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La Bourse de Casablanca
Publié dans Finances news le 22 - 10 - 2007

Créée en 1929, la Bourse de Casablanca a célébré cette année son 70ème anniversaire. Un âge qui donne l'impression d'une place mûre et dotée de toutes les caractéristiques d'une grande structure financière. Cependant, en dépit de ce grand atout historiqu
L'année 1998 a été pour la place casablancaise l'année des grands changements structurels. En effet, après avoir été régie par un protocole signé par les sociétés de bourse et les banques, en 1993, l'activité boursière est, depuis août 1998, soumise à un règlement général qui prend la forme d'un arrêté du Ministère des Finances. Le nouveau cadre ainsi mis en place, bien qu'il ait permis a la Bourse d'officialiser et d'organiser la mise en œuvre de tous les changements qu'elle envisage d'effectuer en vue de dynamiser et de moderniser le marché financier marocain, souffre encore de plusieurs insuffisances dont on peut citer, à titre d'exemple, les grandes entraves au niveau de l'inscription à la cote.
Le changement a également touché le seuil de variation des cours et les horaires de cotation. Ainsi, la variation maximale du cours de toutes les valeurs cotées pendant une même séance, par rapport à la séance précédente, qui avait déjà été portée de 3% à 5% au mois de mai 1998, est passée à 6% en novembre de la même année.
Quant à la durée de l'ouverture du marché, celle-ci a été prolongée. La fermeture a été portée de 12h30 à 14h00, laissant ainsi aux investisseurs plus de latitude pour intervenir durant la séance de bourse.
L'organisation des compartiments de cotation boursière a été, elle aussi, affectée par la restructuration. En effet, en remplacement des marchés officiels et de cessions directes, un marché central et un marché de blocs ont été mis en place.
Afin d'accroître le niveau de transparence, un système de cotation électronique a été adopté, celui-ci assurant la régularité dans le traitement des opérations. Ce système a été renforcé par un Dépositaire central des titres qui a facilité davantage les transactions grâce à la dématérialisation des titres.
Malgré l'importance des réformes entreprises, la construction du cadre réglementaire de la Bourse ne semble pas être achevée. En effet, les opérateurs sont encore dans l'attente du changement de statut de la société gestionnaire qui devrait devenir une société anonyme à Conseil de surveillance et Directoire.
L'objectif d'une telle mesure est de séparer les rôles entre les actionnaires et les gestionnaires de la Bourse pour ne laisser aucune place à des conflits d'intérêts, étant donné que les actionnaires sont des sociétés de bourse concurrentes.
Un parcours à double vitesse
L'observation de la courbe d'évolution de l'Indice général de la bourse (IGB) sur 18 mois démontre que ce dernier a connu une évolution caractérisée par deux tendances : dans un premier temps, l'IGB a connu une tendance haussière pendant les huit premiers mois de l'année 1998, conduisant ainsi à une performance de 32,43% au 03 septembre 1998. Puis, dans un second temps, l'IGB a subi un trend baissier qui lui a fait perdre plus du tiers de ses gains.
Ainsi, après quatre mois de baisse quasi continue, l'IGB a ainsi perdu 12 points ; la Bourse de Casablanca a de ce fait clôturé l'année 1998 avec une performance annuelle de 20,40%.
Au terme du premier semestre 1999, la performance annuelle s'établit à –2,54%. Cependant, la faiblesse des volumes traités (en dehors des opérations stratégiques), ainsi que le comportement irrationnel et parfois malveillant de certains acteurs du marché, rendent cette contre-performance peu significative. En effet, en pondérant l'IGB par les volumes (ce qui permet ainsi de neutraliser certains mouvements erratiques et/ou provoqués), la performance au 30/06/99 ressort à –1,4%. Bien plus que cela, cette pondération permet clairement d'affirmer que le marché boursier s'est en effet caractérisé par de faibles volumes, mais également par le traitement d'ordres de faible quantité (une dizaine d'actions généralement) en fin de séance et à des cours marqués par des variations maximales à la baisse.
