Annoncé pour les prochaines semaines, le très attendu album de Leck, de son vrai nom Fouad El Ouazzani, se proclame différent du premier. En effet, il a fallu près de 4 ans à l'artiste avant de pouvoir faire écouter le fruit de son travail et surtout pouvoir l'annoncer à ses fans impatients. Et pour cause, son premier album est sorti en 2013, juste après Leck misait sur les mixtapes et net-tapes. L'artiste a répondu à nos questions. Quatre ans, une durée justifiée selon le rappeur : « Je n'ai pas sorti de deuxième album après le premier parce que j'ai eu des problèmes avec la maison de disque. Je me suis laissé le temps de vivre et de construire un foyer, une famille, des choses plus importantes dans la vie. En réalité je n'ai jamais lâché la musique et aujourd'hui je suis prêt, l'album doit arriver», nous explique-t-il. Et cette passion c'est celle qui motive ce jeune trentenaire au quotidien puisque ce projet a accaparé le plus clair de son temps afin d'offrir quelque chose dont il est « très fier ». Toujours dans cet élan mystérieux qui plane autour de cet album, Leck décrit son travail comme étant à son image : « Ce que je peux dire pour le moment c'est que cet album est super éclectique, il est très démonstratif de ma personne et de mon personnage, c'est tout simplement à mes yeux l'album du peuple. » 18 ans dans la musique, mais une maturité qu'il peine à atteindre Propulsé sur le devant de la scène en 2005 date à laquelle on entend parler de Leck pour la première fois lorsqu'il sort son premier featuring avec 113, l'artiste persiste et signe, cette passion rythme son quotidien depuis qu'il a 12 ans. « Aujourd'hui j'ai trente ans, je vous laisse faire le calcul (rires) », confie-t-il en riant. Une enfance baignée par des notes de musique et de l'art qui l'inspirent encore aujourd'hui : « Mon grand-père que Dieu ait son âme était poète. Sinon ma mère aimait beaucoup nous chanter des chansons berbères sur la route lorsque nous allions en vacances au Maroc. On a une culture musicale très vaste et très accomplie dans ma famille », soutient ce berbère d'origine. Cependant, tant d'année n'ont pas fait évoluer le Marocain de Vitry-sur-Seine (94) : « Je ne pense pas que c'est encore l'album de la maturité et de la sagesse. Je pense que ceci s'acquiert avec le temps et je pense que le troisième et le quatrième album seront ceux qui refléteront cet état d'esprit ». Et d'ajouter : « Aujourd'hui, cet album c'est plus une suite logique du premier ».
Du côté du genre musical, ce nouveau projet se veut un mélange malgré une prédominance sûre pour le rap, ce que maîtrise au mieux le jeune homme. « L'idée était de travailler autour de morceaux rap-message tout en apportant des morceaux un peu plus détente, je pense que les deux font la paire », raconte Leck. Et dans le même temps rester fidèle à ses principes et ses objectifs, ceux de faire passer des messages : « Si tu fais de la musique sans véhiculer de message, ça ne sert strictement à rien ». Originaire de Zaouiate Chikh et Tinghir, et ayant grandi dans une famille de 9 enfants, Fouad n'hésite pas à mettre en avant son côté romantique et différent. « Il y a des morceaux comme Je t'aime moi non plus qui sont vraiment aux antipodes de ce que je fais. Mais j'aime explorer cette partie de moi, j'aime parler des femmes, j'aime être romantique c'est aussi dans mon personnage », expose-t-il. Il raconte même qu'il aime être touchant, il a grandi avec des femmes, ce qui a beaucoup plus développé son aspect émotif et d'ailleurs « je suis content de pouvoir en faire profiter mon public ». Se tourner vers le Maroc Dans la musique, Fouad met un point d'honneur à mener de fronts plusieurs phases dans ses projets. Dans ce sens, il écrit lui-même ses textes, en s'inspirant tout simplement du quotidien et de ce qu'il vit chaque jour. Il pique ici et là ses influences, « après je laisse plus l'émotion parler qu'autre chose. » Pour des morceaux comme Yaralé ou Elle aime trop ça, Fouad explique que le secret de réussite de ces morceaux sont justement que c'était « de la musique sans calcul. C'est de la musique détente et des fois ça fonctionne, c'est ça la magie ! » Pour celui qui se qualifie comme un artiste complet, la musique reste un moyen de s'exprimer, « c'est comme une thérapie, ça m'a beaucoup aider dans ma vie. J'ai aussi fait beaucoup de sacrifices pour la musique et j'en fais encore aujourd'hui. » Des sacrifices notamment dans sa vie privée qu'il évoque timidement : « il faut savoir que c'est très compliqué d'être avec un artiste et c'est très dur de vivre une vie d'artiste. Il faut tout simplement aimer ». Un amour pour lequel le jeune homme continuera de se sacrifier comme il nous l'explique : « je ne regrette rien parce que je suis quelqu'un qui va au bout des choses et je ne lâcherai jamais l'affaire ».
En effet, l'artiste estime ne pas avoir été encore reconnu à sa juste valeur pour son talent et les messages qu'il veut faire passer mais ses efforts ne sont pas vains. Surtout pas dans son pays d'origine vers lequel il compte se tourner et en faire un tremplin dans sa carrière. Conquérir le royaume serait pour lui un accomplissement mais aussi une reconnaissance de tant d'années de dur labeur « j'ai vraiment envie de développer l'image Leck au Maroc. » Et d'ajouter : « L'aspect star et gloire ne m'intéresse pas, c'est vraiment la reconnaissance de mon travail et mes sacrifices que je recherche. » Enfin, pour la petite anecdote, Leck vient du surnom que lui donnait son ami décédé en 2007. Ce qui veut littéralement signifier « guerrier », un blaze qu'il a voulu garder pour rendre hommage à cet ami , « depuis je prône l'étendard Leck ». Papa de Malyka et Hilal, il souhaite que ses enfants soient heureux dans leur vie et surtout qu'ils puissent terminer leurs études et ne pas suivre ses pas dans ce domaine. « Malyka et Hilal… si ma vie avait un sens, ce seraient ces deux êtres. Aujourd'hui si ma vie avait un prénom, elle en aurait deux : Malyka et Hilal », conclut-il avec fierté.