Un juge près de l'Audience nationale espagnole chargé du dossier chef du polisario, Brahim Ghali, Santiago Pedraz en l'occurrence, a refusé d'adopter à son encontre des mesures conservatoires telles que l'interdiction de quitter le territoire espagnol. Se basant sur des sources judiciaires, l'agence officielle espagnole EFE rapporte que Santiago Pedraz a refusé d'adopter d'autres mesures restrictives à l'encontre de Brahim Ghali, à savoir le retrait du passeport. Santiago Pedraz, n'a pas non plus accepté de mesures de surveillance et de garde à vue à l'encontre de Brahim Ghali, et a également refusé de demander qu'un médecin légiste l'examine, ajoute la même source. Cette décision du magistrat intervient, d'après "Efe", "sur fond de crise migratoire, traduite par l'entrée, à Sebta, d'environ 6 000 migrants". Cette décision est carrément une invitation à la poudre d'escampette en toute impunité. Une occasion que certainement Ghali ne manquera pas de saisir avec l'aide des services espagnols et algériens. En refusant d'imposer "des mesures contraignantes" à l'encontre du chef des milices séparatistes, poursuivi notamment pour des "crimes génocidaires", la justice espagnole se plie au bon vouloir de l'Exécutif qui a œuvré pour ce résultat déclenchant au passage une crise sans précédent entre le Maroc et l'Espagne. Très certainement que cette décision qui ne manquera pas d'ajouter de l'huile dans le feu, n'a pas été prise au hasard et ne répond pas à l'imprévu ni dans le temps ni dans l'espace. Elle a dû être dictée par l'Exécutif qui à aucun moment n'a fait montre d'une quelconque préoccupation quant à la justice espagnole, d'entraver la liberté de quitter le pays pour Brahim Ghali (déclaration de la MAE en conférence de presse). Le juge d'instruction a cependant accepté de rouvrir l'affaire enclenchée en 2008, suite à une plainte de l'Association sahraouie pour la défense des droits de l'homme (ASADEH), pour des crimes présumés tels que génocide, meurtre, blessures, détention illégale, terrorisme, torture et disparitions. Et avec toutes ces accusations on laisse Brahim Ghali, 71 ans, se faire de vieux jours dans les camps de Tindouf. Autrement dit, elle n'est pas belle la justice espagnole ? En attendant le criminel s'il est toujours dans les parages de la péninsule devra en découdre le 1er juin prochain avec la justice espagnole bien injuste pour ce coup pour répondre d'une autre plainte, celle-là, déposée contre lui par le blogueur Fadel Mihdi Breica, un citoyen espagnol d'origine sahraouie, pour des délits présumés de détention illégale, torture et crimes contre l'humanité, rappelle Efe. Gageons que la justice espagnole avec ou sans Ghali à la barre des accusés devra se prononcer incompétente pour des crimes ayant eu lieu en Algérie dans les camps de Tindouf.