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Aïcha Zaïmi Sakhri, féministe mais tellement féminine
Publié dans Finances news le 08 - 03 - 2007

Aïcha Zaïmi Sakhri balaie définitivement et d’un revers de la main les prétendues idées qui veulent que les féministes soient aigries, frustrées et peu féminines. La Directrice du premier magazine féminin «Femmes du Maroc» est une femme jeune, belle et sereine.
Son calme est devenu légende, même dans les situations les plus difficiles.
Aïcha Sakhri reste très zen et réagit calmement. Une qualité que beaucoup lui reconnaissent. Mais ce qu’ils ne savent pas c’est qu’elle stresse beaucoup intérieurement et sans le montrer. «Je respire un bon coup et j’avance».
Celle qui mène avec son équipe cette belle expérience qu’est «Femmes du Maroc» depuis 95-96 et depuis 2000 «Nissae mina Al Maghrib», le magazine en langue arabe, a toujours été une meneuse.
«Nous sommes quatre sœurs dont je suis l’aînée. J’ai eu une enfance choyée, un parcours calme et classique». Bonne élève, oui, Aïcha Zaïmi Sakhri n’en était pas pour autant une enfant sage. Des études, un parcours assez tranquille, classique. «Sage, non. J’étais beaucoup plus un garçon manqué. Bonne élève oui, mais pas sage».
«J’aimais entraîner les autres faire des bêtises. J’étais un peu garçon manqué ». Petite, les prémices d’une féministe naissante pointaient déjà. «Quand on me disait que j’étais un garçon manqué, je ne comprenais pas cette catégorification genre, alors que j’étais juste jeune et dynamique, que j’aimais courir, grimper dans les arbres comme tout enfant. Jouer à la poupée m’ennuyait. C’était mon caractère, ma nature, et l’on me classait selon une typologie que je ne comprenais pas».
Elle s’est intéressée à la question en cherchant des réponses dans son hobby favori, la lecture. Très jeune et tout autant curieuse, elle ne se prive pas pour autant de lire des livres sur le féminisme et la condition féminine. «Entre autres écrivains que je lisais, Nawal Saâdaoui, dont j’ai lu le premier livre alors que je n’avais que treize ans. J’ai lu Elisabeth Badinter, «Du côté des petites filles». J’ai également lu Simone de Beauvoir. Ce sont des lectures qui m’ont interpellée quand j’étais petite».
Pourtant, Aïcha Zaïmi Sakhri est issue d’une famille où elle n’a jamais fait l’objet d’une quelconque discrimination. «Bien au contraire, j’ai eu un père extrêmement ouvert. On ne nous a jamais interdit de faire une chose sous prétexte qu’elle était réservée aux garçons. Bien au contraire, mes parents m’ont toujours encouragée à faire mes études, à travailler, à être autonome». Même le mariage n’était pas pour eux la priorité des priorités pour leur fille. Mais bien qu’elle ne fut pas victime d’une discrimination basée sur le genre, ses lectures lui ouvrirent les yeux sur la condition difficile des femmes. Des lectures qui ont façonné en quelque sorte sa personne, la rendant très sensible à l’injustice que subissait la gent féminine-.
Et le journalisme lui donne un large champ d’action pour militer contre cette injustice.
«Femmes du Maroc et le journalisme, j’y suis venue par le plus grand des hasards. Ce n’était pas du tout quelque chose à laquelle je pensais. Avec un Bac en sciences économiques, j’ai intégré l’ISCAE où j’ai suivi une formation en communication et en management».
Après des débuts dans la presse audiovisuelle, «Femmes du Maroc» est venu illustrer son engagement et celui de ses amis pour essayer de redresser la barre.
«Je voyais cette injustice dont la femme faisait objet et je me demandais incessamment pourquoi les femmes la subissaient. Pourquoi les femmes sont-elles traitées différemment juste parce qu’elles sont femmes ? D’interrogation en interrogation, j’étais à tout jamais décidée à opter pour l’égalité».
