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FT: L'appui aux secteurs sociaux, une priorité de l'action publique
Publié dans Hespress le 28 - 07 - 2021

Les 22 dernières années ont consacré une marche continue vers l'éradication de l'extrême pauvreté, la lutte contre la pauvreté multidimensionnelle, la favorisation de l'inclusion sociale, et la réduction des disparités sociales et territoriales.
L'appui aux secteurs sociaux et le soutien des couches sociales précaires et nécessiteuses étaient alors le slogan de plusieurs programmes, y compris des initiatives transversales à l'image de l'INDH (lancée en 2005 et s'attaquant depuis son lancement aux principaux freins au développement humain et à l'amélioration des conditions de vie), mais également des politiques spécifiques, notamment dans les domaines de l'éducation et de la santé.
De grands pas vers l'éradication de l'extrême pauvreté et la réduction de la vulnérabilité économique
C'est ainsi qu'au niveau national, l'incidence de la pauvreté (absolue) est passée de 15% en 2001 à 1,2% en 2019 (ONDH), soit une baisse annuelle moyenne de plus de 7% des effectifs de la population pauvre sur la période. Parallèlement au recul de la pauvreté, la vulnérabilité économique a également connu une baisse notable. Le taux de la population économiquement vulnérable est passé de 22,8% en 2001 à 7,3% en 2019. Par milieu de résidence, ces proportions sont respectivement de 4,5% en milieu urbain et de 11,9 % en milieu rural (HCP).
Encore, une récente étude de l'ONDH fait savoir qu'un individu pauvre a plus de chance de sortir de la pauvreté (55,7% contre 43,3%) et qu'un individu non pauvre a plus de chance de rester non pauvre (86,3% contre 13,7%).
Amélioration de la santé générale et attaque aux défis de l'équité et de l'accessibilité
Dans le domaine de santé, l'espérance de vie de la population est passée de moins de 70 ans (68,7 ans) en 2000 à 76,6 ans en 2020 (selon les projections démographiques du HCP). Aussi, la santé maternelle et infantile a connu une amélioration comme cela peut être reflété par les tendances des taux de mortalité maternelle et infanto juvénile.
Le premier est passé de 188 femmes décédées sur 100 000 naissances vivantes à 72,6 décès, celui de la mortalité infanto juvénile d'environ 50 décès pour 1000 naissances vivantes à 22,16. Ces résultats traduisent l'effort fourni au niveau de l'élargissement d'accès aux soins de la santé et au renforcement du système de santé sur la base grâce à des programmes d'extension de la couverture médicale de base – aujourd'hui, la couverture médicale atteint environ de 70% de la population – (généralisation du RAMED en vue d'une couverture médicale universelle), de renforcement de l'offre de soins hospitalière, et d'investissement public en équipements nécessaires et en infrastructures matérielles et immatérielles.
En outre, le Maroc compte un nombre considérable de programmes de protection sociale tels que la couverture médicale, les soins sociaux, la retraite, la compensation, etc. L'objectif de ces programmes est de faire face aux risques sociaux qu'ils soient monétaires ou non. Sur les dix-quinze années passées, ces programmes ont permis, entre autres, de :
– Réduire la mortalité des enfants de moins de 5 ans (47/1000 en 2003 contre 22/1000 en 2018)
– Réduire le taux de mortalité maternelle (227/100 milles en 2003 contre 72/100 milles en 2017)
– Augmenter le taux de couverture médicale (de 22,7% en 2010 à 61% en 2017)
– Atteindre 86 milles veuves via le programme de soutien des enfants orphelin
– Atteindre 2 087 000 bénéficiaires du programme TAYSSIR en 2018/2019 contre 700 milles en 2008/09
– Réduire le taux de pauvreté de 15,3% en 2001 à 4,8% en 2014 ;
– Réduire le taux d'analphabétisme de 43% en 2004 à 32% en 2014
Ces dernières années, les efforts se sont concentrés pour faire face aux défis courants, améliorer le ciblage et la gouvernance des programmes, accroitre les ressources internes et la contribution du secteur privé, notamment à travers des approches de partenariat public-privé, et élargir la couverture. Le souhait est que la nouvelle initiative du "Registre Social Unique" soit un début prometteur, susceptible d'induire un accroissement progressif du rendement des programmes sociaux, à court et à moyen terme.
