Le procès des deux anciens Premiers ministres algériens Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal s'est ouvert, mercredi 4 décembre, après avoir été ajourné en raison du chahut et du manque flagrant d'organisation. Mais la défense a décidé de boycotter la séance à cause du non respect des procédures. Le tribunal de Sidi M'hamed à Alger accueille aujourd'hui donc le méga procès d'anciens responsables algériens et d'hommes d'affaires, tous accusés dans différentes affaires de corruption ayant touché l'Etat. Les accusés, les anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, et les hommes d'affaires Ali Haddad, M.Larbaoui, M.Bairi et M.Mazouz, des anciens ministres Youcef Yousfi, Abdelghani Zaalane, Mahdjoub Beda, sont poursuivis pour « dilapidation de denier publics, abus de fonction et octroi d'indus avantages à autrui », notamment dans une affaire de montage de véhicules. Alors que le procès devait se tenir lundi, ce dernier a été reporté à cause de problèmes d'organisation qui ont empêché les journalistes de faire la couverture, des bousculades et une horde de personnes sont venues pour assister au premier procès de hautes personnalités du paysage politique et économique algérien. Cette fois, la sécurité a été ultra renforcée avec la présence d'un important dispositif de sécurité, comprenant des éléments de la BRI lourdement armés, indique TSA. Néanmoins, la sécurité renforcée ne résoudra pas le boycott de la défense. En effet, la défense a décidé de ne pas prendre part à ce procès qui a d'ores est déjà été taxé de « non-équitable ». C'est ce que soutient Me Abdelmadjid Sellini, membre du collectif de défense et bâtonnier d'Alger. « Celui qui n'a pas respecté les procédures ne peut être juste dans son jugement. La défense ne cautionne pas ces dépassements et a décidé de boycotter le procès », a dit l'avocat dans une déclaration à la presse. Dénonçant un « procès politique », l'avocat souligne par ailleurs que la Constitution algérienne « prévoit le jugement du président de la République ou du chef de Gouvernement par une haute Cour, or cette cour n'existe pas ». « Faute de haute cour, on les a ramenés à la basse-cour », a-t-il ironisé sur la situation. « Dans les conditions actuelles de règlements de comptes et de vengeance, il ne peut y avoir un jugement équitable », a martelé l'avocat assurant que « la justice ne peut être rendue dans de telles conditions ». « Celui qui a commis un acte répréhensible doit payer, mais devant une justice calme et sereine », a déclaré le bâtonnier.