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Femme marocaine : Une situation de fragilité aggravée par la pandémie du coronavirus
Publié dans Hespress le 01 - 08 - 2020

En temps normal, et encore plus en situation de crise sanitaire liée au coronavirus, la situation de la femme marocaine, et plus généralement mondiale, est vulnérable en termes d'autonomisation économique. Cette catégorie de la société subit en effet, de manière disproportionnée, les répercussions de la crise de la Covid-19, sur plus d'un aspect de la vie en société.
Une équipe d'experts du Policy Center for the New South (PCNS), conduit par son président, Karim El Aynaoui, a consacré un focus à la question, qui révèle que «les effets économiques de la Covid-19 sont exacerbés pour les femmes et les filles, et se matérialisent par des pertes d'emplois, la vulnérabilité qui leur est associée et au travail en danger».
Revenant sur le préexistant, pour mieux cerner la situation actuelle, la recherche fait noter que deux constats se dégagent. «Le premier concerne la structure économique dans un temps marqué par la récession économique et le recul de certaines activités à fort taux de féminisation d'emploi, alors que le second a trait à l'arbitrage entre travail professionnel et domestique, en articulation avec tout ce qui est négociations intrafamiliales, salaire de réserve et stratégies du Job-search», auxquels viennent se greffer «les défis imposés par le caractère patriarcal de la société».
La femme marocaine au temps de la Covid-19
«A l'image de ce qui est observé au niveau mondial, les femmes au Maroc subissent de plein fouet les retombées de la présente crise sanitaire. Ces retombées se manifestent à plusieurs niveaux, dont l'emploi et les revenus, la santé, l'éducation, etc», souligne ainsi le Research Paper, qui met en avant, en premier lieu, «le travail en danger».
En effet, notent les experts, «les femmes au Maroc sont surreprésentées dans les métiers constituant la première ligne de défense contre la Covid-19, en ce sens qu'elles représentent, selon ONU-Femmes, 57% du personnel médical, 66% du personnel paramédical et 64% des fonctionnaires du secteur social».
Outre le travail en danger, poursuit la recherche, «il semble que cette crise vienne amplifier l'effet sur l'emploi féminin, et une lecture de la proportion des entreprises en arrêt provisoire ou définitif par secteur d'activité, produite par le HCP, fait ressortir que les femmes sont considérablement présentes dans des secteurs très touchés, y compris l'industrie qui compte pour un dixième des emplois féminins (un quart des emplois de femmes ayant un diplôme moyen et le 1/10 des emplois de femmes ayant un diplôme supérieur ou les sans-diplôme), le commerce qui totalise environ 5% des emplois féminins, et 1/10 des emplois des femmes diplômées, ainsi que la restauration et hôtellerie dont 20% des effectifs sont de sexe féminin. A cela s'ajoute la contre-performance du secteur primaire, qui occupe 8 femmes sans diplôme sur 10, et le tiers des femmes ayant un diplôme moyen».
Proportion des entreprises en arrêt provisoire ou définitif par secteur d'activité
Femme et confinement
Les experts du PCNS se penchent également sur un autre facteur autrement plus aggravant de la condition féminine que le travail en danger, la perte des emplois et les risques de tomber dans la pauvreté ou la vulnérabilité.
Ils soulignent, en effet, qu'«une grande partie des femmes assument, de manière disproportionnée, les tâches domestiques, y compris les soins et le suivi de la scolarisation des enfants. Ces charges sont aujourd'hui plus importantes et incombent en grande partie aux femmes, qui consacrent en moyenne sept fois plus de temps au travail domestique que les hommes, selon l'enquête du HCP sur l'emploi du temps».
De même, mettent-ils en avant, la période de confinement a connu une «recrudescence des diverses formes de violences à l'égard des jeunes filles et des femmes, phénomène par ailleurs observé au niveau mondial».
Et de rappeler que «de nombreux contenus médias ont également été produits pour sensibiliser l'opinion publique face aux diverses formes de violences faites aux femmes et aux jeunes filles au Maroc, de même que le ministère de la Solidarité, du Développement social, de l'Egalité et de la Famille a également mis en place des +Salama Kits+ pour l'hygiène et la prévention de la Covid-19, en collaboration avec l'UNFPA, dédiés aux femmes victimes de violences et en situation difficile, outre la consolidation des efforts de coordination et de soutien financier en faveur de la plateforme +Kolona M3ak+, pour accompagner les femmes en situation difficile, en les écoutant et les orientant».
Santé, éducation...les autres points sombres
Sur un autre registre, détaille le Research Paper, «le confinement sanitaire entrave l'accès aux soins de santé, notamment les services de santé reproductive et les services des consultations prénatales et postnatales».
Il avance, à cet égard, les résultats d'une enquête du HCP, dont il ressort que «parmi les 5% des ménages ayant parmi leurs membres des femmes éligibles aux services des consultations prénatales et postnatales, 30% ont dû renoncer à ces services pendant le confinement sanitaire, 27% en milieu urbain et 33% en milieu rural».
Sur le plan de l'éducation, il fait observer que «le recours à l'enseignement à distance risque de creuser les inégalités déjà existantes en matière d'accès mais aussi de rétention en défaveur des filles et des jeunes femmes».
«Déjà, 2,4% des filles quittent l'école à l'âge de scolarisation dans l'enseignement primaire (6 à 11 ans), ce qui fait que le taux de transition entre les niveaux soit inférieur à celui des garçons, malgré les écarts des taux d'abandon aux niveaux secondaire, collégial et qualifiant», soutient la recherche.
Tout en soulignant que l'une des principales causes de l'abandon scolaire précoce est l'achèvement scolaire, elle indique qu'«aujourd'hui, ce dernier se trouve menacé par des barrières à l'accès au numérique, surtout en milieu rural et parmi les couches démunies de la population. Il se trouve, également, menacé par la faible qualité des enseignements, qui subirait des détériorations du fait que les enseignants ne sont pas bien armés en compétences et pratiques pédagogiques TIC, et que les médias utilisés ont tendance à élargir la distance transactionnelle, dont la réduction est nécessaire pour un enseignement effectif de qualité pour tous».
En conclusion, les experts du Policy Center estiment qu'«au-delà de ce qui est propre à la femme, relever le défi de création d'emplois, particulièrement pour les femmes et les jeunes, appelle des efforts à tous les niveaux, y compris le capital humain, le cadre macro-économique et l'environnement des affaires, l'accès aux facteurs, notamment le financement, la reconsidération de certaines institutions des marchés et l'adéquation du système d'information».


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