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Femmes journalistes : Un métier loin d’être de tout repos
Publié dans Finances news le 31 - 05 - 2007

* Les journalistes femmes n’ont droit à aucun traitement de faveur dans l’exercice de leur métier et, de l’avis général, elles subissent les mêmes pressions inhérentes à leurs activités que les hommes.
* Beaucoup de non-dits persistent encore sur le harcèlement sexuel et moral qu’elles subissent dans les rédactions.
* La situation se complique lors des périodes de grossesse quand on évolue dans une petite Rédaction.
“Les femmes journalistes sont confrontées à de graves problèmes de discrimination et d’insécurité qui menacent leur rôle dans les médias, et ceci malgré le nombre croissant de femmes en salle de presse», c’est ce qu’on pouvait lire dans un communiqué de la Fédération Internationale commémorant la Journée mondiale de la Femme datant du 8 mars 2005.
Pis encore, selon une étude menée par l’Institut International pour la Sécurité dans le Journalisme (INSI), plus de la moitié des femmes reporters interrogées ont été victimes de harcèlement sexuel.
Il était donc intéressant de voir jusqu’à quel degré ces états de fait se reflètent sur l’exercice de la profession de journaliste par des femmes au Maroc.
De prime abord, la question ne semble intéresser personne puisque sur une dizaine de journalistes contactées, un petit nombre seulement a répondu. On en conclut soit qu’il n’y a aucune anomalie à relever, soit que ce sujet demeure tabou sachant les conditions générales de l’exercice de la profession.
In fine, on se rend compte que les deux hypothèses tiennent la route puisque le problème se déclare selon la situation matrimoniale et aussi la taille de la Rédaction dans laquelle une femme évolue. C’est ce qui se dégage des rares témoignages collectés.
Journaliste confirmée avec dix années d’expérience, Nabila Fathi illustre bien cette nouvelle génération de femmes journalistes qui exercent leur métier sans trop se soucier de l’approche genre. Actuellement, elle évolue au sein de Challenge Hebdo : «Nous sommes une petite Rédaction où nous sommes deux femmes sur un effectif global de six journalistes. Et franchement, je ne sens jamais qu'il y a une quelconque différence entre le traitement qui m'est réservé et celui réservé aux garçons. Tant mieux d'ailleurs. Pour te dire, j'exerce dans ce métier depuis presque dix ans, j'ai travaillé dans trois Rédactions et c'était toujours pareil. De même pour les thèmes à traiter et la fréquence des enquêtes sur le terrain. Nous sommes des journalistes chargés d’effectuer des enquêtes et nous nous organisons de sorte qu'il y ait un roulement et que chacun traite un dossier à tour de rôle. La question est donc réglée dès le départ», témoigne-t-elle de son expérience personnelle. Elle assure également qu’il n’existe aucune inégalité basée sur le genre pour le traitement salarial : «La différence ne se fait pas selon le sexe de la personne, mais son expérience et aussi sa bonne capacité à bien négocier son salaire au moment du recrutement», explique-t-elle. Si le travail au sein de la Rédaction est bien défini, sur le terrain, c’est une tout autre affaire. Femme de terrain, Nabila Fathi résume les quelques défis qui peuvent se poser dans la pratique quotidienne du métier ; «Je ne suis pas encore mariée, je n'ai pas de gosse, donc je n’ai pas de problèmes particuliers à rester tard au bureau. Je suppose que les choses sont moins simples pour des femmes dont le statut est différent du mien, qui ont plus de responsabilités, plus de temps à consacrer à leur famille». Elle révèle aussi qu’elle n’a jamais rencontré de problèmes particuliers sur le terrain liés à son statut de femme, sauf rares exceptions où son interlocuteur fait preuve de beaucoup de «familiarité». Là, elle le dissuade ou le remet rapidement à sa place et continue son travail. «Je crois enfin que le fait d'être femme journaliste dissuade les gens à nous harceler», conclut-elle.
