La Banque centrale européenne (BCE) s'attellera lors de sa prochaine réunion à discuter des réponses aux risques de la propagation du coronavirus et leur incidence sur l'économie. Plusieurs institutions, notamment financières sont en train de s'intéresser de plus près au coronavirus. « La discussion entre gouverneurs de banques centrales de la zone euro sur des actions à prendre n'a pas encore eu lieu, elle se fera lors de la prochaine réunion du conseil des gouverneurs », a indiqué une source proche de la BCE à l'Afp précisant qu'une réunion devrait avoir lieu le 12 mars. Il s'agit d'envoyer un message aux marchés financiers mondiaux qui s'affolent autour de cette épidémie à la progression ultra rapide, neuf fois plus rapide qu'en dehors de la Chine. La semaine dernière toutes les bourses mondiales ont démarré dans la rouge accusant des chiffres négatifs de l'ordre de 3%. Lundi soir, la présidente de la BCE Christine Lagarde, a réuni le directoire de l'institution à Francfort. Un communiqué à l'issue de cette réunion a indiqué que la BCE était « prête à prendre les mesures appropriées » face à l'impact économique de l'épidémie. Selon un rapport de l'Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE), les risques économiques liés au coronavirus pourraient être aussi graves que la crise financière de 2008. Les prévisions de croissance pour 2020 se voient nettement à la baisse selon ce rapport préliminaire qui prévoit une croissance mondiale à 2.4% au lieu de 2.9% précédemment pour 2020. Mais les effets de l'épidémie sont toujours difficiles à évaluer à l'heure actuelle et la plupart des organisations internationales et économistes ne se montrent pas aussi pessimistes. Selon les analystes, la BCE pourrait abaisser son taux sur les dépôts excédentaires, actuellement fixé à -0,50%. Les banques se verraient semble-t-il pénalisées et choisiraient de placer leurs liquidités à la BCE au lieu de les prêter aux entreprises et ménages. La BCE pourrait également assouplir encore les conditions des prêts géants bancaires, appelés « TLTRO » ou encore augmenter ses achats d'obligations sur le marché, le fameux « QE ».