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Edwin Sluismans, mister «green»
Publié dans Finances news le 13 - 05 - 2010

Edwin Sluismans aurait pu être sociologue ou psychanalyste tellement il est calé sur la question de l’être. Le Directeur général de Greenberry, la société qui vient de lancer le sac plastique 100 % biodégradable, est pourtant d’une tout autre formation. Ayant visité le Maroc à deux reprises, Edwin y revient 30 ans plus tard par un concours de circonstances. Aujourd’hui, il y a pris racine et ne songe pas retourner en Belgique, son pays d’origine.
Si Edwin Sluismans a rejoint le Maroc en 2001 après sa nomination à la tête de la filiale marocaine du groupe Beiersdorf, le pays ne lui est pas complètement inconnu. Edwin, ayant joui d’une enfance insouciante et privilégiée en Belgique, a eu l’occasion de voyager jeune avec l’un ou l’autre de ses parents, divorcés. Et c’est lors de l’un de ces voyages qu’il visite le Maroc au début des années soixante-dix. «La rencontre avec des gens simples et chaleureux, mais aussi cette lumière si particulière et les parfums des souks dans le Grand Sud, m’ont marqué à jamais… Mon retour au Maroc, près de 30 ans plus tard, semblait déjà programmé ! ».
Vivant jusque-là dans l’insouciance, un tragique événement va propulser Edwin dans l’âge adulte. En effet, sa mère trouve la mort dans un accident de voiture. Ce drame, qui survint en 1980, l’a fait entrer plutôt que prévu dans la vie adulte, avec la nécessité de trouver de petits boulots pour financer ses études, payer son loyer… Il s’accroche et parvient, en 1987, avec un BTS Marketing/Communication en poche, à entrer dans une des grandes écoles de marketing et de vente, Procter&Gamble. « Une des spécificités de cette entreprise, c’est que tout le monde commence au bas de l’échelle, nonobstant le prestige du diplôme. Les résultats, bien sûr, mais aussi la capacité de travailler en équipe, de faire montre de persévérance et d’avoir une bonne capacité d’adaptation y étaient les clés de l’évolution d’une carrière». Après 7 ans chez P&G, Edwin Sluismans est repéré par un chasseur de têtes qui lui propose la Direction des ventes chez Beiersdorf, à Bruxelles.
«Mon destin prend une nouvelle tournure avec ma nomination à la tête de la filiale marocaine du groupe Beiersdorf, en janvier 2001. J’avais 35 ans, une ferme conviction de pouvoir changer le cours des choses. Le culot et l’insouciance étant l’apanage de la jeunesse, cela a marché : la société connaît alors une forte croissance, s’engage dans un ambitieux programme de rénovation. Les résultats suivent, la marque se développe… mon égo aussi ! ». A près de 40 ans, n’ayant pas obtenu le poste qu’il s’était auto-assigné, Edwin décide de claquer la porte du groupe et de recommencer une nouvelle carrière dans la communication, en agence de publicité.
A retenir, entre autres, qu’Edwin est de ceux qui croient qu’au cours d’une vie, il ne faut pas hésiter à changer de métier 10 fois et de vivre dans plusieurs pays différents. Pour lui, cette adaptation culturelle et professionnelle deviendra de plus en plus la norme au cours des prochaines décennies.
«Quelques années plus tard, toujours au Maroc, appuyé par des partenaires solides et fiables, je crée Greenberry avec Rim Rherras, mon associée, l’autre tête pensante de la société».
Très attentif à son prochain dans la vie comme au travail, Edwin essaie de concilier le rationnel et émotionnel, le cerveau droit et le cerveau gauche. La raison, la rigueur, la méthode,… Mais aussi l’intuition, l’instinct, la prise de risque, le regard différent sur une chose que l’on pense établie. «J’accorde aussi beaucoup d’importance à la qualité des relations interpersonnelles : ouverture, confiance, transparence, … sont des qualités humaines qui, pour moi, font la différence dans un monde professionnel souvent trop « normatif ».
D’un optimisme «outrancier», pour Edwin, le verre est toujours à moitié plein. Il sait aussi faire preuve de persévérance, de courage et ne manque pas d’énergie… «Je suis parfois trop dans l’hyperémotivité, mais je me soigne ! ».
De même qu’il est rare de le voir céder à la panique ou au stress. Pour lui, ce sont des phénomènes de défense de l’organisme par rapport à une agression extérieure, ce qui n’est pas négatif en soi, c’est même parfois salutaire, comme un signal d’alerte. « Il faut juste ne pas laisser le stress s’imposer de manière chronique, car on est alors face à un dysfonctionnement qui peut, dans le pire des cas, devenir pathogène. Il convient alors de prendre la mesure des choses et changer ce qu’il convient de changer ».
Se qualifiant de «lecturomane compulsif», Edwin Sluismans lit de tout, tout le temps, de tous les genres… Des romans historiques en passant par les essais politico-économiques, mais aussi les newsmags français ou marocains, la presse internationale en ligne… «Même la composition des céréales au petit-déjeuner, ce qui à le don d’énerver ma petite famille… Si je dois faire du name-dropping, je citerais volontiers des auteurs anglo-saxons comme Philip Roth, William Boyd ou John Le Carré depuis qu’il a cessé d’écrire des romans d’espionnage à la « 007 »… Des drames où des hommes et des femmes sont confrontés à leur destin qui, souvent, les dépasse. C’est devant les fêlures intimes que les hommes révèlent le meilleur d’eux-mêmes, parfois, le pire aussi… ».
Pour les chiffres, Edwin affectionne le 5 et pour cause, ce dernier « ayant des courbes intéressantes, un bel angle droit. Equidistant entre le 0 et le 10, c’est le chiffre du juste milieu et de la tempérance. Il se moque que les gens lui préfèrent souvent le 7 par convention, ou les personnes peu ambitieuses, le 3… ». Edwin croit au hasard surtout quand il fait bien les choses. Mais aussi au destin, aux rencontres qui ne sont pas fortuites, aux portes qui se ferment, ce qui permet d’en ouvrir d’autres…
Père de trois enfants, il estime que l’un des moments les plus intenses de sa vie est justement le jour où il assiste à la naissance de ses 3 enfants, «des instants magiques… qui font de vous un homme, définitivement ». Ses enfants sont d’ailleurs très attachés au Maroc, ce qui ancre davantage Edwin dans notre pays. D’ailleurs, il a acquis une cinquantaine de mots en dialecte qu’il utilise fréquemment.
Grand cinéphile, Edwin se rappelle quand il était étudiant et qu’il lui arrivait d’enchaîner deux films dans la journée. «Quand les cinéastes américains de talent décident de faire des films ambitieux, avec quelques moyens, ils ont souvent une charge émotionnelle rare : «Million Dollar Baby» de Clint Eastwood m’avait donné un choc, «La liste de Schindler» profondément marqué… Plus léger, le dernier Georges Clooney «In the Air» est un petit bijou d’intelligence».
Dix ans après s’être installé au Maroc, Edwin est serein quant à ses choix. «Nous avons tous notre lot de regrets ou de remords, je présume… J’essaie de faire en sorte que ni les uns, ni les autres ne m’empêchent de dormir la nuit, et ce n’est pas toujours facile. Il faut juste essayer de faire en sorte que le temps qu’il nous reste à vivre puisse nous permettre de corriger les uns et d’assumer les autres ».
D’ailleurs, rien ne compte plus à ses yeux que l’instant présent. Et si la vie était à refaire, il n’y changerait rien puisqu’il est occupé à la vivre d’abord


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