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Quand les armes non-létales nous sont contées
Publié dans Hespress le 05 - 04 - 2021

Dans un Policy brief, au bons soins du Policy Center for the New South, le Pr Rachid El Houdaigui et le Dr Abdelhamid El Ouazzan font l'éloge d'une doctrine pour le moins pertinente au regard des conflits, qu'ils soient sociaux ou autres çà et là de par le monde, à savoir la non létalité des armes pour ramener paix et maintien de l'ordre.
Le Pr. Rachid El Houdaigui est, entre plusieurs autres fonctions, Senior Fellow au Policy Center for the New South, alors que Abdelhamid El Ouazzan, titulaire d'un doctorat en relations internationales est associé au Centre AFAC pour les Etudes internationales, Tanger-Maroc. Les deux hommes sont co-auteurs d'un « policy brief » intitulé « Les armes non-létales : vers la guerre propre ? » que vient de diffuser le PCNS.
Pour partir du bon pied et histoire de nous situer, la définition de l'adjectif « létal » s'impose. Le dico nous dit c'est ce qui entraîne la mort et il a pour synonyme, funeste, fatal, mortel... On comprendra alors aisément que les armes létales sont celles offensives qui depuis l'invention de la poudre explosive nous dit l'étude n'ont de cesse de faire des dégâts et ça passe par le fusil, la mitrailleuse, du char, l'avion et le nucléaire bref toutes celles basées sur le principe de la destruction et dans le but de mettre leurs cibles hors de combat. Aussi, que les partisans de cette stratégie calment leurs ardeurs morbides, les deux spécialistes prendront le parti, on va dire pacifique de la chose en traitant le côté non-létal.
D'ailleurs d'entrée, Pr El Houdaïgui dans une déclaration à Hespress Fr nous dira qu'une « arme non-létale (ANL) est une arme conçue pour ne pas tuer ou blesser la cible et également pour que ne soit pas endommagée l'environnement ».
Ces technologies, défendent les deux hommes, constituent également une aubaine pour les forces armées agissant dans le cadre d'opérations de maintien de paix (OMP) ou dans un contexte asymétrique de faible intensité. Elles servent aux forces de sécurité et du maintien de l'ordre, y compris pour la lutte contre la délinquance et le crime organisé, ainsi que pour les besoins de protection de points sensibles.
Mais rappelle le document, la létalité zéro ne peut être assurée indéfiniment. Tout objet pourrait provoquer la mort si l'emploi qui en est fait ne correspond pas à̀ la finalité pour laquelle il a été conçu. Pour s'en convaincre, rappelons que des avions de ligne ont été transformés en missiles de croisière, un certain 11 septembre 2001. A ce titre, il y a lieu de rappeler également l'emploi tragique d'un gaz incapacitant pour mettre fin à une attaque terroriste lancée dans un théâtre de Moscou en octobre 2002. Le gaz employé (fentanyl) a fait environ 130 décès parmi les 830 otages.
Le spectre technique des armes non-létales, n'a cessé d'évoluer au fil des quarante dernières années, tant l'essor technologique a été fulgurant et les besoins opérationnels devenus de plus en plus précis. « Ce sont des armes de nature mécanique, électrique, électromagnétique, biologique et chimique », nous dit encore Pr El Houdaïgui. « Mine de rien elles peuvent en outre combler des insuffisances militaires ».
Si pour la première, la technologie mécanique, elle se distingue principalement par l'effet de choc, grâce à l'énergie cinétique d'objets contendants (munitions- bâtons) ou un effet d'anti-mobilité de personnel et matériel par des filets et barrières d'enchevêtrement ou de rétention, le second liste des armes électriques comme notamment les matraques électriques, les grenades et les mines électriques, les jets d'eau électrifiée, les bracelets neutralisants, et le pistolet à impulsions électriques connu pour le grand public par le Taser qui s'attaque à la motricité de la cible par une décharge électrique incapacitante.
Les substances d'origine biologique ou synthétique (chimiques) pour leur part sont utilisées comme des agents de lutte anti-émeute provoquant une incapacité temporaire par l'irritation des yeux (larmoiement et blépharospasme), qu'on appelle généralement gaz lacrymogènes. La panoplie anti-émeute comprend aussi, des produits malodorants à base de composants chimiques nauséabonds.
Les armes électromagnétiques dites aussi à énergie dirigée, disposent d'un avantage déterminant sur toute la gamme des ANL. Il s'agit de sa capacité « rhéostatique », permettant à l'utilisateur de basculer du « mode non-létal » au « mode létal » par simple action d'un bouton sélecteur. Ainsi, la même arme pourrait proportionner l'effet selon la magnitude de la menace : donner des sommations d'avertissement (cible suspecte), produire un choc inhibant (cible récalcitrante) ou appliquer un effet létal (menace imminente et caractérisée).
Mais le concept de cet article poursuit le professeur des relations internationales « est avant tout de sensibiliser les chercheurs marocains aux études stratégiques qui sont sous-représentées dans les sciences sociales, alors même qu'il s'agit d'un domaine important et qui est à l'intersection entre le militaire, le technique, le politique et même l'économique et donc l'élaboration et la mise en place d'une pensée stratégique sur la question, à mon avis, n'est pas du tout un luxe mais une nécessité pour la défense nationale et la sécurité nationale ».
Le brief commis par El Houdaïgui et El Ouzzan indique que « des1budgets conséquents sont dédiés à la recherche et développement tous azimuts dans le domaine du non-létal », et que c'est une « course acharnée et serrée parmi le cercle restreint des plus nantis, qui rappelle celle du nucléaire au siècle dernier ».
Et le Senior Fellow au PCNS d'étayer, « Effectivement, nous sommes dans un monde qui change et où l'accélération de l'histoire de la technologie fait que les stratégies évoluent et les tactiques militaires également ». Et Rachid El Houdaïgui d'ajouter, « nous sommes dans un monde où les menaces et les risques sont asymétriques et donc les réponses doivent s'adapter d'où, l'importance de la technologie qui est aujourd'hui le pilier de l'industrie militaire. Le Maroc qui s'intéresse à ces questions doit les prendre en considération, les formaliser dans un plan stratégique national dans le cadre civilo-militaire qui doit tourner autour de trois éléments ou trois points, la nécessité d'une industrie militaire spécialisée en la question, la nécessité, je le répète encore une fois d'une pensée stratégique et enfin la nécessité d'un cadre juridique pour encourager la coopération civilo-militaire ».
Pour ce qui est du cadre juridique, il n'y a pas d'instruments juridiques spécifiquement dédiés aux ANL, nous dit encore le document, elles sont considérées de manière générique. Néanmoins, de par leur définition (théorique), les ANL répondent aux principes de nécessité militaire, d'humanité (limitant les destructions) et de proportionnalité mettant en adéquation la force engagée avec l'avantage militaire recherché.


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