La Grèce a annoncé, dimanche 1er mars, avoir bloqué l'entrée de près de 10.000 migrants en 24 heures en provenance de Turquie. L'agence européenne de contrôle des frontières a par ailleurs relevé son niveau d'alerte suite à l'ouverture des frontières de la Turquie. Alors que la veille, le président turc Recep Tayyip Erdogan a confirmé l'ouverture de ses frontières, notamment européennes, pour y aller transiter les personnes voulant rejoindre l'Europe, les pays européens frontaliers ont accueilli la nouvelle comme une douche froide. En mal de soutien financier pour contenir les migrants dont la plupart sont syriens, la Turquie a mis à exécution ses mises en gardes. Mais il ne s'agit pas seulement de soucis financiers qui ont motivé la décision d'Ankara, puisque la Turquie a encaissé un silence de ses alliés occidentaux après qu'au moins 34 de ses soldats ont été tués par l'armée syrienne. Une fois l'annonce de l'ouverture des frontières faite, des milliers de migrants se sont dirigés vers les frontières pour tenter de rejoindre l'Europe. La Grèce a annoncé dimanche que « 9.972 entrées illégales ont été empêchées dans la région d'Evros », le long des 212 km de frontière terrestre avec la Turquie. Le chiffre est quasi le même la veille selon les autorités grecques dans un communiqué de presse. A 02H00 du matin dimanche (00H00 GMT), les policiers et les soldats grecs ont empêché « une tentative organisée de migrants de traverser en masse la frontière », ajoute la même source. La Grèce a par ailleurs indiqué qu'en plus de ces tentatives d'immigration avortées, 73 migrants ont été arrêtés au cours des dernières 24 heures, auxquels s'ajoutent 66 arrestations samedi. En outre « personne ne venait d'Idlib (bastion de la guerre actuellement, ndlr), la plupart venaient d'Afghanistan, du Pakistan et de Somalie », ajoute le communiqué. Samedi soir, l'ONU a indiqué qu'au moins 13.000 personnes attendaient de passer, le long de la frontière entre la Grèce et le Turquie. Dimanche, l'agence européenne de contrôle des frontières Frontex a annoncé avoir relevé son niveau d'alerte à « élevé » à la frontière gréco-turque. « Nous (…) avons remonté le niveau d'alerte pour toutes les frontières avec la Turquie à élevé », a déclaré une porte-parole de Frontex dans un communiqué diffusé à Bruxelles, ajoutant: « Nous avons reçu une demande d'aide supplémentaire de la Grèce. Nous avons déjà pris des mesures pour redéployer de l'équipement technique et des agents supplémentaires en Grèce ».