Reporters sans frontières (RSF) a recensé 49 journalistes morts dans le monde dans son bilan 2019 consacré aux violences commises contres les journalistes. Un chiffre en nette baisse mais les indicateurs font resurgir une réalité amère. Les journalistes dans les pays considérés comme en « paix » sont plus menacés. Faisant remarquer que ce chiffre est « historiquement bas » en comparaison avec la moyenne de 80 morts enregistrée ces deux dernières décennies, RSF affirme que ce chiffre montre essentiellement que les journalistes tués en territoires de guerre ou de conflit armés comme en Syrie, au Yémen, et en Afghanistan est en baisse. La couverture des conflits en Syrie, au Yémen, en Afghanistan s'est avérée deux fois moins meurtrière pour les journalistes note la publication faisant état de 17 journalistes décédés dans l'ensemble de ces trois pays en 2019, contre 34 l'année précédente. « Même si le journalisme demeure un métier dangereux, le nombre de tués n'a jamais été aussi bas depuis 16 ans », indique en ce sens Reporters sans frontières dans son rapport annuel. C'est une baisse « spectaculaire de 44% par rapport à l'année dernière. Mais, ces chiffres reflètent une autre triste réalité, celle du nombre croissant des journalistes tués dans des pays dits « en paix ». RSF note que le chiffre de ce type de meurtre de journalistes reste toujours autant élevé d'année en année. Au Mexique par exemple, 10 journalistes ont été tués en 2019 comme en 2018. « L'Amérique latine, avec un total de 14 tués sur l'ensemble du continent, est devenue une zone aussi meurtrière pour les journalistes que le Moyen-Orient meurtri par ses conflits fratricides », ajoute la publication. « Pour les journalistes, la frontière entre les pays en guerre et en paix est en train de disparaître » a déclaré le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire. « S'il convient de se réjouir d'une baisse inédite du nombre de journalistes tués dans les zones de conflit, nous constatons parallèlement que de plus en plus de journalistes sont sciemment assassinés pour leur travail dans des pays démocratiques, ce qui constitue un véritable défi pour les démocraties dont ces journalistes sont issus », a-t-il ajouté. Actuellement, il y a un proportionnellement plus de morts dans les pays en paix (59%) que dans les zones de conflit et une hausse de 2% du nombre de journalistes assassinés ou sciemment visés.