En France, ce 14 juillet 2020, en raison de l'épidémie de coronavirus (Covid-19), sera une fête nationale quelque peu singulière. Pourtant, le 14 juillet reste jour de fête nationale comme c'est le cas depuis 140 ans quand sa date a été fixée par la loi du 6 juillet 1880, dix ans après la naissance de la IIIe République. On y célébrait à la fois la rupture qu'est la Révolution française et la continuité de l'Histoire de France. Le premier aspect, la Révolution française est évidemment marqué par la prise populaire le 14 juillet 1789, de la forteresse de la Bastille, prison royale, symbole de l'arbitraire du pouvoir. Ils voulaient y récupérer de la poudre et des armes. Voilà pour l'histoire. 231 années après, ce sont gilets jaunes, militants, syndicalistes, élus de gauche, tous, des héritiers de 1789, qui perpétuent à leur manière cette tradition de « grogne » spécifique au grand peuple de la France et qui, d'un autre sens civique que naguère et surtout moins brutal se sont fixés d'autres Bastilles à libérer, hôpitaux médias, Amazon, Sanofi... Sinon, le défilé militaire n'a pas eu lieu comme de coutume sur les Champs-Elysées, il s'est déroulé sur la place de la Concorde à Paris et le nombre de participants a été réduit de moitié. Les honneurs militaires ont été adressés en particulier aux soignants et aux militaires mobilisés pendant la crise, notamment au sein de l'opération "Résilience". De nombreux feux d'artifice ne seront pas tirés en soirée, ou ils le seront en l'absence de public, et les bals populaires ont été annulés. Pour cette édition 2020 quatre pays étrangers ont été invités et mis à l'honneur, l'Allemagne, l'Autriche, le Luxembourg et la Suisse, la France leur rendant hommage pour leur aide et solidarité durant quand la crise de la Covid-19 était à son plus haut. Le ministère de la Défense indiquant « En raison de la saturation des hôpitaux de la région Grand Est, 161 patients français ont pu être pris en charge grâce à leur concours ». En effet, entre mars et avril, des transferts vers les hôpitaux de ces quatre pays ont été organisés pour désengorger les hôpitaux du Grand Est submergés par l'arrivée des malades. L'Allemagne ayant fourni l'effort le plus important avec 120 malades pris en charge, les cantons suisses ont accueilli au total 27 patients français, le Luxembourg 11 et l'Autriche 3. Le Service de santé des armées (SSA), très mobilisé au pic de la pandémie, sera particulièrement mis à l'honneur lors de cette cérémonie. Le SSA, a offert 1% de l'offre de soins en France et a pris en charge 3% des patients atteints du virus en réanimation, dans ses 8 hôpitaux. Cette édition 2020 du 14-Juillet a débuté par un hommage au général Charles de Gaulle, dont la mémoire est célébrée cette année à l'occasion d'un triple anniversaire : le 130ème de sa naissance, le 50ème de sa mort, et le 80ème de l'appel du 18 juin 1940. En ouverture des festivités, la célèbre Patrouille de France a dessiné dans le ciel son emblématique panache de fumée bleu-blanc-rouge, suivie de Rafale et de Mirage 2000 des trois escadrons de chasse héritiers des traditions des Forces aériennes françaises libres. Ils étaient accompagnés de deux Typhoon de l'armée de l'Air britannique. Quatre Rafale Marine du porte-avions français Charles de Gaulle ont clôturé le bal aérien avant de laisser les unités terrestres défiler sur la place de la Concorde sous les yeux du président français Emanuel Macron et d'un parterre d'éminences nationales et étrangères.