Quant aux volumes, leur évolution mensuelle s'est caractérisée par une croissance continue des transactions sur le marché des cessions directes durant les six premiers mois de l'année, alors que sur le marché officiel, ces volumes étaient relativement constants. Durant l'été 1998, le marché des cessions directes a repris de l'ampleur, dopé par le retrait des investisseurs étrangers. Le mois de novembre a connu un changement majeur dans la répartition des volumes entre les compartiments du marché : la nouvelle réglementation, en limitant la liberté d'action sur le marché des cessions directes (devenu marché de blocs), a inversé la répartition des volumes entre les deux compartiments, le marché central jouant dorénavant le rôle qui lui est normalement dévolu.
Par ailleurs, la relative faiblesse des volumes de transactions durant les 2 premiers mois de l'année 1999 a été largement compensée par les volumes « global » sur le marché des actions. Cette hausse rapide des volumes est le résultat des nombreuses opérations stratégiques ayant transité par le marché de blocs, et relatives aux essais de prises de contrôle de la SNI et du Crédit du Maroc notamment.
Avec un volume total annuel de 58,2 milliards de DH, l'activité de la Bourse a connu une progression de près de 80% par rapport à 1997. Le marché des actions a enregistré en 1998 une croissance moyenne de 74%, engendrée par une augmentation des volumes de +31,5% sur le marché officiel/central (MO/MC) et de +98,7% sur le marché des cessions directes/blocs (MCD/MB).
Au premier semestre 1999, le marché des actions a connu une croissance fulgurante grâce aux volumes enregistrés durant les deux derniers mois, ayant pour résultat d'arriver déjà au niveau de l'ensemble de l'exercice 1998 en termes d'activité.
Un marché obligataire en plein essor
Par ailleurs, le marché obligataire s'est caractérisé par une tendance à la baisse des taux, ainsi que par un volume de transactions ayant atteint plus de 9 Md DH, en progression de 1,5 fois par rapport à 1997.
Les taux d'intérêt des adjudications des valeurs du Trésor sont passés, par exemple pour les bons à 15 ans, de plus de 9% au début de l'année 1998 à moins de 8,5% à la fin de cet exercice, et à 8% à la fin de cet exercice et à la fin du premier semestre 1999.
Cette baisse, entamée depuis plusieurs années, concerne toutes les maturités et devrait se poursuivre durant le reste de l'année 1999, ayant pour résultat de réduire les différences de taux entre les maturités.
Quant aux volumes de transactions, le marché obligataire a enregistré une croissance moyenne durant les cinq dernières années de près de 200%, et de plus de 150% pour la seule année 1998. Cette croissance du volume obligataire provient d'une hausse de 303% des volumes traités sur le marché central, s'expliquant, d'une part, par l'obligation d'échanger des obligations sur le marché central à partir de novembre 1998 et, d'autre part, par les opérations d'arbitrage entre actions et obligations effectuées par les investisseurs suite à la correction du marché des actions à partir du mois de septembre, ce qui s'est traduit par un volume de transactions sur le marché obligataire de plus de 2,7 Md DH durant le mois de décembre 1998, alors que la moyenne mensuelle sur l'année n'a atteint que 0,1 Md DH.
Le marché obligataire a confirmé son rôle d'alternative au marché des actions pendant sa phase baissière durant le premier semestre 1999 et ce, en ayant enregistré un volume moyen mensuel en croissance de près de 35%.
Une corrélation positive avec les autres places émergentes
Selon les analystes de Wafabourse, la correction subie par le marché au cours des quatre derniers mois de l'année 1998, et qui s'est poursuivie durant le premier semestre 1999, a été amorcée par un mouvement de prises de bénéfices des investisseurs étrangers qui peut s'expliquer par différents facteurs.
