La décision des autorités algériennes d'interdire l'accès, à compter du 18 mars courant, à la zone située nord d'Oued AL Arja, à la frontière maroco-algérienne, a semé une grande confusion parmi les exploitants des terres agricoles concernés par cette mesure. Pour protester contre cette situation, et appeler à une solution, plusieurs manifestations ont eu lieu la semaine dernière, plaidant pour accord maroco-algérien à même de leur éviter une « spoliation» pure et simple de leurs propriétés. Dans une tentative de calmer les ardeurs, les autorités locales à Figuig ont mis la machine en branle, l'objectif étant de trouver une solution, ne serait-ce que provisoirement à ces exploitants, dont la panique monte au fur et à mesure que le deadline fixé par Alger approche. Dans ce sens, une réunion a eu lieu ce mardi entre le gouverneur de la région de Figuig et les exploitants de terres agricoles situées dans la zone dite « Al-Arja » en présence du représentant des terres de la communauté soulalyia « Oulad Slimane » et de membres du conseil de cette communauté. Un communiqué publié par la province de Figuig indique que la « réunion était consacrée à étudier la situation au après la décision provisoire et conjoncturelle prise par les autorités algériennes et interdisant l'accès à cette zone à compter du 18 mars courant ». Tout en reconnaissant « l'existence d'un problème », la province estime que « les mesures prises par les autorités algériennes sont provisoires et conjoncturelles ». Et partant, poursuit le document, les autorités locales planchent sur le dossier et tentent de dégager toutes les formules et options pouvant mener à la résolution de cet problème. Ce faisant, a assuré le gouverneur, les autorités locales, « en coordination et concertation continues avec les organes représentatifs de la communauté soulaliya et des exploitants de ces terres agricoles, et les exploitants de terres agricoles concernés par la décision des autorités algériennes, restent mobilisées pour étudier et élaborer des solutions qui tiennent compte de toutes les options ». Pour rappel, à la mi-février 18 février, des corps habillés algériens étaient venus signifier à plusieurs exploitants de la zone que les lieux devront être évacués dans un délai de 3 jours, car elles sont construites sur un territoire algérien. Les autorités marocaines étaient au courant des faits, avaient-ils précisé. Comme pour confirmer ces dires le Pacha avait prévenu les personnes concernées qu'elles ne pourraient plus accéder, à partir du 18 mars, à leurs propriétés et qu'un cordon de gendarmes et de soldats marocains veillera au respect de cette mesure. Côté algérien, on explique qu'après les négociations de 1972, l'Algérie et le Maroc ont signé en 1992 une convention délimitant la frontière entre les deux pays, et pour des raisons humanitaires, « l'Algérie a laissé des paysans marocains poursuivre leurs activités agricoles sur le territoire national situé près de la localité d'El Arja ». Ceci dit, en partant, les exploitants laisseront derrière eux quelque 15.000 dattiers des plus productifs, outre des installations d'énergie solaire, des branchements d'eau et un « réseau routier » qu'ils ont élaboré au fil des ans et de leurs déplacements...une vie !