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Réforme des retraites : «Des ajustements sont nécessaires pour le RCAR»
Publié dans Finances news le 18 - 12 - 2014

Dans cet entretien réalisé en marge d'une journée d'information consacrée à la nouvelle plateforme de gestion «l'usine retraite CDG», le directeur du Pôle Prévoyance (CNRA et RCAR) de la CDG, Moulay Ahmed Cherkaoui, revient sur les faits marquants de l'année 2014. L'occasion de présenter l'état des lieux du processus d'intégration au sein du RCAR des caisses internes de retraites des offices publics et des régies de distribution d'eau et d'électricité. S'agissant de la réforme des retraites, Cherkaoui se montre favorable à un réajustement des paramètres du régime complémentaire au RCAR.
Finances News Hebdo : Le RCAR vient d'organiser une journée d'information sur une nouvelle plateforme de gestion baptisée «l'usine retraite CDG». Qu'est-ce que ce nouveau système va changer dans le quotidien du RCAR ?
Moulay Ahmed Cherkaoui : C'est pour nous un événement récurrent. Nous avons l'habitude d'organiser chaque année des rencontres avec nos clients, essentiellement les employeurs que nous appelons «adhérents», sachant que nous tenons aussi des journées dédiées aux affiliés, aux pensionnés et aux bénéficiaires de nos services de manière générale. A travers cette journée à laquelle nous avons invité les responsables des ressources humaines de nos principaux clients ainsi que des associations de retraités parmi les plus représentatives, nous avons voulu leur présenter les nouvelles capacités organisationnelles et les avancées enregistrées au niveau de la nouvelle plateforme de gestion et du nouveau système d'information AGILYS+. Il s'agit d'une nouvelle méthode de travail qui fait appel aux meilleures technologies et pratiques internationales. L'objectif est de pouvoir gérer et intégrer n'importe quel fonds ou régime de retraite de manière rapide et à moindre coût. Nous voulons offrir à nos clients des services à très forte valeur ajoutée, notamment le guichet unique. Car ce qui intéresse le plus nos adhérents et affiliés, c'est surtout la fiabilité et la robustesse à travers laquelle nos processus sont managés.
La journée a été également l'occasion de partager avec nos partenaires la consécration du RCAR suite à l'obtention du 1er Prix pour la région Afrique, décerné par l'AISS le 3 décembre courant, pour notre dispositif de gestion de la relation client multicanal et agile.
F.N.H. : Comment s'est portée l'activité du Pôle Prévoyance en 2014 ?
M. A. C. : La loi a confié au pôle de prévoyance de la CDG la gestion des deux organismes publics : la Caisse nationale de retraites et d'assurances (CNRA) et le Régime collectif d'allocation de retraite (RCAR). Nous gérons 21 produits (régimes de retraite, fonds de prévoyances, etc), quoiqu'on a tendance à focaliser l'intérêt sur le RCAR qui est l'un des trois régimes de retraite obligatoires au Maroc.
Du côté de la CNRA, l'année 2014 a permis de renforcer la maturité du «Fonds du travail» absorbé lui aussi en 2013 (ndlr : ce fonds est chargé de la gestion de l'indemnisation d'une partie des victimes des accidents du travail et des maladies professionnelles dans le secteur privé et dans les établissements publics à caractère industriel et commercial). Force est de signaler également que les deux organismes, la CNRA et le RCAR, ont mis l'accent cette année sur la mutualisation des moyens, notamment en ce qui concerne la relation client, dans l'objectif d'optimiser le coût, entre autres.
Durant l'année 2014, l'activité du RCAR a suivi un trend normal aussi bien du côté des recouvrements que celui des prestations. Nous avons ainsi absorbé les caisses internes de retraite des neuf régies de distribution d'eau et d'électricité soumis à la tutelle du ministère de l'Intérieur, en plus des deux autres régies (celles de Marrakech et d'Agadir) déjà intégrées en 2013.
D'un point de vue administratif, il y a lieu de noter l'implémentation d'une nouvelle plateforme administrative, notre «usine retraite», le déploiement de nouveaux services et process. Il en est de même sur le plan financier dans la mesure où nous allons terminer l'année avec une performance supérieure à 10%, ce qui est une bonne chose pour les ayants droit (les réserves, qui dépassent 96 milliards de DH, ont généré plus de 10% de produits financiers).
F.N.H. : L'intégration des caisses internes des entreprises et des établissements publics ne risque-t-elle pas de remettre en cause les équilibres démographiques et financiers du RCAR ?
M. A. C. : De 2001 (année d'adhésion de la caisse de l'ONCF) jusqu'à aujourd'hui, l'absorption des caisses internes de retraite a toujours été faite de manière actuariale neutre (à impact neutralisé). Autrement dit, le RCAR ne doit ni gagner ni perdre, car nous ne sommes pas un organisme à but lucratif. D'autant que l'absorption de ces caisses s'inscrit dans le cadre de la réforme des retraites. Leur intégration vise à assurer leur viabilité et à sauvegarder les intérêts et les droits des affiliés et des bénéficiaires. Le ticket d'entrée que ces caisses internes doivent payer avant d'intégrer le RCAR sert justement à neutraliser tout éventuel impact sur les équilibres de notre régime.
F.N.H. : Où en est le dossier d'intégration des régies de la région du Nord, Amendis Tanger et Amendis Tétouan ?
M. A. C. : Amendis Tanger et Amendis Tétouan correspondent à des concessions. Leurs caisses n'ont pas encore rejoint le périmètre du RCAR.