D'abord sous l'effet des crises russe et asiatique, les investisseurs étrangers ont en partie retiré leurs placements boursiers au Maroc, en cédant d'importants blocs d'actions à des cours présentant des décotes significatives pour compenser partiellement leurs pertes enregistrées sur les marchés touchés par lesdites crises.
Par la suite, ce retrait a créé un climat d'incertitude et de manque de visibilité chez les investisseurs nationaux, et la tendance affichée tenait plus de l'attente (caractérisée par de faibles volumes de transactions) que du retrait du marché des actions.
Enfin, malgré une reprise entamée sur les autres places financières, la Bourse de Casablanca est restée léthargique jusqu'aux dernières semaines du mois de décembre 1998. Ce phénomène s'explique, à notre sens, par des raisons psychologiques : faible pluviométrie présageant une mauvaise récolte, calme du mois de Ramadan ou encore attente de signes annonciateurs d'une reprise économique.
La performance de la Bourse de Casablanca, assez modeste par rapport aux années 1996 (+30,59%) et 1997 (+49,29%), s'explique, d'une part, par le fait que les disponibilités n'ont pas été aussi abondantes en 1998 que durant les années précédentes et, d'autre part, par les changements dans le fonctionnement et le règlement de la Bourse qui lui ont permis de se hisser au niveau des normes internationales, de gagner en maturité, et donc d'interdire certaines transactions spéculatives.
Au premier semestre de cette année, l'IGB a continué sur un trend baissier ayant pour résultat une performance annuelle négative de –2,54%.
Perspectives
Selon les analystes de Wafabourse, le marché sera frappé par plusieurs signaux qui pousseront à un certain optimisme pour les résultats de l'année 1999. Le premier signal est d'abord une amélioration des perspectives bénéficiaires des entreprises.
Sur ce plan-là, nous sommes enclins à l'optimisme : l'analyse des résultats annuels 1998 est encourageante et nous conforte dans l'idée qu'il ne devrait pas y avoir de fortes révisions à la baisse des prévisions des résultats 1999, d'autant plus que l'exercice 1998 constitue une base de comparaison favorable pour 1999 du fait de l'impact de la contribution libératoire à l'amnistie fiscale et de l'importance des dotations aux provisions pour investissement effectuées par certaines sociétés cotées.
Rappelons par ailleurs que, contrairement aux attentes, le marché a négativement réagi à la publication des résultats annuels 1998 qui étaient pourtant globalement conformes aux prévisions.
Le deuxième signal est représenté par la subsistance d'un déséquilibre structurel entre l'offre et la demande de titres sur le marché, accentué par la faiblesse des privatisations et des introductions en bourse, l'absence de placements alternatifs attrayants (baisse des taux d'intérêt) ainsi que par le caractère domestique de la Bourse de Casablanca.
Le troisième signal est la baisse de la prime de risque des actions par rapport aux obligations (la prime s'établit actuellement à 29%, contre 47% en 1998 et 39% en 1997).
En revanche, il nous semble clair que le scepticisme des investisseurs quant à la cherté relative de la place de Casablanca pourrait constituer le principal obstacle à la poursuite d'une évolution haussière de l'Indice général de la Bourse. De ce fait, ils risquent de se montrer plus difficiles à convaincre.
Nous ne pouvons nier que la focalisation sur les questions de valorisation est en principe le signe qu'un marché boursier est arrivé à maturité. Dorénavant, les stratégies d'investissement devront être plus que jamais guidées par le souci d'identifier les titres sous-évalués.
En comparaison avec d'autres places de la région MENA, la Bourse de Casablanca demeure l'une des places qui ont réalisé les performances les plus positives en 1998. Cependant, vu l'importance des défis auxquels elle est coffrontée et dans un environnement international marqué par une concurrence acharnée en matière d'attrait des investisseurs étrangers, la Bourse de Casablanca est appelée à se structurer davantage pour pouvoir occuper une place honorable parmi ses concurrentes qui ne cessent de développer davantage leurs structures.


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