Même son cloche du côté du Groupe Eco-Médias où il n’existe aucun régime particulier aux femmes journalistes. «La loi ne stipule aucune distinction entre homme et femme concernant le traitement de sujets ou le travail de terrain. Nous travaillons sur le principe de l’égalité et, dans ce cas, une distinction entre sexes n’a aucun sens», explique Abdelmounaïm Dilami, Président du groupe.
Au sein des Rédactions du groupe, les règles sont bien définies, courtoisie entre collègues quel que soit leur sexe, pas de grossièreté et l’administration veille au grain pour qu’il n’y ait aucun débordement pouvant entacher les rapports entre journalistes. «Au-delà de nos Rédactions, je ne crois pas qu’il existe une discrimination entre homme et femme dans l’exercice du métier au Maroc. Les hommes et les femmes sont tous deux exposés aux pressions inhérentes à l’exercice lui-même sans rapport avec le sexe», souligne-t-il.
D’ailleurs, les Rédactions se féminisent de plus en plus, barrant le chemin à toute pratique machiste.
Et le grand des tabous reste inéluctablement le harcèlement sexuel, que ce soit au sein des Rédactions ou sur le terrain ; mais là, la question dérange et personne ne veut faire part de son avis même en Off.
«Nous n’avons jamais eu à traiter de cas de harcèlement sexuel, mais en tant que Direction nous sommes prêts à réagir au cas où une journaliste se plaindrait d’avoir été victime de harcèlement», soutient Dilami.
Ça se complique pour les mamans
Mais tout n’est cependant pas rose. Si les journalistes célibataires s’en sortent bien, les mariées aussi un peu, les choses se compliquent pour les femmes journalistes avec l’arrivée des enfants. «Chez Eco-Médias, il n’existe pas d’autres arrangements en dehors de ce que stipule la loi. Les femmes ont droit à leur congé de maternité et certaines expriment le désir de retourner au travail un mois et demi après leur accouchement… mais de manière générale, on évite les arrangements car dans une grande boîte comme la nôtre, si on s’amuse à faire des arrangements on ne se retrouverait plus dans notre organisation», souligne Dilami, qui reconnaît néanmoins que la situation diffère quand il s’agit d’une Rédaction à effectif réduit. «Dans ce cas, une maternité est vécue comme une catastrophe !», reconnaît-il. C’est le cas d’une journaliste qui a voulu garder l’anonymat. Travaillant depuis plus de quatre ans dans une Rédaction francophone, sa grossesse n’a pas réjoui tout le monde, encore moins son chef. «Nous étions moins de dix journalistes dans la Rédaction d’un quotidien et quand j’ai annoncé ma grossesse, j’ai remarqué un changement de comportement de mon chef vis-à-vis de moi», explique-t-elle. Alors que la loi lui accorde trois mois de congé de maternité, notre journaliste a dû retourner au travail au bout d’un mois pour ne pas perdre son poste, en plus de subir un harcèlement moral permanent de son employeur. «Ç’aurait été difficile de prouver que j’étais victime de harcèlement moral, alors j’ai choisi la voie la plus facile, changer de Rédaction !», conclut-elle. Mais il ne faut pas non plus exagérer, car souvent pour des raisons purement financières les journalistes préfèrent retourner rapidement travailler pour percevoir leur salaire.
«Quand j’ai accouché de mon premier enfant, la Direction m’a laissé le choix, soit de bénéficier entièrement de mon congé de maternité, soit de reprendre le travail. J’ai opté pour la deuxième solution qui me permet de toucher mon salaire en entier», explique cette journaliste travaillant dans un mensuel de la place.
«J’avais droit à une demi-heure le matin et une demi-heure l’après-midi pour allaiter mon bébé, mais vu la cadence de travail, je dépassais largement les heures réglementaires, et ça sans que personne n’en fasse la remarque. C’est la nature du métier qui dicte ces petits sacrifices», conclut-elle.
Les quelques témoignages donnent en quelque sorte un bref aperçu de ce que peuvent rencontrer les journalistes femmes, mais ce n’est pas exhaustif, puisqu’il reste encore beaucoup de non-dits et ces leaders d’opinion qui défendent souvent les droits des autres préfèrent éviter les situations conflictuelles.


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