Education et alphabétisation : Elargissement de l'accès et conquête d'une meilleure qualité
Au niveau des chantiers de l'éducation et de l'alphabétisation, les 22 dernières années ont été marquées par le renforcement des programmes d'élargissement de l'accès à l'enseignement, de généralisation de la scolarisation, de réforme de la formation professionnelle, et de lutte contre l'analphabétisme. Nous en mentionnons la charte nationale de l'éducation et de la formation, la vision stratégique 2015-2030, Alpha Maroc, les applications de formation à distance « Alpha Nour » et « Alpha Taahil », Massirat Annour, le programme spécifique au sein des mosquées, etc.
En matière d'accès à l'enseignement, le taux net de préscolarisation a atteint 57,8% en 2019. Aussi, le taux net de scolarisation au primaire a atteint 99,8% en 2019 contre 77,6% en 1999. Au Collégial, ce taux est passé de 54% à 90,6% sur la même période. Au qualifiant, le taux scolarisation est passé de moins de 50% à environ 72%. Au niveau supérieur, le taux de scolarisation des jeunes 18-22 ans est de 38%. En matière de parité genre, l'accès est égalitaire au primaire et au supérieur, et converge vers l'égalité en ce qui concerne les autres niveaux (cycles) avec un indice de parité supérieur à 0,90.
Ainsi, l'espérance de vie scolaire s'est établie à 13,96 années en 2019 contre 8,52 années en 2000. Pour ce qui est de la durée moyenne de scolarisation, elle est passée de 3,13 années en 1994 à 4,04 en 2004 et 5,64 en 2014.
La généralisation de la scolarisation dans le préscolaire et le secondaire restent avec l'amélioration de la qualité des apprentissages, y compris l'éducation et la formation pour l'employabilité, parmi les principaux défis en matière d'éducation. C'est pour cela que des programmes d'appui social comme Tayssir et l'Initiative Royale « un million de cartables » ont été lancés. Les extensions du réseau des établissements scolaires, des internats et des cantines s'inscrivent également dans cette logique de relèvement des défis susmentionnés.
Par ailleurs, et depuis le lancement de la vision 2015-2030, les taux d'abandon scolaire et de préscolarisation ont enregistré des évolutions positives ; comme en témoigne la progression de la préscolarisation des filles qui est passée de 45,0% en 2016 à 51,5% en 2019 (taux brut de scolarisation préprimaire), et le nombre d'enfants non scolarisés qui est passé de 203 684 en 2014 à 16 064 en 2019. Sur le volet de l'amélioration des apprentissages, nous soulignons qu'il y a engagement pour le développement de l'offre scolaire, le renforcement du personnel enseignant et administratif, la concentration sur les projets pédagogiques et la mise à niveau des acteurs pédagogiques.
Concernant l'enseignement supérieur, la réforme 2015-2030 a adopté les objectifs d'améliorer l'accès et des études -avec l'aspiration de réalisation de l'équité, l'égalité des chances et la pérennisation de l'apprentissage-, de promouvoir la qualité pour améliorer le rendement des enseignements et leur adéquation avec les exigences du marché du travail, de soutenir la recherche scientifique et de l'axer sur les objectifs du développement global, et de développer la gouvernance du système.
Dans le domaine de l'alphabétisation, il y a eu augmentation continue du nombre de bénéficiaires du programme de lutte contre l'analphabétisme –des ministères, associations et dans les mosquées-, avec une participation conséquente des femmes dont le taux d'inscription s'élève à 95%. Le taux d'alphabétisation des personnes âgées de 15 ans et plus est passé de 41,6% en 1995 à 73,8% en 2018. L'analphabétisme est un phénomène féminin et rural touchant principalement les personnes âgées.
