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Entretien : «Il n’y a pas de traders spécialisés au Maroc»
Publié dans Finances news le 23 - 09 - 2010

* Si, ailleurs, les traders dictent leur loi sur les marchés financiers, au Maroc, leur marge de manœuvre reste assez limitée.
* La création de la Place financière de Casablanca devrait permettre à ce métier de se développer un peu plus, dans un secteur où l’on compte davantage de brokers et de conseillers.
* Ghali Kettani, Directeur du front Office, et Hani Benyahya, trader Junior à CDG Capital Bourse, nous font le point.
- Finances News Hebdo : En quoi consiste la fonction d’un trader au Maroc ?
- Ghali Kettani : Aux Etats-Unis ou en Europe, un trader a pour rôle de gérer des fonds propres. Il gère les actifs financiers d’un établissement (banque, assurance, caisse de retraite...). Il a deux fonctions principales qu’il peut exercer simultanément ou non : gérer le risque et spéculer. Ses deux rôles constituent toute sa profession et selon le dosage respectif de l’un ou de l’autre, il portera différents noms.
Au Maroc, ce n’est pas tout à fait le cas, c’est une nuance que j’insiste à préciser. Actuellement, on compte
17 sociétés de Bourse. La CDG Capital Bourse en fait partie. On est un broker, en d’autres termes, un intermédiaire financier habilité à mettre en relation les acheteurs ou vendeurs de valeurs mobilières, et la Bourse de Casablanca.
Il existe des banques et assurances marocaines qui ont, par contre, des traders au niveau de leur salle des marchés qui gèrent leurs fonds propres. Ainsi, ils utilisent l’argent de la banque pour acheter, spéculer et faire toutes les opérations de trading.
- F. N. H. : Quelle différence y a-t-il entre un broker et un négociateur ?
- G. K. et H. B. : Avant de relever la différence entre ces deux opérateurs financiers, il y a lieu de préciser les métiers d’une salle des marchés, qui sont : le front-office, chargé de la négociation, le middle-office, chargé de rapprocher les résultats et assurer le suivi des risques, et le back-office chargé de saisir et de contrôler les opérations des traders.
A CDG Capital Bourse, par exemple, nous avons un responsable front-office et trois brokers, ainsi que deux négociateurs.
Les brokers émettent l’ordre au négociateur qui, lui, le passe (l’exécute) via une station liée directement à la Bourse de Casablanca.
Il est à souligner que seul le broker connaît l’identité des clients. Tandis que le négociateur ne peut prendre lui-même un ordre et l’exécuter.
- F. N. H. : Quels sont les types de traders qui opèrent en Bourse ?
- G. K. et H. B. : Généralement, on distingue entre les scalpers, les day-traders, les over night traders et les swing traders. Successivement, pour les premiers, leurs échelles temporelles se mesurent en minutes. Ils visent des gains de 0,3% à 1% et opèrent avec de très faibles frais de transaction. Pour les seconds, l’important est d’acheter en séance et de réaliser la position au moment opportun au niveau de la même journée. L’idée est de ne pas être exposé au risque qui peut survenir le lendemain au niveau du marché. Les over night traders jouent les arbitrages au niveau de la clôture du jour par rapport à l’ouverture du lendemain. Les swing traders ont des positions qui peuvent aller d’un jour à une semaine. Ils utilisent les données de chaque séance pour prolonger ou solder leurs positions (Risk-Reward Ratio) et fixer des Stop Loss.
- F. N. H. : Est-ce qu’au Maroc nous avons ce type de profil ?
- G. K. et H. B. : Au Maroc, on a un peu de tout, mais comme il n’y a pas assez de volume et de volatilité, et que la place marocaine n’est pas assez liquide, il n’y a pas de traders spécialisés.
- F. N. H. : Globalement, quelles sont les contraintes réglementaires auxquelles les traders doivent faire face en terme de contrôle, de placement à l’étranger… ?
