A l'âge d'internet, des goldens boys, des circuits financiers les plus sophistiqués, le plus grand problème auquel semble être confronté le monde est le blanchiment de l'argent sale. Le Maroc, pour une fois, du fait de son opacité informationnelle et de De source judiciaire française, Fouad Filali ne serait plus en cause dans l'affaire de blanchiment d'argent. Toutefois, il restera à la disposition de la Justice en tant que témoin. L'affaire avait défrayé la chronique la semaine dernière, lorsqu'un citoyen marocain, Benhamou, ayant également la nationalité française, a servi de passeur pour des sommes très importantes entre le Maroc et la France. D'autres Marocains seraient les protagonistes d'un large réseau de blanchiment d'argent ; il s'agit en l'occurrence de Cohen et Ohanna. L'affaire aurait pu être classée dans la rubrique du simple fait divers, si ce n'est que pendant l'interrogatoire des inculpés par la police française, le nom de Fouad Filali, ex-PDG du groupe ONA et fils de M. Filali, ex Premier ministre, revient à plusieurs reprises. Son nom, devait retenir l'attention à plusieurs égards. Cependant, cette affaire a mis en lumière un fléau qui ternit l'image du Maroc à l'étranger. « Posez la question à n'importe quel directeur d'agence bancaire dans le Nord, il n'oserait pas vous répondre sur l'origine des fonds qui sont déposés quotidiennement dans son coffre », s'exclame un ancien banquier. Au Maroc, il semble que rien n'est fait pour endiguer le blanchiment d'argent issu de la vente de kif. Cela dit, l'argent sale provient de plusieurs sources La drogue Le marché annuel des stupéfiants ne cesse de s'étendre : il est évalué par différentes sources à 180 milliards de dollars, (près de 1.800 milliards de DH), soit davantage que le chiffre d'affaire mondial du pétrole. Au Maroc, les exportations de cannabis représenteraient, selon l'Observatoire géopolitique des Drogues, près de 2 milliards de Dollars. Même si les revenus sont répartis entre de nombreux intermédiaires, le montant des capitaux à blanchir reste très élevé. la mafia Le phénomène mafieux n'est pas limité à un seul pays, on le voit fleurir un peu partout dans le monde, des pays en sont plus infectés que d'autres. La campagne d'assainissement avait mis à jour plusieurs circuits mafieux en rapport avec la drogue. Le terme mafia s'entend d'une organisation criminelle dont l'objectif est clair et précis : tirer un profit d'activités illicites en détenant le monopole de l'exercice de la violence physique sur un territoire dont l'Etat est affaibli. et le respect d'une typologie La technique du blanchiment consiste à injecter de l'argent d'origine criminelle dans les circuits réels à l'apparence respectable. Le processus se déroule suivant 3 étapes : le placement, l'empilage et l'intégration. Le placement consiste à se débarrasser matériellement d'importantes sommes d'argent en numéraire, soit auprès des banques, soit dans l'économie de détail. L'empilage permet d'empêcher toute possibilité de remonter à l'origine des produits illicites, grâce à des transactions financières en chaîne, souvent entre plusieurs pays. L'intégration, enfin, confère une apparence de légalité à des revenus d'origine criminelle, grâce à des investissements dont l'activité économique est licite. Très méthodique Pire, la nouvelle donne de l'économie mondiale pourrait ériger en argent sale des sources jusque-là incontestées. Les récentes négociations de l'OMC ont essuyé un cinglant échec à cause justement de certaines sources de richesse qui ne correspondent plus à l'esprit du 3ème millénaire. Il en est ainsi du travail des enfants, principal point de discorde entre PUD (G77) et l'Europe. En effet, l'Europe voudrait interdire désormais le commerce de produits et marchandises qui seraient le fait d'enfant. Le G77 a estimé, appuyé en cela par les Etats-Unis (Nike et Levi's y seraient pour quelque chose), que la question est prématurée et que toute négociation sur ce point ne ferait que le léser.