Il touche 80% des femmes âgées de 65 ans et plus contre 49% des hommes (UNESCO), et 47,7% des ruraux contre 22,2% des citadins (Agence Nationale de lutte contre l'analphabétisme sur la base du Recensement Général de la Population et de l'Habitat 2014, les 10 ans et plus).
L'égalité genre au cœur des chantiers de développement
Aux sujets des femmes et de l'égalité genre, le pays a lancé un chantier de développement touchant à différentes sphères du développement et d'inclusion sociale des femmes. Sur le plan international, il y a eu adhésion aux cadres de droits et instruments, dont 14 indicateurs relatifs aux 9 cibles de l'ODD « Egalité entre les femmes et les hommes » à l'horizon 2030.
Sur le plan national, une volonté politique est clairement affichée pour la concrétisation de l'égalité genre. Cela comprend le nouveau code de la famille (2004), la réforme de la loi électorale (2011), la mise en œuvre du Plan Gouvernemental pour l'Egalité (2012), l'intégration de la dimension genre dans le processus de préparation et d'exécution du budget, etc.
Dans ce contexte, le taux d'analphabétisme des femmes est passé à 35,4% en 2020 contre 42,1% en 2014 et 54,7% en 2004. Ce taux était estimé à environ 67,4% en 1994 alors qu'il était d'environ 41,4% parmi les hommes. Toutefois, la baisse observée entre 2004 et 2020 est un peu plus accentuée chez les femmes 12,6 points (de 54,7 % à 42,1%) que chez les hommes 8,6 points (de 30,8% à 22,2%). En ce qui concerne l'enseignement, il y a eu une amélioration de l'accès des filles au primaire, une progression vers la parité genre dans le secondaire, et une surreprésentation des femmes dans les instituts et écoles supérieures.
Pour ce qui est de la santé générale, une appréciation via l'espérance de vie en bonne santé indique une amélioration continue depuis le début du millénaire. En 2020, les femmes marocaines pouvaient espérer vivre 65,5 ans (61 ans en 2007) en bonne santé contre et 66 ans pour les hommes la même année.
Concernant la santé reproductive et périnatale, une amélioration notable a été enregistrée avec un taux de mortalité maternelle passant de 188 femmes décédées sur 100 000 naissances vivantes à 72,6 décès entre 2000 et 2020. En termes de planification familiale, les programmes d'action et de prestations de services intégrés mis en place par le ministère de la santé se sont traduits par une hausse du taux de prévalence contraceptive qui est passé de 63% en 2004 à 71% en 2018.
L'autonomisation économique des femmes reste un défi majeur dans le domaine de l'égalité genre au Maroc. En effet, le taux de participation des femmes à la force de travail est passé de 25,4% en 2001 à 28,2% en 2007 avant de baisser à 23,1% en 2020. En outre, les femmes touchent les deux tiers des perçus par les hommes pour des travaux similaires.
Afin de palier à cette situation, plusieurs initiatives ont été lancées, notamment les plans sectoriels pour la dynamisation de l'offre d'emplois décents, l'entrée en vigueur en 2016 de la loi n°112-12 relative aux coopératives, l'organisation des Assises Nationales de l'Economie Sociale et Solidaire et le renforcement du rôle de l'économie sociale dans le développement des activités génératrices de revenus au profit des jeunes et des femmes vivant dans le milieu rural et les quartiers marginalisés, l'Initiative Nationale pour le Développement Humain, etc.
Un nouveau modèle de développement porteur de grande aspirations
Finalement, il faut saluer l'initiative du Maroc pour revisiter son modèle de développement et reconnaitre ses limites, notamment sur le volet social, tout en espérant un aboutissement à plus de justice sociale, à un modèle plus inclusif, plus égalitaire et solidaire comme le préconise la constitution du pays.
*Senior Fellow au Policy Center for the New South et Professeur de méthodes quantitatives et d'économie sociale à l'Université Cadi Ayyad de Marrakech


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