- G. K. et H. B. : Au Maroc, le métier de trading est très réglementé car des contrôleurs internes sont présents dans toutes les sociétés de Bourse. Ces derniers dépendent du CDVM et ont pour rôle de contrôler le front-office, le back-office et le middle-office. Ainsi que de détecter les éventuelles anomalies qui existeraient.
Par ailleurs, selon les règlements de l’Office des changes, seuls quelques établissements financiers tels que les banques, assurances/caisses de retraites sont éligibles à placer jusqu’à 10% de leurs fonds propres à l’étranger. Les personnes physiques ne sont pas directement habilitées à le faire.
- F. N. H. : Dans ce cas, est-ce que les clients sont mis au courant de leurs placements, et éventuellement des placements à l’étranger ?
- G. K. et H. B. : Quand un OPCVM est constitué, il publie une note à titre d’information pour éclaircir les droits d’investissement d’un portefeuille (action, monétaire…). Et il mentionne également s’il a le droit d’effectuer un éventuel placement à l’étranger (à hauteur de 10%).
- F. N. H. : Sur quel type de produit les traders travaillent le plus souvent ?
- G. K. et H. B. : Il y a de nombreux produits tels que l’action, le change, le marché à terme, les produits dérivés, les matières premières, les options, etc... Dans un ordre de classement, il y a d’abord l’activité de change, à travers laquelle la banque assure une contrepartie à sa clientèle. Ainsi, elle achète des produits dérivés pour couvrir les achats de la devise étrangère. Le change est donc assez développé au Maroc.
En revanche, les particuliers et les investisseurs marocains s’intéressent plus aux actions qu’aux obligations ou au marché monétaire.
- F. N. H. : Existe-t-il des relations continues entre un broker et un investisseur ?
- G. K. et H. B. : Evidemment. Un broker doit d’abord trouver la contrepartie de l’ordre émis par le client. Cependant, il est censé lui donner conseil, et l’informer quand il y a des opportunités de placement ou de cession (introduction en Bourse, augmentation, reprise d’un Trend...).
- F. N. H. : Aujourd’hui, au regard de l’évolution des marchés financiers, devenir trader nécessite quelle formation ?
- G. K. et H. B. : Auparavant, le métier de trader ne nécessitait pas une solide formation, il suffisait d’être doué pour ce genre de métier et d’avoir le feeling.
Aujourd’hui, généralement, les traders sont issus de grandes écoles de commerce ou d’ingénieurs. Néanmoins, un bon diplôme ne fait pas nécessairement un bon trader.
Un bon trader doit avoir une bonne vision du marché, une maitrise des secteurs, l’accès à l’information et aux rumeurs, le flair, l’aptitude de prendre de bonnes décisions très rapidement, et surtout « le bon timing ».
- F. N. H. : Qu’en est t-il de la politique de rémunération ?
- G. K. et H. B. : Cela commence à changer petit à petit au Maroc, en général ; pour la plupart des sociétés de Bourse marocaines, les traders perçoivent une rémunération fixe, plus un bonus en fin d’année qui dépend des résultats, de la performance et des objectifs atteints.
Actuellement, certaines sociétés de Bourse commencent à proposer du variable, c'est-à-dire que les opérateurs peuvent être rémunérés selon le volume généré quotidiennement.
- F. N. H. : Quelles sont les perspectives du trading, à la lumière de la création de la Place financière de Casablanca ?
- G. K. et H. B. : Il faut dire que c’est le «heart» financier marocain qui sera installé à Casablanca, un peu comme à Londres ou à New-York. Cette place financière regroupera tous les métiers de la finance, quelques banques, assurances et sociétés de Bourse, CDVM, Bourse de Casablanca... Elle rassemblera un peu toute la communauté financière.
L’idée est de créer une synergie entre tous les opérateurs, mettre en place un espace commun de vie à tous ces financiers pour échanger toutes les informations. Ce qui, à terme, devrait permettre aux métiers financiers de se développer encore plus au Maroc, et particulièrement le
trading.


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