La justice algérienne a condamné à de lourdes peines d'emprisonnement trois activistes des droits de l'Homme, accusés d' » atteinte à l'intérêt national » par le biais de publications sur les réseaux sociaux. Ces condamnations ont été dénoncées par des organisations de défenses des droits humains, qui pointent un « acharnement judiciaire ». Il s'agit des opposants Soheib Debaghi, Larbi Tahar et Boussif Mohamed Boudiaf, a précisé le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) sur sa page Facebook. Soheib Debaghi, en détention, a été condamné à un an de prison ferme pour « incitation à attroupement, outrage à corps constitué et publications sur Facebook pouvant porter atteinte à l'intérêt national« , alors que Tahar et Boudiaf, également en détention, ont, quant à eux, été condamnés à 18 mois de prison ferme pour des publications sur Facebook, s'est insurgée Amnesty Algérie. L'avocat Abdelghani Badi a déclaré à la presse que Larbi Tahar était accusé d' »outrage au président de la République », alors que Boussif Mohamed Boudiaf a dénoncé « l'injustice » du système judiciaire« . Plusieurs organisations de droits de l'Homme ont dénoncé la poursuite par les autorités algériennes de la répression contre les opposants, les journalistes et les médias indépendants, et ce en dépit de la propagation de la pandémie du coronavirus dans le pays. En avril dernier, Amnesty International avait appelé les autorités algériennes à «libérer immédiatement et sans condition tous les prisonniers d'opinion incarcérés en Algérie ». « L'acharnement judiciaire se poursuit contre les activistes et les détenus en cette période de confinement des citoyens« , souligne de son côté le Comité national pour la libération des détenus.