Après un programme de lutte chargé et achevé le 25 septembre, le Conseil national de la coordination des enseignants contractuels a appelé au boycott du système de gestion Massar du ministère de l'Education nationale, notamment le processus d'intégration des notes ou encore les conseils de direction. Un communiqué définitif est attendu prochainement ou d'autres formes de protestations seront annoncées. Le point. À deux jours seulement de la rentrée scolaire, le Conseil national de la coordination nationale des enseignants ayant été recrutés par contrat auprès des AREF, réuni les 23, 24, 25 et 26 septembre, a annoncé que suite à la politique de « sourde oreille du ministère de l'Education nationale face aux revendications de la coordination, et l'escalade des attaques du MEN à leur encontre (répression, vole d'argent, poursuites malveillantes et simulacres de procès)« , un mouvement de boycott sera mené par les enseignants sur plusieurs activités. Il s'agit du boycott de toutes les rencontres de formation, les visites de classe des encadrants pédagogiques, ainsi que de tous les conseils d'établissement à l'exception du conseil de classe. Le Conseil national a également appelé les enseignants contractuels à boycotter les opérations liées au système de gestion Massar, notamment le système d'intégration des notes des élèves. Le boycott comme moyen de pression Commentant cette panoplie de boycott annoncée par le Conseil national, Mohamed Boulanouir, membre de la coordination et l'un des enseignants arrêté et poursuivi lors de la manifestation du 7 avril, estime que l'opposition au système Massar n'est pas anodine pour la coordination qui a d'ores et déjà exprimé sa position sur l'enseignement à distance en mars 2020. » Cette annonce vient du principe que la coordination avait déjà annoncé, en mars 2020, sa position concernant l'enseignement à distance. On refuse l'enseignement distance, puisqu'il renforce les inégalités sociales. Les élèves qui peuvent se permettre l'enseignement à distance sont ceux issus du milieu urbain contrairement aux élèves du « Maroc profond » qui vivent dans les montagnes en l'absence d'électricité et de conditions adéquates pour suivre un enseignement à distance« , a-t-il dit. D'autre part, Mohamed Boulanouir estime que le ministère de l'Education nationale ne dispense pas aux enseignants les outils nécessaires, notamment logistique et de formation, pour dispenser un enseignement à distance correct. Pour ce qui est du boycott du système Massar et de l'intégration des notes, notre interlocuteur estime qu'il s'agit « d'un mouvement de protestation des enseignants« , notant qu'il y a des tâches qui connaissent une certaine imprécision. « Il y a des tâches que l'on réalise dont on ignore à qui elles reviennent. Relève-t-elle de la direction de l'établissement ou du comité d'enseignement ?« , se demande notre interlocuteur. En somme, le boycott du système Massar reste un mouvement de lutte pour les enseignants, souligné par la coordination et le Conseil national, pour faire valoir leur revendication principale qui reste l'intégration dans le statut de la fonction publique. Il y a aussi le boycott des conseils de direction, à l'exception des conseils de classe, puisque ce dernier touche directement l'élève et ses acquis, estime notre interlocuteur. « On ne peut pas priver l'élève de son droit d'avoir ses notes ou de discuter des affaires qui le concernent directement. Pour ce qui est du boycott du conseil de direction et du conseil de gestion, les enseignants contractuels n'y assisteront pas. C'est aussi un mouvement de lutte pour faire valoir nos droits. Pour nous, ces conseils interviennent pour accorder une certaine indépendance à ses derniers et qui va dans la direction de la privatisation de l'école publique et autres points qui se cachent derrières ses conseils que nous refusons et boycottons« , conclut notre interlocuteur qui nous affirme qu'un programme de lutte pour la rentrée scolaire est en cours de préparation et sera annoncé prochainement par le Conseil national de la coordination.