Chacun lutte à sa façon. Pour Aïcha, le combat est que tout le monde ait la même chance au départ et par la suite que le meilleur gagne. C’est une question de travail et de mérite personnel à son sens. «Même aujourd’hui, cela reste mon credo et à «Femmes du Maroc», quand on parle d’égalité, on prône l’égalité des chances au départ, être sur la même ligne. On ne veut pas non plus faire de discrimination à contresens.
Il faut avoir les mêmes chances pour l’instruction, la même éducation et être outillé à part égale, qu’on soit garçon ou fille».
Féministe oui, mais contrairement à ce que l’on penserait d’elle, vu qu’elle est à la tête de «Femmes du Maroc», Aïcha Zaïmi Sakhri n’est pas aigrie; elle a même d’excellents rapports avec l’autre “genre”. «Je n’ai aucun problème avec l’autre sexe. Mon rôle à travers «Femmes du Maroc» consiste à corriger une inégalité. Je ne dis pas que les femmes doivent être mieux que les hommes, mais simplement réduire les écarts entre les deux. Ça n’enlève rien aux hommes. C’est ce côté militant que je revendique en matière de droits et d’obligations».
Et elle insiste sur les obligations. Elle ne supporte pas l’idée qu’une femme se dise qu’il faut qu’elle soit entretenue par l’homme. «C’est une situation que je ne peux supporter. L’égalité, c’est être autonome et se prendre en charge jusqu’au bout». Dans ce travail de tous les jours, Aïcha croit en l’esprit d’équipe.
«Avec les collègues, nous avons le sens du travail d’équipe. «Femmes du Maroc» est d’abord une équipe et c’est pourquoi c’est un magazine qui a marché et continue sur sa lancée ; nous avons un système horizontal. Je suis là pour animer l’équipe et trancher parfois quand il le faut. Mais le magazine est le fruit de tous les efforts, chacun concocte, propose, tout le monde apporte du sien, voilà pourquoi le magazine avance».
Très abordable et très simple, Aïcha Sakhri a également des plaisirs simples dans la vie. Ce qui lui fait le plus plaisir est de voir les gens heureux. Le bonheur des autres l’épanouit, le sentiment du travail bien fait et bien accompli lui procure du plaisir aussi. «Et manger du chocolat», nous confie-t-elle.
Aïcha est également une maman de deux enfants de 15 et 10 ans. «Je ne suis ni maman-gendarme ni maman-poule, je fais confiance et j’essaye d’autonomiser au maximum mes enfants, leur apprendre à compter sur eux-mêmes».
Elle aime tellement la musique que si elle devait faire un autre métier : «j’aurais aimé devenir DJ. J’adore la composition, la musique électronique, je trouve que c’est une révolution musicale. J’adore la techno !». C’est une personne très humaine et qui a le sens de l’écoute, deux qualités qui peuvent facilement se retourner contre elle, parce qu’elle peut se laisser absorber par les autres.
L’amitié est aussi primordiale dans sa vie. «C’est l’une de mes valeurs fétiches. Pour moi, l’amitié est un sentiment plus important que l’amour. On partage plein de choses avec nos amies». Mais elle ne peut supporter la mauvaise foi, encore moins l’hypocrisie.
Des souvenirs les plus marquants dans sa vie, elle retient la date du 10 octobre 2003, le jour où SM le Roi avait décidé d’accorder la réforme du Code de la Famille. C’est un combat dans lequel le magazine «Femme du Maroc» s’est inscrit depuis son démarrage. «Je me souviens aussi de la Marche des femmes pour l’égalité à Rabat en 2000».
Comment voit-elle la situation de la femme marocaine aujourd’hui? «Je pense que c’est un bon début, on a un Code un peu plus égalitaire, mais la lutte continue. Tant qu’il y aura des inégalités, le 8 mars aura toujours sa raison d’être». Sa devise est justement que demain sera toujours meilleur. Il n’y a pas mieux pour avancer dans la vie. Alors le 8 mars, Aïcha le célèbre avec son équipe tous les mois en éditant «Femmes du Maroc». «Nous ne sommes pas conditionnés par un jour particulier. À «Femmes du Maroc» tous les jours sont un 8 mars».


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