La députée et dirigeante du PJD, Amina Maeelaïnine, est l'invitée de « Niqach fi siassa » (Débat en politique) sur la chaîne YouTube de Hespress ce dimanche soir. Elle annonce notamment son rejet de toute alliance entre son parti et le PAM, ce que certains de ses « frères » n'excluent pas à l'horizon des élections de 2021. « Le PJD n'a pas pu donner une perspective à ses alliances politiques, notamment l'alliance avec le PAM », déclare Amina Maeelaïnine en faisant référence à l'accord conclu entre les deux partis au niveau du Conseil de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, après la démission de l'ex-patron du PAM, Ilyas El Omari, de sa présidence. « Il y a une sorte certaine hâte à porter un jugement vu tout ce qui se passe actuellement au PAM. D'autant plus que cette affaire peut être lue comme une sorte d'ingérence dans les affaires d'un parti qui a souffert d'ingérence », considère l'élu du PJD. Sur un autre registre lié cette fois aux stéréotypes qui collent à l'institution parlementaire, Amina Maeelaïnine estime que « cette question est liée à la culture de l'excitation, qui vise à relier les parlementaires en tant que groupe d'individus réunis pour manger des friandises et penser à leurs indemnisations et retraites ». Elle reconnait en même temps « l'existence de lacunes dans l'action parlementaire, mais l'institution ne peut pas être réduite à un groupe d'opportunistes ». Elle se dit à ce propos « pour la suppression du régime de retraite des parlementaires ». « Il est inapproprié d'avoir une discussion dans la société et de ne pas y trouver de réponses dans l'institution législative », regrette la dirigeante du PJD, tout en soulignant que « ce cas s'est produit lors de la discussion sur l'amendement du Code pénal ». Commentant le débat sur les libertés individuelles, Maeelaïnine refuse de dire que de nombreuses questions ont été réglées il y a 14 siècles, faisant référence à la Chariaa islamique. Elle déclare également que « cette question va à l'encontre du principe de l'ijtihad en tant qu'interaction avec la réalité et en tant que source de législation ». Par rapport aux critiques qui affectent le gouvernement d'El Othmani par rapport à « l'hétérogénéité de ses composantes », Amina Maeelaïnine pense que « le Chef du gouvernement parie sur une nouvelle expérience pour ne pas créer les conditions qui ont produit le blocage politique » (d'octobre 2016 à avril 2017, NDLR), alertant du « danger que représente pour le pays l'absence d'un sentiment et d'un esprit politique ».