Le roi Mohammed VI a adressé un message percutant aux participants du Forum «Ibrahim Governance Weekend» de 2025, dont l'ouverture s'est tenue ce dimanche 1er juin à Marrakech. Dans son allocution, lu par le conseiller royal, André Azoulay, le souverain a esquissé des pistes pour assurer le développement de l'Afrique. Il a plaidé pour un «changement de paradigme dans le financement du développement (…) afin de concevoir des mécanismes innovants et tirer pleinement parti des transferts de la diaspora africaine». Il a insisté sur le fait que «l'Afrique ne peut pas se reposer uniquement sur l'aide publique au développement ou sur les financements externes, qui, de par leur nature, engendrent des dettes». Le roi a ainsi exhorté les Africains à œuvrer pour «l'instauration d'un environnement institutionnel, économique et social propice au développement». Rappelant son discours du 22 février 2015 à Abidjan lors de l'ouverture du Forum maroco-ivoirien, le roi a renouvelé son appel pour «le renforcement et la dynamisation des échanges intra-africains», soulignant que «la part de l'Afrique dans le commerce mondial ne dépasse pas 3 %», alors que «les échanges intra-africains représentent seulement 16 % du volume total du commerce sur le continent, contre 60 % en Europe et 50 % en Asie». «Avec 40 % des réserves mondiales de matières premières et 30 % des minéraux critiques, ainsi qu'un potentiel considérable en ressources minières, énergétiques, hydriques, agricoles et biologiques, l'Afrique ne peut plus se contenter d'exporter ses matières premières. L'heure est venue pour l'Afrique de tirer pleinement parti de ses énormes richesses.» Roi Mohammed VI Il a précisé que «le Maroc s'affirme désormais comme un catalyseur stratégique des partenariats Sud-Sud. Il a ainsi initié des projets concrets et structurants qui transformeront durablement le paysage économique et social du continent, tels que le Gazoduc Africain Atlantique (AAGP), véritable corridor d'intégration et de développement économique». Le Maroc s'engage également dans le financement de projets en Afrique par le biais du «Fonds Mohammed VI pour l'Investissement» et de «Casablanca Finance City», a-t-il ajouté. «Ledéveloppement ne se décrète pas, il se construit par des politiques ambitieuses, par l'investissement dans le capital humain et par une gouvernance économique rigoureuse.» En 2015 à Abidjan, il avait affirmé que «si le siècle dernier a été celui de l'indépendance des Etats africains, le 21ème siècle devrait être celui de la victoire des peuples contre les affres du sous-développement, de la pauvreté et de l'exclusion».