Les Algériens sont en colère contre leur gouvernement face à la crise du coronavirus qui s'empare des vies dans le pays. La colère est montée et le désarroi aussi à cause des pénurie d'oxygène que les habitants s'arrachent pour éviter de mourir dans les hôpitaux. Le système de santé algérien s'effondre face à la recrudescence des cas porteurs de coronavirus qui se compte désormais par milliers dans le pays le plus peuplé d'Afrique du Nord. Les 42 millions d'habitants du pays ont l'impression de vivre dans une prison à ciel ouvert, ne pouvant ni fuir ni chercher de l'aide. Le pays fait face à une double crise sanitaire, d'un côté, une hausse considérable des contaminations et des cas graves du covid, et d'un autre, des hôpitaux publics surchargés qui ne peuvent plus accueillir de patients, même dans les formes graves, des pénuries d'oxygène médical qui peut sauver des vies. L'oxygène est devenu la préoccupation numéro 1 des Algériens, si bien que des levées de fonds, des cagnottes en ligne, ont été organisées pour les Algériens vivant à l'étranger pour aider leurs concitoyens bloqués en Algérie, à s'approvisionner en cas de cas grave. Les Algériens redoublent d'efforts pour se procurer de l'oxygène et si certains qui avaient des stocks chez eux ont proposé d'en offrir gracieusement à des personnes dans le besoin, d'autres personnes, y ont vu une opportunité de faire du commerce et de faire des marges importantes. Ainsi, les bouteilles d'oxygène achetées autour de 30.000 dinars dans des centrales de production, sont désormais vendues jusqu'à 6 fois leurs prix. Les vendeurs proposent des bouteilles de 5, 10, et jusqu'à 15 litres et leur prix continue d'augmenter au fur et mesure que la situation sanitaire se dégrade dans le pays. Sur les réseaux sociaux, la colère et le sentiments de désarroi se ressent dans les nombreuses publications des Algériens et des Algériennes. Dans leurs posts et commentaires, les appels à l'aide se multiplient. « On est fatigués, on en a marre, on est épuisés, on est seuls, on est tristes, on n'a pas les moyens. Que dieu nous vienne en aide. C'est tellement dur de voir les gens mourir et d'être impuissant face à cette situation. Que Dieu nous aide. Notre cher gouvernement nous laisse mourir » a écrit une internaute dans un commentaire ayant reçu plus de 500 likes sur Instagram. « Hasbi Allah wa ni'ma l wakil, ce gouvernement paiera », s'est plaint une autre internaute, appelant Dieu à venger le peuple algérien du gouvernement qui est resté les bras croisés et fait la sourde oreilles aux nombreuses mises en gardes et alertes des spécialistes qui, tous les jours, alertaient sur les médias de la gravité de la situation et appelaient le gouvernement et le président Tebboune à prendre des mesures urgentes afin de ne pas tomber dans la situation actuelle. « Que dieu fasse en sorte que mes parents se rétablissent. Merci nos frères tunisiens et marocains », a ajoute cet internaute sur une page d'entraide intermaghrébine, en remerciant les Marocains et les Tunisiens pour leurs prières. « Aujourd'hui, dans ma ville, il y avait une panne d'oxygène et ils ont du transporter les malades dans d'autres hôpitaux. Que Dieu nous donne la force », « priez pour nous s'il vous plait, nous vivons une situation très difficile », « l'Algérie est dans un état très critique. Il y a des morts h24 on ne sait pas ce qui s'est passé d'un coup, vraiment effrayant, les gens souffrent, qu'Allah nous vienne en aide », peut-on lire dans les commentaires des internautes qui se dirigeants désormais vers la voie divine. Face à la situation épidémiologique « inquiétante », il est impératif de travailler « d'arrache-pied et dans le calme » afin de sortir de cette crise avec « un minimum de pertes humaines », a déclaré le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid cité par l'agence officielle alégrienne APS, annonçant l'arrivée de 6.000 concentrateurs d'oxygène dans les prochains jours. Mais dans la presse, on accuse le gouvernement de mauvaise gestion de cette crise, qui ne date plus d'hier. « Le manque d'anticipation est flagrant. Le problème du manque de places et de matériel d'oxygénation avait été soulevé pendant les première et deuxième vagues et les autorités avaient largement le temps – et les moyens –de les prendre en charge pendant la longue accalmie qui s'est étendue de l'hiver jusqu'au début de l'été », a ainsi écrit le journaliste Mekhlouf Mehenni sur le site TSA. Et d'ajouter que les hôpitaux algériens sont « à peine outillés à la hauteur de leur capacité d'accueil, mais pas suffisamment pour faire face à des situations exceptionnelles d'épidémie et encore moins de pandémie », en citant le manque des équipements comme les lits de réanimation et l'oxygénothérapie.