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Elysée : Des milliers d'anonymes rendent hommage à Jacques Chirac (Reportage)
Publié dans 2M le 28 - 09 - 2019

Cela fait 52 ans que Haj M'Hammed est installé en France. Ce retraité discret et sans histoires a rompu cet après-midi sa routine habituelle pour se rendre à l'Elysée avec sa petite fille. Jacques Chirac, M'Hammed l'a rencontré, il lui a même serré la main et ne l'oubliera jamais : «Il a été l'ami de Feu Hassan II, puis de Sa Majesté Mohammed VI. C'est très important pour moi d'être ici aujourd'hui ». Tout comme lui, ils sont des milliers, de toutes origines et de tous milieux sociaux à vouloir lui rendre hommage.
Il y a ceux qui ont en mémoire son refus d'engager la France dans la guerre en Irak, son discours historique sur le changement climatique ou encore ses positions sur l'extrémisme. Beaucoup n'oublieront jamais son attitude devant la police israélienne qui l'empêchait à Jérusalem de saluer des commerçants palestiniens. Chacun se souvient d'une phrase, d'un événement ou d'un épisode qui a marqué la carrière de l'ancien président mais tous saluent un serviteur de la France à la longue carrière singulière. Premier maire élu de Paris, Président pendant 12 ans, député et dirigeant de parti politique, il incarnait la grandeur de la République et contribuait, à sa manière, à son rayonnement.
« J'attends depuis plus d'une heure, et je resterai le temps qu'il faudra pour lui dire ce que j'ai toujours eu envie de lui dire. Que la France sous Chirac était tellement belle », nous a confié cette jeune maman franco-congolaise.
Devant le vestibule d'honneur, le ballet des signataires semble interminable. Certains prennent plusieurs minutes pour témoigner. Ceux qui ont croisé le chemin de l'ancien président semblent avoir des difficultés à cacher leur émotion. L'heure est au recueillement et au silence, en couchant des mots sur ce livre de condoléances. On peut y lire le récit d'une rencontre avec celui qui a dirigé la République de 1995 à 2007, ou une anecdote ou encore une prière.
« Je garderai dans mon cœur nos échanges, nos fous-rires », a écrit une jeune femme qui a échangé des mots avec Jacques Chirac à deux reprises.


Plus que quelques heures avant que ce livre de condoléances, ouvert au public à l'Elysée ne soit fermé. Demain, dimanche 29 septembre, ceux qui n'auront pas pu y écrire quelques mots viendront exprimer, sur l'Esplanade des Invalides, leur émotion devant la disparition de ce personnage qui aura marqué la Vème République. En effet, à partir de 14h, un hommage « populaire » sera rendu à feu Jacques Chirac.


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