Sachant que nous avons absorbé toutes les régies d'eau et d'électricité relevant du ministère de l'Intérieur. Ce dernier a fait correctement son travail et le processus d'intégration est déjà enclenché. S'agissant d'Amendis Tanger et Tétouan, ils vont rejoindre le RCAR à partir du moment où ils parviendront à résoudre certains problèmes financiers. Sachant qu'ils ont connu des changements au niveau du management et de l'actionnariat. Ils ont pris un peu de temps pour bien asseoir les choses, et bien évidemment, sécuriser les financements requis pour nous rejoindre.
Depuis la première absorption (celle de l'ONCF en 2001), jamais un gouvernement n'a mis de la pression sur le RCAR pour faire un bon prix ou bien pour absorber une Caisse sans avoir à payer le ticket d'entrée. Les opérations se passent tout à fait naturellement, à travers des négociations directes entre le régime et les caisses concernées. Seules celles disposant de moyens suffisants peuvent entrer au RCAR.
F.N.H. : Tous les offices ont déjà intégré le RCAR, à l'exception de l'ONEE. Qu'est-ce qui l'empêche de franchir le pas ?
M. A. C. : L'ONEE a la ferme volonté de transférer la Caisse commune des retraites (sa caisse interne) au RCAR. Mais il doit d'abord sécuriser le financement de cette opération, dont le coût est relativement élevé, environ 17 milliards de DH. Nous n'avons pas encore démarré le processus d'intégration, mais nous gardons un contact permanent avec cet office. Nos process sont en tout cas prêts à les accueillir à bras ouverts. Il suffit de payer le ticket d'entrée pour que, de notre côté, nous puissions prendre en charge les dossiers et payer les pensions de leurs affiliés deux à trois semaines plus tard. Pour le RCAR, au-delà du délai requis pour les négociations préalables, le délai tactique, voire opérationnel nécessaire à l'absorption d'une caisse de retraite ne dépasse pas trois semaines.
F.N.H. : Vous avez participé il y a juste quelques jours à la réunion de la Commission nationale chargée de la réforme des retraites. Sachant que toute l'attention est orientée vers la CMR, qu'en est-il du rôle et de la vocation de votre régime dans le schéma futur du système marocain des retraites ?
M. A. C. : La Commission nationale chargée de la réforme des régimes de retraite, présidée par le Chef de gouvernement, a donné la priorité cette année à l'urgence de la réforme paramétrique du régime général des pensions civiles de la Caisse marocaine des retraites (CMR). Le gouvernement a souhaité arrêter l'hémorragie du régime civil de la CMR. Le RCAR a le mérite d'avoir un horizon de viabilité un peu plus lointain, jusqu'à 2040, mais il doit certainement opérer quelques ajustements dans le futur. Quoiqu'on dise que le RCAR reste «actuarialement», voire techniquement assez généreux, comparé aux autres régimes. Loin de moi d'affirmer que tel régime serait généreux dans l'absolu, nous ne sommes que des gestionnaires, le taux de remplacement pour les retraités marocains est décidé par le politique (gouvernement, partis politiques, syndicats, etc). En revanche, d'un point de vue technique, le régime général du RCAR paie plus qu'il ne reçoit. Des ajustements seraient donc nécessaires pour deux raisons. D'une part, pour converger vers la CMR dans la perspective de la mise en place d'un pôle des retraités de la fonction publique. D'autre part, pour éviter de faire face à l'hémorragie de dernière minute et de faire appel à la stratégie des pompiers qui risque d'être coûteuse.
F.N.H. : Des ajustements paramétriques qui risquent d'arracher au RCAR ses caractères attractifs et de le rendre relativement moins généreux ?
M. A. C. : Disons plutôt pour le rendre plus viable. En introduisant une dose d'équilibre entre les régimes obligatoire et complémentaire du RCAR. Je rappelle que nous avons un régime complémentaire, conventionnel et non obligatoire. Il n'est servi aujourd'hui qu'aux clients qui dépassent le salaire plafond fixé à 16.000 DH.
L'une des pistes à creuser consiste à opérer un léger ajustement de manière à ouvrir le régime complémentaire du RCAR à tous les adhérents, c'est-à-dire à partir du premier dirham, et non pas uniquement aux salaires dépassant le plafond. In fine, cela devrait se traduire par une amélioration des pensions, en particulier chez les détenteurs de bas salaires.
Cela dit, pour les adhérents qui, par exemple, cotisent pendant 35 ans et qui ont un salaire en deçà du plafond du régime, et dont l'évolution est inférieure à celle du taux de revalorisation du régime, le taux de remplacement peut atteindre 70 à 80%. C'est dire que le problème se pose pour les salaires élevés, surtout chez les gens ayant des carrières atypiques. Prenons l'exemple d'un adhérent qui, à cinq ans avant la retraite, voit son salaire augmenter de manière significative. Malheureusement, la liquidation de la pension au RCAR est calculée sur la base de la moyenne de tous les salaires perçus au long de la carrière, les salaires bas de début et de milieu de carrière ont pour effet de réduire le taux de remplacement et le niveau des pensions chez cette catégorie de nos adhérents.
F.N.H. : Le réajustement du RCAR est-il aujourd'hui à l'ordre du jour ?
M. A. C. : Le gouvernement a préféré traiter aujourd'hui le cas urgent de la CMR avant de se pencher de manière plus approfondie et professionnelle sur celui du RCAR. Une chose est sûre, tout ajustement à venir ne doit en aucun cas générer un effet négatif pour nos affiliés. Les retraités, n'en parlons pas, puisque la réforme a adopté le principe de préservation des droits acquis. La réforme concerne juste les droits futurs. Les droits acquis jusqu'au jour de mise en place de la réforme ne seront pas du tout touchés. Le schéma de ce réajustement n'est pas encore minutieusement étudié et clarifié. Probablement, le gouvernement pourra commencer à traiter le dossier du RCAR à partir de l'année prochaine.


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