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Etats-Unis, présidentielle après le débat des colistiers, indécision quant à la tenue de ceux de Trump et Biden
Publié dans Hespress le 08 - 10 - 2020

Le nombre de téléspectateurs pour le débat des colistiers entre le vice-président américain Mike Pence et la challenger démocrate Kamala Harris a légèrement augmenté par rapport à un débat similaire avant les élections de 2016, selon les premières données d'audience Nielsen.
Environ 22,6 millions de personnes ont regardé la confrontation de mercredi soir sur six réseaux. Ce chiffre est 6% plus élevé que le nombre comparable d'il y a quatre ans lorsque le républicain Pence avait débattu avec le démocrate Tim Kaine. Les débats vice-présidentiels attirent généralement un public plus restreint que les confrontations présidentielles. Les chiffres ne reflètent pas toute l'étendue du visionnement en ligne, qui a gagné en popularité à mesure que le public de la télévision traditionnelle diminue. Qu'à cela ne tienne ! Bien que plus modéré sur scène que son patron, le vice-président Mike Pence a néanmoins fait écho à de nombreux mensonges du président Donald Trump lors du seul et unique débat avec son rival démocrate Kamala Harris.
Pence a brouillé la réalité de la pandémie, a affirmé que Trump respectait la science sur le changement climatique alors qu'en réalité le président n'en avait cure, a surestimé la menace de fraude électorale et a déformé l'enquête sur la Russie dans le débat de Salt Lake City. Harris s'est quelque peu embrouillée dans la politique fiscale à un moment donné et a suggéré à tort que Trump a qualifié le coronavirus de canular. Dans l'ensemble, le débat n'était pas le match fou entre Trump et Joe Biden la semaine dernière. Mais il y avait beaucoup de distorsions et le virus aura permis à la colistière de Biden d'avoir pris ses aises devant un Pence sur la défensive tout au long du débat et bien canalisé dans une ligne de « voix de son maitre ».
En comparaison, le débat du président Donald Trump avec l'ancien vice-président Joe Biden qui lui avait attiré 73 millions de téléspectateurs, ce qui en fait le deuxième plus grand événement de la télévision américaine cette année, a été plus houleux. Et déjà on surenchère sur le sort des débats finaux entre les deux hommes que Trump d'un volte-face dont il a le secret a été plongé dans l'incertitude jeudi alors que les équipes de campagnes offraient des propositions de duel pour aller de l'avant avec un processus qui a été bouleversé par l'infection à coronavirus du président. En effet ce jeudi après-midi, on ne savait toujours pas quand et comment les prochains débats se dérouleraient, ou si les électeurs pourraient même revoir les deux hommes se présenter à la Maison Blanche sur la même scène avant le jour du scrutin. Cette journée avait débuté par une annonce de la Commission non partisane sur les débats présidentiels, qui a déclaré que le prochain débat du 15 octobre se tiendrait virtuellement. La commission citant en cela les problèmes de santé suite à l'infection de Trump comme raison du changement de la structure du débat.
Trump, malgré l'incertitude quant à sa santé, a eu vite fait de réagir déclarant qu'il ne participerait pas si le débat n'était pas présentiel tandis que le candidat démocrate Biden a suggéré de faire l'impasse et que l'événement soit décalé d'une semaine jusqu'au 22 octobre date du troisième et dernier débat. Le président qui visiblement ferait volontiers abstraction de ces débats qui lui coûtent a rétorqué, acceptant un débat le 22 octobre – mais seulement si face à face – et demandant qu'un troisième soit ajouté le 29 octobre, juste avant les élections. Biden pour sa part l'a rejeté le prétextant tard dans la campagne.
De quoi donner le tournis à la commission, qui a la tâche peu enviable de trouver un terrain d'entente entre les deux équipes de campagnes concurrentes. Aussi pour l'heure elle n'a tranché sur aucune des nouvelles propositions. Il est comme qui dirait qu'en cette dernière ligne droite, entêtement et situation épidémiologique exceptionnelle finiront par avoir raison de ce débats que d'aucuns jugent décisifs et notamment pour ce qui est de ceux qui n'ont pas encore fait leur choix et qui sont le gros de la troupe des votants aux Etats-Unis.


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