Cette année scolaire semble être celle des grèves pour les étudiants de l'Ecole Nationale des Sciences Appliquées. La fusion polémiquée ENSA-FST avait provoqué la colère de quelques 10.000 étudiants ingénieurs, qui ont choisi le boycott des cours comme signe de protestation. Dans un souci de garantir le déroulement normal des études dans les ENSA, la ministre par intérim de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres, Jamila El Moussali, a annoncé dans un entretien accordé à la MAP, qu'un amendement sur le décret du 3 août sera introduit, garantissant ainsi aux ENAistes des diplômes délivrés au nom de leur école et suspendant par la même occasion la fusion avec les écoles polytechniques. Mme Moussali a souligné que le ministère tend à mettre fin au boycott des étudiants de l'Ecole nationale des sciences appliquées (ENSA) de leurs cours, et à suspendre l'opération de fusion de ces écoles avec les écoles polytechniques jusqu'à ce que les conditions juridiques, administratives et techniques soient remplies. La ministre a fait savoir que le ministère est parvenu, après consultation du Chef du Gouvernement et de son Secrétariat général, à trouver des solutions pour mettre fin au boycott des étudiants de l'ENSA de leurs études. Mme El Moussali a relevé, par ailleurs, que le projet de ces amendements avance en deux sens, le premier vise à garantir aux étudiants poursuivant leurs cours à l'ENSA de la première année jusqu'à la cinquième année d'obtenir des diplômes, délivrés au nom de l'ENSA, tandis que le deuxième amendement portera sur la suspension de l'opération de fusion des écoles jusqu'à ce que les conditions juridiques, administratives et techniques soient remplies, et ce en coopération et en coordination totale avec le ministère et toutes les structures des universités. La ministre a rassuré, en outre, que l'opération de fusion, à l'avenir, des écoles, des facultés des sciences et techniques et des écoles supérieures de technologie, est tributaire des conditions juridiques, administratives et techniques, précisant que sa mise en œuvre ne sera pas effectuée en une année ou deux, mais nécessitera plusieurs années pour lui garantir les conditions de réussite". Mme El Moussali a estimé que l'implication des parties concernées directement par ce sujet, notamment l'Université, ses structures et ses conseils, est une priorité pour le succès de cette opération. Pour atteindre le but escompté, a-t-elle poursuivi, plusieurs discussions et rencontres ont eu lieu, dans le cadre d'une approche participative notamment avec les présidents des universités, les directeurs d'écoles nationales des sciences appliquées, et les différents acteurs concernés, notant que cette rencontre a permis de mettre le point sur la situation actuelle, et les différentes difficultés entravant le bon déroulement des études au sein de ces écoles, de même que plusieurs propositions ont été soumises pour résoudre la question du boycott des étudiants de l'ENSA de leurs cours pendant plus qu'un mois. Ainsi, et en vue de lever toute confusion et bannir toute mauvaise interprétation du décret de la part des étudiants, le ministère a adressé, il y a une semaine, une note aux présidents des universités les incitant à organiser des rencontres de communication avec les étudiants, en présence des professeurs et des cadres administratifs responsables, notamment les directeurs d'écoles afin d'expliquer le contenu de la note et toutes les nouveautés, a expliqué la ministre. Elle a aussi précisé qu'après compréhension des étudiants de la note, et après avoir pris conscience de l'inexistence de changement à l'heure actuelle, "il n'y a plus de motif pour boycotter les cours aux écoles nationales des sciences appliquées", ajoutant que ces étudiants "vont reprendre leurs études de manière normale". La ministre n'a pas manqué de souligner que les étudiants sont parfaitement conscients de leur responsabilité dans cette période critique, et des effets de ce boycott sur leur avenir scientifique et académique mais aussi professionnel, notant qu'ils sont aussi conscients du danger de la persistance de cette situation. Toujours est-il que les étudiants réclament l'abrogation et non la simple suspension du décret visant à fusionner leur école avec les écoles polytechniques, un décret qui a causé l'interruption, pendant 40 jours, des cours.