Les yeux sont rivés sur les enclaves de Sebta et Melilla et ce qui s'y passe. L'Organisation marocaine des droits de l'homme (OMDH) a en ce sens indiqué suivre avec une grande inquiétude les événements qui s'y déroulent et qui ont éclaté dans la nuit du dimanche 16 mai au lundi 17 mai, lorsque près de 8.000 personnes, dont plusieurs mineurs, ont migré clandestinement à Sebta, à la nage ou à pied. En se basant sur les rapports des membres de l'OMDH à Tétouan, Tanger, Nador, et les vidéos enregistrées par des citoyens et migrants demandeurs d'asile ainsi que les témoignages en direct de certaines victimes et la liste préliminaire de demandeurs d'asile expulsés, l'Organisation marocaine des droits de l'homme, a notamment évoqué la noyade d'un jeune homme dans le large de Fnideq. Des milliers d'immigrants et de demandeurs d'asile ont été expulsés par l'armée espagnole, poursuit l'OMDH, notant le recours excessif (coups de bâtons, coup de pied, utilisation du gaz lacrymogène et de balles réelles…) selon plusieurs témoignages en plus des pratiques dégradantes de la dignité humaine. Pour un pays qui se dit « défenseur des droits de l'homme », l'organisation a également soulevé l'expulsion d'un groupe de demandeurs d'asile malgré leur présentation à ce titre auprès du Croissant-Rouge espagnol tandis que des centaines d'enfants ont été expulsés sans égard à leur intérêt supérieur , précise l'OMDH qui note que l'Espagne a limité le nombre d'effectif pour la prise en charge de ses enfants. Outre l'afflux de milliers de jeunes marocains, ayant poursuivi le rêve européen qui s'est finalement avéré être un cauchemar, l'OMDH souligne que plusieurs « signaux informels » ont été utilisés dans ce dossier pour approfondir encore plus la crise entre Rabat et Madrid, voire l'Union européenne. Joint par Hespress Fr, Boubker Largo a également alerté sur les pratiques inhumaines de l'armée espagnole, mais aussi du Croissant-Rouge espagnol à l'égard des demandeurs d'asile, exprimant ainsi sa désapprobation de la réaction des autorités espagnoles vis-à-vis des demandes d'asile présentées par des Yéménites, des Syriens et des subsahariens souffrant de troubles politiques dans leur pays. Tout en appelant les autorités espagnoles à respecter la Convention de 1951 relative aux réfugiés et à accepter les demandes d'asiles de ceux qui ont cherché refuge dans les deux enclaves de Sebta et Melilla, le militant a également insisté sur la nécessité pour les autorités espagnoles de respecter l'intérêt supérieur des enfants, tant au niveau du traitement inhumain qui leur est réservé que concernant leur expulsion de Sebta. Il est également important pour les autorités marocaines au niveau des régions de Tanger-Tétouan, Al Hoceima et l'Oriental, de redoubler d'efforts pour trouver des solutions radicales et venir en aide aux personnes touchées, directement et indirectement, par la contrebande comme étant le seul moyen de subvenir à leurs besoins vitaux.