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Driss Benali, un économiste nationaliste
Publié dans Finances news le 16 - 04 - 2009

Ayant grandi dans un quartier de nationalistes, Driss Benali a appris très tôt l’amour de la patrie. Après des études universitaires à Grenoble, il décide de revenir au bercail car il n’imaginait tout simplement pas sa vie en dehors du Maroc.
Loin d’être un portrait, ce n’est là qu’un croquis d’un grand homme par son parcours, par ce qu’il a apporté à des générations de décideurs de ce pays et, surtout, par son franc-parler. Driss Benali est un économiste qui ne mâche pas ses mots et sort des sentiers battus pour donner son avis sur la santé économique du Maroc.
Pour comprendre ce personnage, il faut remonter à son enfance. Driss Benali perd son père alors qu’il n’avait que deux ans. Il est élevé par sa mère, tangéroise, et ses grands-parents paternels.
«Je dois beaucoup à ma mère, mais aussi à ma grand-mère qui était une femme traditionnelle mais qui avait compris l’enjeu du savoir dans la vie d’une personne».
Il voit le jour à Rabat et grandit entre le quartier Diour Jamaâ et celui de Laâkkari où il a comme voisin Allal Ben Abdellah et d’autres leaders politiques charismatiques. «J’ai ouvert les yeux dans un quartier qui était le fief du Mouvement nationaliste. Et je me rappelle encore d’un enseignant qui ne cessait de répéter en classe : «comment pouvez-vous ricaner, bande de gamins, alors que le pays est sous la férule du protectorat».
Driss Benali, malgré son jeune âge, se rappelle également une scène qui l’avait fortement marqué. On est en 1953, feu Mohammed V est exilé et son cousin Mohammed Ben Arafa est placé sur le trône du Maroc par les autorités françaises d’occupation. Le quartier où vit Driss Benali est en ébullition et il assiste à une brève entrevue entre sa grand-mère et son voisin de palier Allal Ben Abdellah. «Il lui avait dit qu’on ne pouvait continuer à vivre humiliés dans notre pays. C’est la honte ! Et quelque temps après, il avait entrepris d’assassiner le sultan fantoche Ben Arafa».
C’est ainsi que très tôt, Driss Benali apprend à aimer sa patrie en voyant le dévouement de grands leaders à la cause nationale. Un sentiment qui va se développer davantage quand Driss intègre le Lycée Moulay Youssef à Rabat. Il fera également une année au lycée Belkhatib à Tanger. Il a 18 ans quand il assiste à la constitution du premier Parlement marocain en 1964. Autant de faits historiques qui l’auront marqué et surtout développé en lui un amour sincère de la patrie. Il ne pouvait pas en être autrement quand on a côtoyé les Mehdi Benbarka, les Aziz Blal, les Allal Ben Abdellah et autres figures emblématiques de la résistance marocaine.
À cet âge-là, il se rappelle être tombé gravement malade et avoir perdu 20 kg en l’espace de 10 jours. «J’ai dit à ma mère que c’était la fin et j’ai réellement cru que j’allais passer l’arme à gauche. Quelque temps après, je m’en suis remis pour ne plus tomber malade».
Son Bac français en poche, Driss Benali choisit de faire des études universitaires en Economie et part pour Grenoble. «J’ai commencé par des études commerciales puis l’expertise comptable, mais tout cela ne m’avait pas vraiment emballé ! Mais l’économie, oui !».
Bien que vivant en France, il reste très attentif au développement du Maroc. Il devient d’ailleurs l’un des militants très actifs de l’UNEM et ira jusqu’à rejoindre les rangs du PPS de 1979 à 1981. En 1976, alors qu’il est toujours maître assistant à l’Université de Grenoble, il décide de revenir au Maroc. «C’est malheureux de voir actuellement des jeunes marocains vouloir quitter leur pays. À notre époque, on n’imaginait pas la vie en dehors du Maroc».
Il commence sa carrière au Maroc à la Faculté Hassan II de Casablanca avant de rejoindre l’Université Mohammed V à Rabat. «Il est tout naturel que je revienne vers cette ville que j’aime et qui m’a vu naître».
Il pouvait rester en France et jouir d’une situation financière confortable et de beaucoup de liberté. Mais, c’est méconnaître Driss Benali. Car sa motivation première est de donner un sens à sa vie et, en tant que Marocain, il désirait apporter sa contribution à la société. Shakespeare disait : «Etre grand c’est épouser une grande querelle». Moi, je n’ai pas épousé une grande querelle, mais je veux être utile à mon pays et apporter ma contribution au Maroc. Comme disait Kennedy : «Il ne faut pas demander ce que le pays peut nous apporter, mais ce que nous, nous pouvons lui apporter».
Telle est la devise de Driss Benali qui déplore néanmoins que l’ascenseur social ne remplisse plus son rôle comme autrefois. «Il est tout simplement en panne puisque que l’un de ses maillons essentiels a été détruit, à savoir l’enseignement. L’arabisation du système a été néfaste ! J’ai tendance à être méchant, mais nous avons un système éducatif médiocre qui a pour conséquence de produire de jeunes barbus, de jeunes harragas et de jeunes «star académie». C’est un système qui perpétue les castes et les classes sociales. Alors que pour ma génération, l’ascenseur social qu’est l’école fonctionnait bien et, dans ce sens, je rends hommage à tous mes enseignants». Alors la réforme de l’enseignement, il n’y croit pas beaucoup. Pour lui, c’est un colmatage de brèches car les grandes réformes exigent beaucoup de courage et autant d’audace.
Justement, grand passionné des biographies et des autobiographies, Driss Benali vient de terminer celle du Cardinal Richelieu. «C’était un homme certes machiavélique, mais il avait une vision de grandeur pour la France et il y a réussi». On comprend mieux pourquoi Driss Benali est un peu nostalgique de cette scène politique d’antan. «Il y a des réalisations qui se font au Maroc, on ne peut pas le négliger. Mais l’on n’a pas abordé les grandes réformes. Je trouve malheureux de voir des Marocains qui n’aiment pas leur pays et dont le souhait est seulement de le quitter. Il est tout aussi déplorable de voir des hommes politiques manquant d’audace». Se définissant comme homme libre et payant cher sa liberté, Driss Benali déplore qu’au Maroc il y ait des personnes qui n’osent pas et qui ne veulent pas se démarquer, se contentant de suivre ce que tout le monde dit. «Ça ne nous apporte rien ; pour moi, ces gens sont de simples tubes digestifs».
Mais si la vie était à refaire, Driss Benali reviendrait au Maroc comme il l’avait fait en 1976. «J’aurais juste souhaité vivre dans un Maroc plus libre, tolérant et qui respecte le droit à la différence». Père d’un fils unique, Driss Benali passe son temps libre avec ses amis, les vrais, ceux de l’enfance. «L’amitié est une valeur fondamentale pour moi. C’est elle qui permet d’amortir les chocs de la vie grâce à la solidarité et au soutien des amis».


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