Abdellah Buanou, un poids lourd du PJD, qui conduit la coalition gouvernementale, était l'invité de l'émission web d'Hespress « Niqach fi assiassa », à diffuser dimanche soir. Refusant de se « réjouir » des luttes intestines au sein du PAM, il a affirmé que la formation est en train de se « se défaire peu à peu de ses malformations » de naissance. « La situation actuelle du PAM ne nous réjouit pas, car elle incarne une forme de dénigrement des institutions nationales », a estimé le membre du bureau politique du parti de la lampe, qui a souhaité que le tracteur règle ses problèmes « pour contribuer à la réhabilitation des institutions, leur permettant ainsi de jouer leur rôle ». De fait, Bouanou n'a pas exclu une éventuelle alliance avec le PAM à l'horizon 2021. Pour lui, « certains membres du parti veulent et oeuvrent pour le débarrasser de ces malformations et en faire une formation politique nationale, comme toutes les autres. Et dans le cas où il renonce à ses velléités hégémoniques, rien n'empêche une alliance ». Il explique à ce propos que l'alliance entre les deux partis est la résultante d'une volonté commune de deux instances régionales « pour l'intérêt du pays ». Le PJD a accepté l'alliance en raison de la présence du Rif dans la région, laquelle région « qu'il pouvait faire éclater à travers l'opposition s'il l'avait voulu », a-t-il assuré. Toujours à propos du PAM et de l'alliance dans la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Abdellah Bouanou a fait savoir que parmi les raisons de ce « rapprochement », figure essentiellement le départ de l'ancien secrétaire général du parti au tracteur et ancien président de la région, Ilyas El Omari. Le PAM est aujourd'hui appelé à opérer une réelle autocritique pour dépasser la situation actuelle, a-t-il dit. Sur un autre registre, le dirigeant PJDiste a affirmé qu'après le départ de l'ancien secrétaire général du parti de la lampe, et la polémique qui s'en est suivie, « la formation aurait pu connaître des scissions », raison pour laquelle avance Bouanou, « il est nécessaire de tirer les leçons de cette situation qui a beaucoup impacté le PJD ». Le dirigeant PJDise a, par ailleurs, affirmé que le paysage politique national souffre d'un réel problème, celui du mixe fait entre la politique et l'argent. Une référence à peine voilée au RNI, également membre de la coalition qui conduit le gouvernement, et qui a, selon Abdellah Bouanou, « dépensé plus de 250 millions de dirhams (25 milliards de centimes), soit la valeur de la subvention versée par l'Etat à l'ensemble des partis politiques ». « Je ne vise personne, c'est un débat politique « , affirme Bouanou, qui relève tout de même que « le fait de rassembler des gens juste pour manger et boire questionne sur la problématique du financement ».