est aussi une interpellation. Et tout au long de ce discours qui se présente à un bilan de méthode, il ne saura pas dit autrement. Les défaillances peuvent être imputées à l'Etat marocain qui, pourtant, depuis la récupération des provinces du Sud en 1975, n'a pas cessé de consentir de lourds sacrifices, d'investir pour assurer le meilleur essor aux populations, d'asseoir un développement exponentiel, et de faire du Sahara un modèle démocratique avancé. On saisit aussi la détermination du Roi quand, juste après, il déclare : «Les chantiers que nous allons engager, avec l'aide de Dieu, l'année prochaine, devraient être déterminants pour l'avenir de la région, car il s'agit de la mise en oeuvre de la Régionalisation avancée et du modèle de développement de nos provinces du Sud» ! Le Souverain, à titre d'exemple, rappellera que les indicateurs de développement au Sahara «dépassent de loin la moyenne des autres régions du Royaume». En 1975, ils étaient inférieurs de 6% par rapport aux régions du Nord.
Volonté proclamée, affichée même ! Elle va au-delà de la parole et du principe déclaratif, quand bien même la solennité lui confère une dimension de gravité. Plus que les textes, plus que les théories, le projet de régionalisation est le modèle par lequel le Maroc entend à la fois régler l'affaire du Sahara et faire émerger une démocratie participative. Le projet d'autonomie élargie, proposé en avril 2008 aux Nations Unies, celui de la région avancée en janvier 2010, la création du CESE et sa mise sur orbite pour la dynamisation des provinces du Sud, ne participent-ils pas de cette vision que le Roi imprime, et qu'il a décidé désormais de prendre directement en main ? C'est l'une des leçons du discours du 6 novembre dernier. Il le réitère avec force, interpelle la communauté nationale pour une nouvelle mobilisation avec, cette fois, le souci d'une pédagogie axée sur le principe du patriotisme. Disons, en vérité, d'un néo-patriotisme qui serait l'identité du nouveau Maroc.
Dans le droit fil des deux derniers discours qu'il a prononcés le 20 août dernier et le 10 octobre au Parlement, le propos royal réinvente désormais le concept et la pratique du patriotisme. Et, par ricochet, il en appelle à l'unité nécessaire, organique même. Après avoir mis en évidence la complémentarité des régions et l'impératif de leur solidarité, Sa Majesté le Roi a expliqué que «les Marocains, c'est un brassage civilisationnel authentique entre les toutes les composantes constitutives de l'identité marocaine». Mieux : il souligne que «les Marocains sont tous égaux, sans distinction entre le Jebli et le Rifain, entre le Sahraoui et le Soussi...». Dès lors, tous ceux qui dévient de cette voie, succombent au sectarisme, sont prévenus avec la plus grande force : «Celui qui prétend ne pas appartenir à ce creuset est dans le tort, et quiconque tenterait de démontrer le contraire risquerait de s'y perdre».
Dans le même enchaînement, le Souverain a rendu un hommage particulier, l'émotion aidant, «à tous ceux qui ont donné leur vie à la défense du Sahara» ! Il y a, ajoute le Souverain, «des mères et des pères, de toutes les régions du Maroc qui ont perdu leurs enfants au Sahara...Il y a aussi des veuves qui ont supporté seules les fardeaux de la vie, ainsi que des orphelins qui, pour le Sahara, ont été privés de l'affection paternelle, et des jeunes qui, pour le Sahara, ont perdu leur liberté et vécu en détention pendant de longues années». Qu'il ait décidé de citer l'un et l'autre cas de figure avec le souci de souligner la constante de l'attachement au Sahara, nous en dit long sur la perception par le Souverain d'une dimension dramatique de cette affaire...
Du haut de sa forte conviction, Sa Majesté le Roi proclame que «le Maroc restera dans son Sahara, et le Sahara demeurera dans son Maroc jusqu'à la fin des temps» ! Chevillée au corps, cette conviction lancée au milieu du discours du 6 novembre – date symbolique s'il en est – n'aura pas manqué, à coup sûr, de secouer certains esprits. Preuve en est qu'au lendemain de l'allocution royale, la presse algérienne dans toutes ses composantes s'en est prise aux propos d'un Roi convaincu qui a rappelé la réalité historique et juridique de notre Sahara. Et qui, dans la foulée de la dénonciation de l'ambivalence, voire de l'hostilité algérienne, portera l'estocade à ces «ennemis de l'intérieur», résolus dans cette affaire à faire prévaloir leurs propres intérêts aux dépens des intérêts de la patrie, et qui «ont fait de l'extorsion une doctrine immuable» ! Langage de vérité, apostrophe directe à l'endroit de ceux qui, rappelle le Souverain, «mettent un pied dans la patrie tant qu'ils profitent de ses richesses, et l'autre pied chez ses ennemis, s'ils n'en ont pas tiré parti»...Donc, la régionalisation mettra fin à ces privilèges et aux abus, de même qu'elle constituera la plateforme à la fois d'un nouveau dialogue et d'un «débat responsable» entre les différents acteurs...


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